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Liverpool version Arne Slot impressionne, Man City loin d’un deuxième sacre européen ! Les gagnants et perdants de la phase régulère de Ligue des Champions

Alors voilà. Après cinq mois éprouvants et 144 rencontres, dont 18 en une seule soirée mercredi, la phase de ligue inaugurale de la Ligue des Champions est enfin terminée.

Cette dernière journée n’a pas déçu en termes de spectacle, avec 64 buts inscrits, dont cinq lors du choc entre Liverpool et le PSV Eindhoven, six dans la victoire d’Aston Villa face au Celtic à domicile, et sept dans le démantèlement de Feyenoord par Lille. « C’était parfois chaotique, avec des buts partout, a déclaré l’ancien attaquant écossais, Ally McCoist, sur TNT Sports. Je ne pourrais plus jamais me contenter de regarder un seul match chez moi, sur mon canapé. C’était spectaculaire. »

Difficile de contester ce constat, mais le parcours en amont a été un véritable marathon. Et ce n’est pas fini : 16 matchs supplémentaires nous attendent avant les huitièmes de finale, avec un tour préliminaire prévu en février.

Liverpool, le Barça, Arsenal, l’Inter, l’Atlético Madrid, le Bayer Leverkusen, Lille et Aston Villa peuvent souffler : qualifiés directement grâce à leur place dans le Top 16, ils évitent ces prolongations. Mais plusieurs grands clubs ont déçu, tandis que le niveau de compétitivité sur la scène européenne s’est nettement érodé.

Le débat sur le succès immédiat de ce nouveau format dépendra des affinités de chacun. Dans cette optique, GOAL dresse le bilan des gagnants et perdants de la phase de ligue 2024-2025…

  • FBL-EUR-C1-LIVERPOOL-REAL MADRIDAFP

    GAGNANT : Liverpool

    Liverpool s’est rapidement imposé comme la meilleure équipe d’Europe sous les ordres d’Arne Slot. Arrivé l’été dernier pour succéder à Jürgen Klopp, le Néerlandais a transformé les Reds en un rouleau compresseur, réalisant une révolution impressionnante à Anfield. Seule équipe à avoir remporté ses sept premiers matchs de la phase de ligue, Liverpool a inscrit 16 buts pour seulement deux encaissés, survolant des adversaires comme l’AC Milan, le Real Madrid et le Bayer Leverkusen avec une facilité déconcertante.

    Le jeu intense et rythmé de Klopp avait déjà conduit Liverpool au sommet, mais Slot a apporté plus de discipline, en mettant l’accent sur la maîtrise du ballon, la fluidité des transitions et un positionnement intelligent. Le plus impressionnant ? Les Reds n’ont même pas eu besoin de forcer pour atteindre les huitièmes de finale.

    Avec Virgil van Dijk revenu à son meilleur niveau, Ryan Gravenberch qui s’impose au milieu et Mohamed Salah toujours aussi inarrêtable, Liverpool possède toutes les armes pour aller chercher une septième Ligue des Champions. Seules les blessures pourraient freiner leur ascension, mais leur domination, en Angleterre comme en Europe, laisse entrevoir une saison historique. Un triplé semble plus que jamais à leur portée.

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  • Paris Saint-Germain v Manchester City - UEFA Champions League 2024/25 League Phase MD7Getty Images Sport

    PERDANT : Man City

    Liverpool peut rêver d’un triplé, mais il est clair que Manchester City n’a aucune chance de rééditer son sacre de 2023. L’équipe de Pep Guardiola, autrefois une machine implacable, est devenue fragile, laissant des failles béantes que ses adversaires exploitent sans difficulté.

    Les Citizens ont arraché de justesse une place dans le top 24, grâce à une victoire laborieuse face au Club Bruges lors de la dernière journée. Une qualification qui ne rassure en rien avant les barrages, où le Real Madrid ou le Bayern Munich pourraient les attendre. Cette saison, City a déjà subi des revers inquiétants contre le Sporting CP, la Juventus et le PSG, et a même laissé filer un avantage de trois buts à domicile contre Feyenoord.

