Lucas Beraldo à Liverpool ? Le "Joker" de São Paulo est un défenseur central très impressionnant.

Beraldo a grandi à Piracicaba, une ville située dans l'État de São Paulo. Une enfance heureuse, faite de football et de milk-shakes, puisque son père, Andre, ancien défenseur, tenait un glacier avec sa femme Leia Lopes (ils en ont deux aujourd'hui !).

Si André s'est laissé tenter par la gourmandise de son fils, il insiste sur le fait qu'il n'a jamais poussé "Luquinhas" à suivre ses traces en jouant au poste de défenseur central. "C'était une grande surprise pour moi, pour vous dire la vérité", a-t-il déclaré à Globo. "Lucas a toujours aimé le football, depuis qu'il est tout petit, et quand vous jouez enfant, vous n'avez pas vraiment de position, vous courez toujours beaucoup.

"Mais quand il a commencé à se positionner sur le terrain, il a toujours aimé jouer à l'arrière, en tant que défenseur. Il a parfois joué au poste d'arrière gauche et de milieu de terrain, mais son poste préféré était celui de défenseur central. J'ai donc essayé de l'aider du mieux que j'ai pu".

Beraldo a joué pour Red Bull Brasil, Uniao Barabarense et XV de Piracicaba lorsqu'il était enfant, avant d'être recruté par São Paulo en 2020. Le déménagement à Cotia a signifié l'abandon de sa famille et de ses milk-shakes "Sonho de Valsa" et "Ovomaltine" bien-aimés, mais a offert à Beraldo une opportunité incroyable de développer ses compétences dans l'une des meilleures académies de talents du football mondial.

Les supporters de São Paulo ont commencé à s'intéresser à Beraldo après des prestations impressionnantes lors de la Copa São Paulo de l'année dernière. Leur équipe avait été battue en demi-finale du prestigieux tournoi des moins de 20 ans par le Palmeiras d'Endrick, mais le jeune défenseur central avait été salué pour son aisance balle au pied et ses qualités de meneur d'hommes. Il fait ses débuts professionnels lors de la Copa Sudamericana 2022, mais l'équipe première semble encore loin.

Cependant, les blessures de trois défenseurs clés (Nahuel Ferraresi, Diego Costa et Robert Arboleda) au début de l'année ont incité l'entraîneur de l'époque, Rogerio Ceni, à faire confiance à Beraldo. L'adolescent a répondu par une série de performances étonnamment assurées, ainsi que par un premier but au niveau senior, lors d'une victoire 4-2 de la Serie A brésilienne sur Vasco da Gama en mai.

"C'est ce dont j'ai toujours rêvé", se réjouissait-il à l'époque. "J'ai même plaisanté aujourd'hui à la maison avec mon entraîneur [de haut niveau] en disant que j'allais marquer un but et que le Morumbi allait scander mon nom - et c'est ce qui s'est passé !

Une blessure à la cheville a brièvement menacé de freiner la remarquable progression de Beraldo, mais il a regagné sa place de titulaire pour former avec Arboleda une formidable paire de défenseurs centraux qui a permis à São Paulo de remporter la première Copa do Brasil de son histoire.

Comme on pouvait s'y attendre, ses parents étaient extrêmement fiers de leur fils pour le rôle qu'il a joué dans la victoire 2-1 sur les champions en titre Flamengo, Beraldo ayant joué chaque minute de la demi-finale et de la finale.

"À 19 ans, il fera à jamais partie de l'histoire du club", s'enthousiasme sa mère Leia, qui a offert une glace gratuite à toute l'équipe de São Paulo. "Son évolution en tant que personne me rend très heureuse, l'humilité qu'il a avec tous ceux qui l'approchent, ça n'a pas de prix. Cela n'a pas de prix".

À ce stade, cependant, beaucoup spéculaient déjà sur le montant que Sao Paulo pourrait obtenir pour un défenseur aussi prodigieusement doué, alors qu'un grand nombre d'équipes européennes étaient déjà sur les rangs pour le recruter.

Beraldo est l'exemple même du défenseur central joueur de ballon, extrêmement à l'aise pour sortir de l'arrière, s'intercaler entre les attaquants adverses et effectuer des passes rapides et verticales qui libèrent l'espace pour ses coéquipiers.

Le simple fait qu'il soit gaucher permet de comprendre les liens avec Liverpool. Il faut également souligner sa maturité et son physique inhabituels pour un joueur aussi jeune, qui lui ont permis de faire face à d'imposants avant-centres tout au long de la saison.

"C'est un garçon dévoué", a déclaré Rogerio en début d'année. "Il arrive tôt à l'entraînement et travaille toujours bien. Je pense qu'il acquiert une grande expérience [d'un point de vue défensif], mais il crée déjà plus que la grande majorité des défenseurs.

Il est indéniable que Beraldo doit améliorer son sens de l'observation et ses prises de décision, car il est parfois pris au piège de la possession du ballon. Il lui arrive aussi de faire des erreurs de passe, mais comme l'a souligné l'ancien entraîneur de São Paulo, Rogerio Ceni, c'est avant tout parce qu'il doit prendre beaucoup de risques avec le ballon au pied.

Il faut aussi souligner que les pertes de concentration de Beraldo sont devenues beaucoup moins fréquentes grâce au travail très bénéfique qu'il effectue avec Ferraz.

La comparaison avec Eder Militao est inévitable, puisque le défenseur central du Brésil et du Real Madrid est passé par le centre de formation de São Paulo avant de rejoindre Porto en 2018, puis Santiago Bernabéu.

En réalité, Beraldo ressemble davantage à William Saliba, le soyeux défenseur central qui est devenu un élément clé de l'équipe de Mikel Arteta à Arsenal en raison de sa vitesse, de sa force et de son excellente distribution du ballon.

Un transfert vers l'Europe semble déjà inévitable - la question est de savoir quand. Le point d'achoppement sera le montant de l'indemnité, car São Paulo est en position de force dans les négociations.

Comme l'a déjà souligné le directeur du football Carlos Belmonte, le club savait que Gabriel Sara valait au moins le double de la somme de 6 millions de livres (7,4 millions de dollars) convenue avec Norwich l'année dernière. Mais le Tricolor "avait besoin de cet argent" à l'époque, alors il a pris ce qu'il pouvait obtenir.

Mais Sao Paulo n'est plus à court d'argent et n'a pas l'intention de laisser partir Beraldo au rabais. "Il ne sera même pas vendu deux fois plus cher que Sara", prévient Belmonte. "Celui qui voudra Beraldo devra payer". D'autant que le jeune joueur vient de signer une prolongation de contrat jusqu'en 2026 qui contient une clause de rachat de 60 millions d'euros (52 millions de livres sterling/64 millions de dollars).

São Paulo n'exigera pas une telle somme, mais il demandera un juste prix pour un joueur que les Wolves, Monaco et la Fiorentina ont envisagé de recruter pendant l'été et qui intéresse désormais Porto. Des rumeurs font également état de l'intérêt de Liverpool, mais aussi du Bayern Munich et de Lyon.

On ne sait pas encore où il finira, mais ce que l'on sait, c'est qu'aucune de ces rumeurs de transfert ne perturbera Beraldo. L'enfant au sourire de Joker est un personnage impressionnant.