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Real Madrid, Arsenal, Ajax : ces équipes qui ont tout gâché à la fin

Peu importe l'avance d'une équipe en tête du championnat à l’approche de la dernière ligne droite, les fans de football savent qu’un titre n’est jamais acquis tant qu’il n’est pas mathématiquement scellé. Et ce sont justement les effondrements de fin de saison qui rappellent à quel point rien n’est jamais joué tant que le coup de sifflet final n’a pas retenti.

En 2024-2025, c’est l’Ajax qui a connu l’une des plus cuisantes désillusions. L’équipe de Francesco Farioli comptait neuf points d’avance sur le PSV à seulement cinq journées de la fin. Autant dire que tout le pays voyait déjà les coéquipiers de Jordan Henderson soulever le trophée.

Mais une série de quatre matchs sans victoire, dont deux lourds revers face au Sparta Rotterdam et au NEC Nimègue, ainsi qu’un match nul arraché par Groningue à la 99e minute malgré une infériorité numérique, a tout fait basculer. L’Ajax s’est retrouvé à un point du PSV avant la dernière journée. Et même si les Ajacides ont fait le boulot contre Twente, les joueurs d’Eindhoven n’ont pas tremblé et ont raflé un titre qu’ils pensaient perdu deux mois plus tôt.

D’après Opta, c’est le plus gros effondrement jamais enregistré dans l’histoire des championnats européens. À cette occasion, GOAL revient sur les pires effondrements de l’histoire récente, avant que l’Ajax n’écrive son propre cauchemar.

  • 6Manchester United (1997-98)

    En mars 1998, Manchester United comptait douze points d’avance sur Arsenal. Une avance si confortable que certains bookmakers avaient déjà payé les parieurs ayant misé sur un sacre des Red Devils. Mais les Gunners ont terminé la saison en boulet de canon, enchaînant dix victoires consécutives pour coiffer United au poteau, profitant notamment de deux matchs en retard pour refaire leur retard et s’adjuger le titre à deux journées de la fin.

    Les Mancuniens auraient même pu creuser un écart de 14 points s’ils avaient battu Sheffield Wednesday en mars. Sur le papier, cela semblait une formalité : ils avaient atomisé les Owls 6-1 à l’aller. Pourtant, ils se sont inclinés 2-0, avant d’enchaîner avec un nul (1-1) contre West Ham.

    United était toujours leader avant un choc décisif face aux Gunners à Old Trafford, mais Marc Overmars a inscrit un but crucial pour offrir la victoire à Arsenal. Grâce à cette victoire, les hommes d’Arsène Wenger se retrouvaient à six points avec trois matchs de plus à jouer. Lorsque United a entamé son dernier match à domicile, le titre était déjà scellé.

    Ce triomphe a permis à Arsenal de devenir seulement le troisième club à remporter la Premier League après Manchester United et Blackburn Rovers. Alex Ferguson, lui, n’a pas tardé à se venger : l’année suivante, United réalisait un triplé historique.

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  • 5Arsenal (2007-08)

    L’été précédant la saison 2007-2008, Arsenal vendait Thierry Henry, son emblématique numéro 14. Pourtant, sans lui, les Gunners semblaient avoir trouvé un nouvel équilibre. Eduardo arrivait pour prendre la relève en attaque, épaulé par un Emmanuel Adebayor en feu, auteur de 24 buts en championnat cette saison-là.

    Avec ce nouveau visage, Arsenal s’était hissé en tête de la Premier League avec cinq points d’avance à douze journées de la fin, après une première moitié de saison quasi-parfaite, avec une seule défaite. Puis vint un tournant dramatique : un déplacement à St Andrews pour affronter Birmingham City.

    Le match se solda par un décevant nul 2-2, mais c’est surtout la terrible blessure d’Eduardo — une fracture de la cheville aussi choquante que brutale — qui marqua les esprits. À la fin du match, le capitaine William Gallas craquait complètement, s’effondrant au milieu du terrain, incapable de masquer sa détresse.

    Ce jour-là, Arsenal perdit bien plus que deux points. Le leadership de Gallas s’évapora, et derrière, l’équipe ne gagna qu’un seul de ses huit matchs suivants, concédant des nuls contre Wigan ou Middlesbrough, et chutant face à Manchester United, futur champion.

    Malgré tout, Arsenal ne perdit que trois fois en championnat cette saison-là. Mais cela ne suffit pas. Les Gunners finirent troisièmes, à quatre points de United. Difficile de ne pas se demander : et si Gallas avait tenu bon ? Peut-être qu’Arsenal aurait retrouvé un titre qui leur échappe depuis 2004...

  • Liverpool v Chelsea - Premier LeagueGetty Images Sport

    4Liverpool (2013-14)

    "This does not f*cking slip now." Ces mots de Steven Gerrard, pleins de passion, résonnent encore comme une cruelle prophétie.