    L’absence prolongée de Rodri, véritable métronome du milieu, a plongé l’équipe dans une spirale négative dont elle ne s’est toujours pas relevée. City ne fait plus peur à personne. Guardiola a pu renforcer son effectif en janvier, mais ces ajustements ne suffiront pas à redresser la trajectoire européenne d’un collectif désorganisé, bien loin de pouvoir prétendre à une nouvelle couronne.

  • FC Barcelona v BSC Young Boys - UEFA Champions League 2024/25 League Phase MD2Getty Images Sport

    GAGNANT : L'attaque de Barcelone

    Hansi Flick a transformé le FC Barcelone en l’équipe la plus spectaculaire d’Europe, adoptant une approche offensive radicalement opposée à celle de son prédécesseur, Xavi. Ce Barça privilégie le jeu direct, presse haut pour provoquer des erreurs adverses et peut compter sur une armada offensive redoutable pour les punir immédiatement.

    Avec 28 buts inscrits, les Blaugrana ont terminé meilleure attaque de la phase de ligue. Robert Lewandowski mène la course au Soulier d’Or de la compétition avec neuf réalisations, à égalité avec Serhou Guirassy (Dortmund), tandis que Raphinha suit de près avec huit buts. Aux côtés de Lamine Yamal, véritable pépite de 16 ans, ce trio offensif a parfois semblé inarrêtable, comme lors du 4-1 infligé au Bayern, où les Allemands ont été complètement dépassés.

    Seul bémol : la défense est aux abois. Dortmund et Benfica ont inscrit six buts contre le Barça, et l’absence prolongée de Marc-André ter Stegen, toujours en convalescence après une grave blessure au genou, se fait cruellement sentir. Cette fragilité défensive pourrait finir par leur coûter cher, mais une chose est sûre : si Barcelone continue à empiler les buts, ils pourraient bien aller chercher leur première Ligue des Champions depuis 2015.

  • Thiago Motta Juventus Benfica Champions LeagueGetty

    PERDANT : La très ennuyante Juventus

    La Juventus a signé l’un des plus gros coups de la phase de ligue en s’offrant Manchester City à l’Allianz Stadium (2-0), un exploit retentissant. Mais au-delà de cette soirée mémorable en décembre, les Bianconeri ont été l’équipe la plus ennuyeuse de la compétition.

    Avec seulement neuf buts inscrits, ils affichent la pire attaque du top 23. Certes, ils n’ont encaissé que neuf buts, mais cela s’explique surtout par un manque criant d’ambition. Sous les ordres de Thiago Motta, l’équipe semble totalement bridée, plombée par des choix tactiques rigides et des décisions de sélection discutables qui ont entraîné une nette régression.

    Kenan Yildiz, repositionné sur l’aile droite au lieu de son rôle naturel en numéro 10, peine à exister. Les recrues estivales Teun Koopmeiners et Douglas Luiz sont loin du niveau qu’ils affichaient à l’Atalanta et Aston Villa, et Dusan Vlahovic, trop isolé en pointe, traverse les matchs sans impact.

    La défaite 2-0 contre Benfica lors de la dernière journée a parfaitement illustré toutes les lacunes de cette Juve. Oubliée dans la course au titre européen, elle pourrait même changer d’entraîneur bien avant la fin de saison tant l’ère Motta semble déjà à bout de souffle.

  • FC Salzburg v Stade Brestois 29 - UEFA Champions League 2024/25 League Phase MD2Getty Images Sport

    GAGNANT : Brest

    Qualifié pour la première fois de son histoire en Ligue des Champions, Brest poursuit une ascension exceptionnelle. Il y a un peu plus de vingt ans, le club évoluait encore dans les divisions amateurs françaises, avant de retrouver la Ligue 1 en 2019. Autant dire que personne ne les attendait à pareille fête sur la scène européenne.

