Real Madrid CF v RCD Espanyol de Barcelona - LaLiga EA SportsGetty Images Sport

Liga, Dani Carvajal fracasse la délocalisation du match Villarreal-Barça

La délocalisation du match Villarreal-Barcelone à Miami, prévue pour décembre, continue de semer la discorde dans le football espagnol. Après les critiques virulentes de Frenkie De Jong et Xabi Alonso, c’est désormais Dani Carvajal qui s’insurge contre ce qu’il considère comme une atteinte à l’équité sportive. Le défenseur du Real Madrid, appuyé par plusieurs figures du football européen, estime que cette décision trahit l’esprit même du championnat.

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    Carvajal tire à boulets rouges sur la Liga

    Le Real Madrid, par la voix de son capitaine Dani Carvajal, n’a pas mâché ses mots à propos du match Villarreal-FC Barcelone qui se tiendra le 20 décembre au Hard Rock Stadium de Miami. Ce sera la première fois qu’une rencontre officielle de Liga se jouera hors du territoire espagnol, une initiative soutenue par le président de la Ligue, Javier Tebas, mais qui passe très mal chez les joueurs.

    Carvajal s’est exprimé avec fermeté dans des propos relayés par Teledeporte. « Il me semble qu'il s'agit d'une flagrante distorsion de la compétition, qui ne permet pas à toutes les équipes de Liga d'évoluer sur un pied d'égalité », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter : « Je pense qu'il est essentiel que nous, les joueurs, les clubs et la Ligue, soyons équitables. Nous devons défendre l'équité, et je ne pense pas que ce soit le cas ici ».

    Pour le défenseur madrilène, déplacer une rencontre aussi importante à l’autre bout du monde revient à priver le championnat de son authenticité. Il rappelle que la Liga doit se disputer « sous les mêmes conditions » pour toutes les équipes, sans favoritisme ni exception.

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  • Real Madrid CF v Villarreal CF - LaLiga EA SportsGetty Images Sport

    Des soutiens de poids dans le vestiaire espagnol

    Le discours de Carvajal trouve un large écho parmi les acteurs du football espagnol. Son entraîneur, Xabi Alonso, avait déjà exprimé son désaccord quelques jours plus tôt. « Nous sommes contre le match car il fausse la compétition. Il n'y a eu aucune consultation avant de prendre la décision, et les protestations sont positives. Il n'y a pas d'unanimité », avait confié le technicien madrilène.

    Du côté de Barcelone, Frenkie De Jong partage la même indignation. Le milieu néerlandais comprend les raisons économiques derrière cette opération, mais il rejette le principe sur le plan sportif. « Je peux comprendre les clubs, ils en tireront profit. Mais je n'aurais pas pris cette décision moi-même. Je ne suis pas d'accord non plus. C'est également injuste sur le plan sportif. Nous allons désormais disputer un match à l'extérieur sur un terrain neutre. Mais j'ai l'impression que personne ne nous écoute », a-t-il déploré.

    Ces déclarations confirment un malaise profond dans le vestiaire espagnol. Beaucoup de joueurs estiment que la Liga accorde désormais la priorité aux enjeux financiers plutôt qu’à la compétition elle-même.

  • Getafe CF v Real Madrid CF - LaLiga EA SportsGetty Images Sport

    Une protestation symbolique des joueurs

    Face à ce qu’ils considèrent comme une dérive, les footballeurs espagnols ont décidé d’agir. Lors de la dernière journée de Liga, ils ont observé une brève grève au coup d’envoi, un geste soutenu par l’Association des footballeurs espagnols (AFE). Cette action symbolique visait à dénoncer « le manque de transparence, dialogue et cohérence » derrière la décision de délocaliser le match.

    Pour les syndicats, cette décision prise sans concertation illustre la rupture entre les dirigeants et les acteurs du terrain. Beaucoup y voient une étape supplémentaire vers la marchandisation du football, au détriment du public local et du principe d’équité.

  • FBL-ESP-LIGA-RACISM-VINICIUSAFP

    Tebas, isolé mais satisfait

    Malgré la levée de boucliers, Javier Tebas, président de la Ligue espagnole, continue de défendre son projet. Selon lui, cette délocalisation marque « une étape historique qui projette La Liga et le football espagnol dans une nouvelle dimension ». Le dirigeant se réjouit du feu vert donné par l’UEFA, persuadé que ce genre d’initiatives contribuera à renforcer l’image internationale du championnat.

    Mais pour les puristes, le football ne se résume pas à une vitrine commerciale. Le débat, loin de s’éteindre, soulève une question fondamentale : jusqu’où faut-il aller pour exporter le spectacle sans trahir son essence ?

  • AC Milan v Como 1907 - Serie AGetty Images Sport

    L’Italie aussi franchit la ligne

    L’Espagne n’est pas la seule à s’aventurer sur ce terrain. La Serie A italienne a obtenu l’autorisation de jouer un match à l’étranger. La rencontre entre l’AC Milan et Côme, comptant pour la 24e journée, se disputera à Perth, en Australie, début février.

    Une idée jugée « totalement folle » par Adrien Rabiot, qui a reçu le soutien du gardien Mike Maignan et de l’entraîneur de la Lazio, Maurizio Sarri. Eux aussi dénoncent une dérive commerciale qui éloigne le football de ses racines populaires. Les supporters, de leur côté, multiplient les messages de protestation, estimant que leur passion n’a pas vocation à être exportée comme un simple produit de consommation.

  • FBL-ESP-LIGA-BARCELONA-VILLARREALAFP

    Un débat qui dépasse les frontières

    L’affaire dépasse désormais le cadre de la Liga. Elle questionne la place du public, la valeur du championnat et l’équité entre les clubs. Entre ceux qui prônent une ouverture mondiale et ceux qui défendent la tradition, la fracture semble profonde. Dani Carvajal, en s’exprimant avec autant de franchise, aura au moins permis de remettre l’équité sportive au cœur du débat.

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