OM : Le cadeau surprenant de Rennes à Rongier qui embrase la toile

Le Stade Rennais a décidé de marquer le coup pour la présentation de sa nouvelle recrue, Valentin Rongier, ce lundi. Le club breton, dans un geste aussi amusant qu’audacieux, lui a offert une petite figurine en forme de chèvre. Ce cadeau n’a rien d’anodin. Il s’agit d’un clin d’œil aux anciennes piques que le milieu de terrain lançait du temps où il portait les couleurs du FC Nantes, grand rival des Rouge et Noir.

En 2017, Rongier, alors jeune joueur nantais, avait publié sur ses réseaux sociaux une image de chèvres, accompagnée d’un message adressé aux Rennais : "Coucou les Rennais". Huit ans plus tard, cette publication refait surface, transformée en symbole humoristique d’une rivalité passée. Et l’intéressé a su recevoir le geste avec humour.

Loin de bouder, le trentenaire a réagi avec une décontraction assumée. Dans une vidéo postée par le club sur ses réseaux, il prend la figurine et lance : « J'aime trop, je rejoins les GOAT (qui signifie en anglais à la fois chèvre et l’acronyme Greatest of All Time). C'est ça le football, c'est ce qu'on aime. Ça, c’est la vie. Merci pour ce beau cadeau les gars ». Entre le rire et l’auto-dérision, Rongier a su retourner la situation à son avantage, affichant un état d’esprit loin des tensions passées.

Mais tout le monde ne partage pas cette légèreté. Du côté des supporters rennais, certains digèrent mal cette signature. Le groupe de supporters du Roazhon Celtic Kop (RCK) a publié un communiqué cinglant ce lundi, dénonçant le recrutement de celui qu’ils considèrent comme un ancien provocateur. Leur message est clair : « Nul besoin de rappeler aux supporters Rouge et Noir l’aversion affichée de ce joueur envers notre club. Entre ses piques enfantines sur les réseaux sociaux et ses déclarations dans les médias Valentin Rongier n’a, à nos yeux, aucune légitimité pour porter nos couleurs ».

Cette hostilité trouve aussi ses racines dans une interview accordée par Rongier à Ouest-France en 2018. À l’époque, il ne mâchait pas ses mots concernant Rennes : « C'est un club de la région qui a beaucoup de supporters. Un rival de Nantes depuis longtemps, avec Bordeaux. Comme je suis Nantais, depuis que je suis petit, c'est forcément un club que je vois comme ennemi. C'est un club qui ne m'attire pas du tout. Et ce n'est pas comme si j'étais de passage à Nantes. C'est ma 18^e saison, j'ai le club en moi. Je ne pourrais pas aller là-bas. Je ne sais pas non plus si je serais le bienvenu ».

Conscient que ces propos risquaient de resurgir, le joueur a pris les devants dès sa conférence de presse. Sans détour, il a reconnu ses gestes passés, tout en les replaçant dans un contexte de compétition locale : « Quand on est passé par le centre de formation, que ce soit du côté de Rennes ou du côté de Nantes, je pense qu’on essaye de cultiver un petit peu cette rivalité et ce derby. Mais pour moi, si vous reprenez mes propos et mes chambrages, ça a toujours été bon enfant. Je n’ai jamais voulu manquer de respect à l’institution Rennes ou à leurs supporters. S’il y en a qui se sont sentis blessés ou offensés par mes propos, dans ce cas-là j’en suis navré ».

Le défi est désormais posé : convaincre un public sceptique qu’il peut défendre les couleurs rennaises avec la même ferveur qu’il montrait autrefois à Nantes ou à Marseille. Rongier devra s’imposer sur le terrain, mais aussi dans les cœurs. Son histoire rennaise commence sur une note piquante, mais c’est peut-être le début d’une belle réconciliation. À lui de jouer.