    Et pourtant, l’équipe d’Éric Roy a vite prouvé qu’elle n’était pas là pour faire de la figuration. Victoire inaugurale contre Sturm Graz (2-1), démonstration face au RB Salzbourg (4-0) en Autriche, Brest a surpris tout le monde. La dynamique s’est poursuivie avec des succès face au Sparta Prague et au PSV, ainsi qu’un match nul accroché contre le Bayer Leverkusen. De quoi entrevoir une qualification directe pour les huitièmes de finale.

    Mais la marche était sans doute trop haute : deux défaites consécutives face au Shakhtar Donetsk et au Real Madrid ont stoppé leur rêve. Pourtant, Brest a réussi l’exploit de décrocher une place en barrages, un véritable miracle compte tenu de leurs moyens limités, des nombreuses blessures et du fait qu’ils ont dû jouer leurs matchs "à domicile" à Guingamp, loin du Stade Francis-Le Blé.

    Ils ne seront pas favoris pour la suite, mais ce statut d’outsider leur va à merveille. Brest a déjà déjoué les pronostics, et rien ne dit que l’aventure est terminée.

  • FBL-EUR-C1-LEIPZIG-ASTON VILLAAFP

    PERDANT : RB Leipzig

    Tête de série lors du tirage au sort après une quatrième place en Bundesliga et un huitième de finale en Ligue des Champions la saison passée, Leipzig était vu par certains comme un outsider crédible pour le titre. Pourtant, la campagne européenne a tourné au cauchemar : six défaites consécutives pour débuter et une élimination parmi les premières dans ce nouveau format.

    Certes, cette série noire inclut des revers serrés face à l’Atlético Madrid, la Juventus, Liverpool et l’Inter, mais Leipzig a aussi sombré contre le Celtic (3-1) à l’extérieur et s’est effondré défensivement contre Aston Villa à domicile. Une telle faillite est d’autant plus incompréhensible que l’équipe possède un trio offensif redoutable avec Benjamin Šeško, Loïs Openda et Xavi Simons.

    Leipzig a sauvé l’honneur en battant le Sporting CP (2-1), avant de conclure par une défaite humiliante contre Sturm Graz (1-0). Un fiasco total pour un club qui semble stagner sous Marco Rose, incapable de confirmer ses progrès sur la scène européenne.

  • FBL-EUR-C1-YOUNG BOYS-ASTON VILLAAFP

    GAGNANT : Unai Emery

    Unai Emery a réalisé un exploit en qualifiant Aston Villa pour la Ligue des Champions, une première depuis 1983. Mais les Villans ne se sont pas contentés de participer : cinq victoires en huit matchs, dont un succès mémorable face au Bayern Munich, marqué par un chef-d’œuvre de Jhon Duran, auteur d’un lob somptueux de 30 mètres.

    En Premier League, Villa a chuté à la huitième place, un déclin prévisible compte tenu d’un effectif limité en profondeur. Mais Emery, quatre fois vainqueur de la Ligue Europa, a toujours privilégié les compétitions européennes, comme il l’a prouvé avec Séville et Villarreal, qu’il avait emmené jusqu’en demi-finales de Ligue des Champions.

    Difficile encore de les considérer comme un véritable outsider, mais personne ne voudra se déplacer à Villa Park. Leur parcours pourrait bien les mener loin, même si la perte imminente de Jhon Duran, attendu à Al-Nassr avant la fin du mercato hivernal, risque d'affaiblir leur attaque.

  • SK Slovan Bratislava v AC Milan - UEFA Champions League 2024/25 League Phase MD5Getty Images Sport

    PERDANT : Les petits poucets

    Si Brest a écrit l’une des plus belles histoires de cette Ligue des Champions 2024-2025, les autres petits poucets n’ont pas fait le poids. Sans surprise, Sturm Graz et l’Étoile Rouge de Belgrade ont terminé 29e et 30e avec seulement six points, tandis que le RB Salzbourg (4 points) et le Sparta Prague (3 points) n’ont guère fait mieux. Slovan Bratislava et les Young Boys, eux, ont perdu leurs huit matchs et ferment la marche.

