À Manchester City, les éloges ne sont jamais gratuits et encore moins durables. Lorsqu’un talent éclate sous les ordres de Pep Guardiola, l’admiration s’accompagne presque toujours d’une exigence immédiate. Depuis plusieurs rencontres, Rayan Cherki attire la lumière, fait lever les tribunes et alimente les discussions en Premier League. Brillant, audacieux, décisif, il a pourtant compris que rien n’était acquis après la dernière sortie de son coach.
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Getty Images SportPep Guardiola séduit mais pas encore satisfait de Cherki
Arrivé cet été à Manchester City en provenance de l’OL, Rayan Cherki a rapidement trouvé sa place dans un effectif pourtant saturé de stars. Pep Guardiola n’a pas caché sa satisfaction à l’égard de l’ancien Lyonnais, se disant « très satisfait » de son rendement et le qualifiant même de joueur « vraiment impressionnant ». À seulement 22 ans, Rayan Cherki vit sa première expérience à l’étranger et affiche déjà des statistiques solides : cinq buts et huit passes décisives toutes compétitions confondues, malgré un temps de jeu parfois mesuré par Pep Guardiola.
Interrogé en conférence de presse, Pep Guardiola a dressé un premier bilan nuancé, mais éloquent : « Vraiment bon, surtout à son âge et avec la personnalité qui est la sienne ». Le technicien catalan a également souligné le naturel de Rayan Cherki dans le jeu : « C’est un gars qui joue comme s’il jouait dans la rue ». Une liberté qui plaît à Pep Guardiola, mais qui ne l’empêche pas d’annoncer la couleur : « Mais je vais le pousser. Je ne vais pas lui faire trop de compliments ».
Getty Images SportGuardiola identifie les axes de progression de Rayan Cherki
Pep Guardiola a ensuite précisé le fond de sa pensée, rappelant que l’enthousiasme ne devait pas masquer les marges de progression de Rayan Cherki. « Nous sommes très satisfaits. Son impact dans les 30 derniers mètres, ses buts, ses passes décisives à chaque match, c’est vraiment impressionnant », a-t-il insisté dans des propos rapportés par RMC Sport, avant d’ajouter : « Nous ne devons pas oublier qu’il est jeune et il a la bonne mentalité pour devenir meilleur. Mais il y a quelques trucs à améliorer ». Une phrase lourde de sens, typique de la méthode Guardiola.
Cette exigence, Pep Guardiola l’avait déjà exprimée après la victoire contre Crystal Palace (3-0). Ébloui par une passe décisive délivrée sur un coup du foulard par Rayan Cherki, l’entraîneur de Manchester City avait toutefois tenu à relativiser : « Ce que j’admire le plus chez Rayan, ce ne sont pas ses gestes techniques. Je n’ai jamais vu (Lionel) Messi faire un centre comme il l’a fait ». Avant de tempérer immédiatement : « Les centres, c’est bien (…) Si c’est efficace, c’est bien. Mais j’aime la simplicité, car j’ai appris de (Lionel) Messi qu’il ne faisait jamais d’erreur avec les choses simples ».
Getty Images SportGuardiola ne fait pas de cadeau à Rayan Cherki
La même ligne de conduite s’est confirmée après le quart de finale de Coupe de la Ligue face à Brentford, remporté 2-0 par Manchester City. Auteur d’un but spectaculaire, Rayan Cherki a une nouvelle fois suscité l’admiration de Pep Guardiola. « Quel but ! Quel but ! », s’est exclamé l’entraîneur au micro de Sky Sport, avant de livrer une analyse plus tranchante : « Après ce but, il n’a pas très bien joué… Mais avant, c’était fantastique ». Un compliment à double tranchant, révélateur du niveau d’exigence imposé.
Dans ce contexte, Pep Guardiola entend maintenir Rayan Cherki sous tension permanente, convaincu que le jeune international français peut encore franchir un cap décisif. Manchester City (34 pts), actuellement deuxième de Premier League à deux points d’Arsenal (1er, 36 pts) avant la réception de West Ham (18e, 13 pts), sait que la régularité fera la différence dans la course aux titres. Et Pep Guardiola l’a bien compris : pour Rayan Cherki, le talent ne suffira pas. La pression est désormais installée, et elle fait pleinement partie du plan.



