Tirage de la Ligue des Champions : Alexander-Arnold, le PSG, le Barça... Les gagnants et les perdants

Le FC Barcelone a encore du mal à digérer son élimination en demi-finale de la Ligue des Champions la saison dernière, Hansi Flick et ses joueurs n'ayant que très peu goûté certaines décisions arbitrales face à l'Inter.

Mais cet échec n'a fait que renforcer la détermination de Lamine Yamal et de ses coéquipiers. Et le tirage au sort leur a offert une occasion en or de marquer les esprits d'entrée. Ils recevront le champion d'Europe en titre, le Paris Saint-Germain, ainsi que le vainqueur du Mondial des Clubs, Chelsea. Si le Barça parvient à prendre ne serait-ce que quatre points sur ces deux affiches, il sera en excellente position pour se qualifier directement pour les huitièmes de finale.

Bien sûr, un déplacement à St. James' Park contre Newcastle n'est jamais une partie de plaisir, mais le Barça a évité les autres pièges et les longs voyages. À l'inverse, son rival, le Real Madrid, devra se déplacer en Grèce et au Kazakhstan, ce qui pourrait laisser des traces en championnat. Un avantage non négligeable.

Le Paris Saint-Germain est le champion en titre. Après avoir éliminé les clubs anglais les uns après les autres la saison dernière avant de surclasser l'Inter en finale, le club n'a, en théorie, rien à craindre.

Cependant, il ne faut pas oublier que le PSG a frôlé une élimination précoce la saison dernière, avec une seule victoire lors de ses cinq premiers matchs. Et le tirage de cette année a été encore moins clément avec l'équipe de Luis Enrique.

Non seulement ils ont hérité de deux géants, le Bayern Munich et le FC Barcelone, mais ils n'auront pas le moindre match facile. Ils ont également tiré les deux adversaires les plus redoutables du quatrième chapeau : Newcastle et l'Athletic Bilbao.

Bien sûr, le PSG a le talent pour conserver son titre. Mais s'il doit remporter une deuxième Ligue des Champions consécutive, il devra, une nouvelle fois, le faire en empruntant le chemin le plus difficile.

Pep Guardiola s'empressera sans doute de dire qu'il n'y a pas de match facile en Ligue des Champions, et qu'un retour au Santiago Bernabéu ravivera de mauvais souvenirs. Mais il ne faut pas se voiler la face : le tirage au sort a été plutôt clément pour l'entraîneur catalan.

Recevoir Galatasaray à domicile plutôt qu'en déplacement lui évite un voyage en "enfer". Il n'aura pas non plus à affronter le "Mur Jaune" du Borussia Dortmund, le BVB devant se déplacer à l'Etihad.

Le Naples d'Antonio Conte sera évidemment un adversaire coriace, mais là encore, City évite un déplacement périlleux au stade Diego Armando Maradona et pourra plutôt accueillir son ancienne idole, Kevin De Bruyne. Finalement, leur voyage le plus difficile sera en Norvège pour affronter Bodø/Glimt, un adversaire qui devrait être à leur portée.

Manchester City a ses propres problèmes à régler en ce moment, mais ce tirage devrait lui permettre de monter en puissance tranquillement avant la phase à élimination directe.

Quand le départ de Trent Alexander-Arnold a été annoncé, certains supporters de Liverpool se sont retournés contre "l'un des leurs", lui reprochant d'être allé au bout de son contrat sans prolonger. Le jour de ses adieux, l'ambiance était plus clémente, l'euphorie du titre de champion ayant pris le dessus.

Cependant, Alexander-Arnold ferait bien de se préparer à un accueil hostile lors de son retour à Anfield avec le Real Madrid. Si sa première conférence de presse en espagnol a impressionné les médias madrilènes, elle a été très mal perçue à Liverpool. Pour beaucoup, c'était la preuve qu'il préparait son départ depuis bien longtemps.

Le joueur de 26 ans se retrouve donc dans une situation où il ne peut pas gagner. S'il joue à Anfield, chaque ballon qu'il touchera risque d'être sifflé. Et s'il reste sur le banc, comme ce fut le cas le week-end dernier, les supporters locaux ne manqueront pas de lui rappeler qu'il aurait pu devenir une légende à Liverpool, et qu'il n'est désormais qu'un joueur parmi d'autres à Madrid. Dans tous les cas, la soirée s'annonce longue.

Au-delà de la difficulté d’un tel tirage, il y a une évidence : le grand vainqueur, c’est le Vélodrome. Après des saisons d’absence de la plus prestigieuse des compétitions, l’enceinte marseillaise va enfin renouer avec des soirées européennes de haut vol. Recevoir Liverpool, l’Ajax ou encore Newcastle promet une atmosphère bouillante, faite de ferveur et de nostalgie, qui rappellera pourquoi ce stade reste l’un des plus redoutés d’Europe. Certes, le passif face aux Reds à domicile n’incite pas à l’optimisme - la lourde défaite de 2007 reste dans les mémoires - mais pour les supporters marseillais, le simple fait de retrouver une affiche de ce calibre est déjà une victoire en soi.

Dans un groupe aussi relevé, où le Real Madrid et Liverpool semblent intouchables, l’OM aura fort à faire pour exister sportivement. Mais si le tirage ne donne pas forcément raison aux ambitions de qualification, il offre une promesse : celle de soirées inoubliables au Vélodrome. Ces rendez-vous face aux cadors, après tant d’années à les regarder de loin, représentent une récompense pour un public qui n’a jamais cessé de croire en son équipe. Dans ce contexte, l’enjeu dépasse le seul aspect sportif : il s’agit aussi de rappeler que Marseille reste un club de passion, capable d’embraser la scène européenne.

La deuxieme participation de suite de l’AS Monaco à la Ligue des champions aurait pu s’accompagner d’un tirage plus clément. Mais en héritant de Manchester City, du Real Madrid et de la Juventus, le club de la Principauté se retrouve face à un calendrier qui ne laisse que peu de marge d’erreur. À première vue, il est difficile de considérer que l’ASM sorte victorieuse de ce tirage : les affiches sont prestigieuses, certes, mais elles annoncent surtout un parcours semé d’embûches. La saison passée, Monaco avait pu bâtir sa réussite sur une dynamique en Ligue 1 et un groupe homogène. Cette fois, la marche semble plus haute encore, tant le moindre faux pas pourrait peser lourd dans la course au top 24 qualificatif.

Si le souvenir de 2017 et l’exploit face à City reste vivace, le contexte est aujourd’hui bien différent. Les Anglais et le Real sont installés parmi les plus grandes puissances européennes, quand la Juventus, malgré ses irrégularités, reste un adversaire d’expérience. Même Tottenham, placé un cran en dessous sur le papier, représente une menace réelle. Pour espérer revivre une campagne européenne comparable à la précédente, Monaco devra donc dépasser son statut de challenger, élever son niveau et surtout trouver des ressources mentales et physiques inédites. Le tirage a rappelé une évidence : cette Ligue des champions ne pardonnera rien.