    Ces clubs, habitués à jouer les premiers rôles dans leurs championnats respectifs, ont une nouvelle fois mesuré l’immense écart avec le très haut niveau européen. Certes, le nouveau format de l’UEFA leur a offert plus d’affiches lucratives contre des poids lourds, mais leurs supporters ont eu peu de raisons de se réjouir.

    Les dérouillées ont été nombreuses : du 9-2 infligé par le Bayern au Dinamo Zagreb au 6-1 subi à domicile par les Young Boys contre l’Atalanta, ces équipes ont surtout servi de sparring-partners. À l’époque des groupes de quatre équipes, une surprise était toujours possible avec un tirage favorable. Mais aujourd’hui, les chances de qualification des "petits" sont plus infimes que jamais, et l’extension à 36 clubs a surtout dilué la qualité globale de la compétition.

  • FBL-EUR-C1-STUTTGART-PSGAFP

    GAGNANTS : Les clubs français

    Le football français peut se féliciter d’une performance historique : tous ses représentants engagés en Ligue des Champions ont validé leur ticket pour la phase finale. Le PSG, Monaco, Lille et Brest ont su répondre présents dans cette première édition au format élargi, avec un taux de victoires supérieur à 50 %.

    Ce succès témoigne d’une montée en puissance des clubs de Ligue 1, comme l’a souligné Vincent Labrune, président de la LFP : « Quatre clubs français en phase finale de la Ligue des Champions avec plus de 50% de victoires dans la phase de poules, c’est historique. C’est le fruit d’un travail de fond et d’une vision mise en place il y a déjà plusieurs années, celle d’accompagner les principaux clubs français en leur donnant les moyens d’être performants en Coupe d’Europe, et par effet locomotive tirer l’ensemble de la Ligue 1 vers le haut. »

    Si la qualification du PSG et de Monaco était attendue, Lille a créé la sensation en terminant dans le Top 8, synonyme de qualification directe pour les huitièmes de finale. Brest, de son côté, a décroché sa place en barrages, une performance inespérée pour un club qui découvre la compétition.

    Un signal fort pour le football français, qui s’affirme comme l’un des grands gagnants de cette nouvelle formule et espère prolonger son aventure européenne au printemps.

  • Aleksander CeferinGetty Images

    PERDANT : UEFA

    La nouvelle phase de ligue adoptée par l’UEFA a complètement divisé les avis. Certains estiment qu’elle a apporté plus de spectacle, avec des rencontres folles comme le remontada du Barça contre Benfica (5-4) ou la victoire du PSG face à Manchester City (4-2). De plus, 16 des 18 matchs de la dernière journée avaient encore un enjeu.

    Mais tout le monde ne partage pas cet enthousiasme. Si l’ancienne phase de groupes à 96 matchs était parfois jugée longue, celle-ci, étalée sur 144 rencontres, a semblé interminable. Et au final, seulement 12 équipes ont été éliminées, contre 16 auparavant.

    Les enjeux ont été tellement réduits que les grands clubs se sont retrouvés trop protégés. Bayern, Real Madrid, Manchester City ou encore la Juventus ont accepté sans forcer une place en barrages, au lieu de jouer à fond pour une qualification directe. Même lors des affiches les plus prestigieuses, l’enjeu n’a jamais semblé aussi intense.

    Difficile d’en vouloir aux clubs d’avoir levé le pied : le calendrier est déjà surchargé, et cette réforme a ajouté des matchs inutiles. L’UEFA n’a ni pris en compte la fatigue des joueurs, ni cherché à préserver l’âme de la compétition, qui semble aujourd’hui sacrifiée au profit de gains financiers.