    En 2014, Liverpool semblait enfin prêt à briser la malédiction. Les Reds comptaient cinq points d’avance à trois journées de la fin, après une victoire électrique 3-2 contre Manchester City à Anfield. Dans le vestiaire, Gerrard galvanisait ses coéquipiers — un discours capté par les micros de Sky Sports — insistant sur l’importance de rester concentrés. Il ne restait plus que sept points à prendre face à Chelsea, Crystal Palace et Newcastle pour décrocher un premier titre de champion depuis 1990. Mais le rêve a viré au cauchemar.

    Contre Chelsea, Gerrard glissait en première période, offrant à Demba Ba l’ouverture du score. Liverpool s’inclinait 0-2 à Anfield, et perdait sa marge de manœuvre. Puis, à Selhurst Park, la scène tragique se répétait : menant 3-0 face à Crystal Palace, les Reds s’effondraient totalement, concédant un nul 3-3 en fin de match dans ce qui reste l’un des plus gros craquages psychologiques de l’histoire de la Premier League.

    Liverpool remportait bien son dernier match contre Newcastle, mais le titre s’envolait pour Manchester City. Et comme l’avait dit Gerrard... ça a glissé.

  • Kevin Keegan Newcastle 1996Getty Images

    3Newcastle United (1995-96)

    Le craquage de Newcastle en 1996 reste sans doute le plus emblématique de l’histoire de la Premier League. Sous la houlette de Kevin Keegan, les Magpies proposaient un football offensif spectaculaire qui leur valut le surnom de "The Entertainers", et comptaient jusqu’à 12 points d’avance sur Manchester United de Sir Alex Ferguson à la mi-janvier.

    Mais à partir de là, la guerre psychologique s’est enclenchée. Ferguson a multiplié les provocations, et Keegan a fini par craquer publiquement, dans une tirade devenue légendaire : « I will love it if we beat them! »

    Sur le terrain, Newcastle s’est effondré entre février et avril : seulement deux victoires en huit matchs, dont une défaite restée dans les mémoires, 4-3 contre Liverpool à Anfield. Ce soir-là, Kevin Keegan, abattu, s’effondrait sur les panneaux publicitaires après le but victorieux de Stan Collymore.

    Pendant ce temps, les Red Devils ne perdaient plus. Et à la dernière journée, Manchester United était sacré champion, avec quatre points d’avance sur les Magpies.

    Un effondrement d’autant plus douloureux que Newcastle semblait intouchable quelques mois plus tôt.

  • Botafogo v Cruzeiro - Brasileirao 2023Getty Images Sport

    2Botafogo (2023)

    Au Brésil, un dicton populaire résume la malchance de ce club : « Il n’arrive que des trucs comme ça à Botafogo. » Et en 2023, cette phrase a pris tout son sens. Le club de Rio semblait enfin prêt à remporter son premier titre de champion depuis 1995, avant de subir le plus gros effondrement de l’histoire du football brésilien.

    Avec 13 points d’avance et leader du championnat depuis la première journée, Botafogo semblait intouchable après une victoire 2-1 contre America Mineiro le 18 octobre. Ce sera pourtant leur dernier succès de la saison.

    Derrière, le chaos : cinq défaites, six matchs nuls… et une terrible cinquième place finale. Pendant ce temps, Palmeiras en profitait pour leur passer devant, six points devant Botafogo, et deux devant Grêmio.

    Aussi douloureux et historique soit-il, cet effondrement a laissé place à une renaissance spectaculaire. L’année suivante, Botafogo remportait à la fois le championnat et la Copa Libertadores, mettant fin à près de 30 ans de désillusions. Comme si le club avait dû toucher le fond pour enfin savourer la gloire… même si personne ne s’en doutait au moment de vivre cette chute libre.

  • FBL-SPAIN-REAL MADRID-MALLORCAAFP

    1Real Madrid (2003-04)

    Rarement une équipe n’a autant fait rêver sur le papier que le Real Madrid du début des années 2000. Zinedine Zidane, David Beckham, Ronaldo, Luis Figo, Raúl, Iker Casillas ou encore Roberto Carlos… Tous ces Galactiques défilaient sous le maillot blanc avec l’ambition d’écraser la Liga.

    Et pendant longtemps, tout allait dans ce sens. À 12 journées de la fin, le Real Madrid possédait 12 points d’avance. L’équipe de Carlos Queiroz marchait sur ses adversaires, avec notamment un 7-2 infligé à Valladolid et un 5-1 contre Séville. Le titre semblait promis au Santiago Bernabeu.

    Certes, une défaite 4-1 à Séville en novembre avait lancé quelques premiers signaux d’alerte, mais les Merengue avaient remis les pendules à l’heure au retour avec une large victoire. Pourtant, la fin de saison va tourner au cauchemar.

    Lors des sept dernières journées, le Real s’est effondré, enchaînant six défaites, dont un incroyable revers 2-1 face à Murcie, relégué en fin de saison. Résultat : quatrième place à l’arrivée, sept points derrière le champion Valence. Il faudra attendre la saison 2006-2007 pour que les Madrilènes reconquièrent enfin la Liga.

    Un échec qui a laissé des cicatrices profondes, dans un club pourtant habitué à la grandeur.