On le pressentait, on l’espérait, mais on n’osait plus y croire complètement : Rayan Cherki a enfin revêtu le costume que tous les supporters lyonnais attendaient, celui du guide offensif. Sur la pelouse du Groupama Stadium, lors de la réception de Reims, le jeune prodige a tout simplement dicté le tempo d’un match qui, en l’espace de quatre buts, a redessiné le paysage d’un Olympique Lyonnais jusque-là en mal de certitudes.
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AFPPlus que de la technique, de la maturité
Cherki nous avait habitués à quelques arabesques somptueuses, souvent doublées d’une dose de “trop plein” : trop de dribbles, trop d’ego, trop de précipitation parfois. Ce dimanche, le numéro 18 a montré un visage bien plus mûr : diablement précis dans ses transmissions – cette passe lumineuse pour Tolisso, ce coup franc calibré au millimètre – mais aussi déterminant par son placement et ses prises de décisions. Il ne s’agissait plus de faire le spectacle pour le spectacle, mais de mettre son talent au service d’un collectif qui, soudain, a semblé retrouver ses repères.
AFPFonseca peut respirer
Car si l’OL a enfin signé ce large succès (4-0), c’est aussi parce que Paulo Fonseca a posé son empreinte tactique. Cherki est devenu le vecteur d’un jeu qui se veut alerte, fluide, et surtout mieux organisé qu’en début de saison. Fini les approximations au milieu de terrain : tout le monde sait où se placer, et Cherki, en chef d’orchestre, ne se prive pas pour tirer les ficelles. Résultat ? Des buts venus d’actions parfaitement construites, où chaque joueur trouve sa place sans empiéter sur celle du voisin.
Les actes plutôt que les paroles
Cet éclat offensif n’est pas qu’un simple feu de paille. Lyon, après plusieurs rencontres en demi-teinte, avait besoin d’un électrochoc. La blessure de Lacazette, la pression qui montait, et la crainte de s’embourber dans une mauvaise spirale : tout laissait penser que cet après-midi dominical serait tendu. Au lieu de ça, Cherki et ses coéquipiers ont fait taire les doutes en livrant une partition aboutie, un match-référence qui pourrait bien redéfinir les ambitions lyonnaises.
AFPL’OL regarde vers l’avenir
Avec cette victoire, les Gones se propulsent à la 6e place du classement, rappellent qu’ils ne comptent pas abandonner la course pour l’Europe – voire plus, si l’effet Cherki venait à se prolonger. Avant cette performance, le jeune talent était observé comme un diamant pas complètement taillé. Aujourd’hui, il brille de mille feux, et on voit mal Paulo Fonseca lui retirer sa place de titulaire. La route est encore longue jusqu’à la fin de saison, mais si le maestro récidive, l’OL pourrait bien retrouver la lumière qu’il cherchait depuis trop longtemps.
AFPUn nouveau départ ?
Finalement, c’est peut-être ce qu’on retiendra de ce dimanche : Lyon s’est redécouvert un meneur, un sens du jeu collectif et une ambition que beaucoup pensaient envolée. Le tout concentré en un joueur de 21 ans, pétri de talent et, désormais, visiblement prêt à l’exploiter pleinement. Avant d'éventuellement filer ailleurs l'été prochain. Il faudra bien sûr confirmer, ne pas retomber dans les travers de l’euphorie passagère. Mais pour l’heure, profitons : Cherki a allumé la flamme, et le Groupama Stadium en redemande.



