Le football est parfois complètement fou, irrationnel, magnifique. Ce samedi soir à Montjuïc, le FC Barcelone en a offert une nouvelle preuve éclatante. Mené 1-3 sur sa pelouse par un Celta Vigo porté par un Borja Iglesias historique, le leader de la Liga a signé une remontada insensée pour s'imposer 4-3 grâce à un penalty de Raphinha au bout du temps additionnel. Une victoire arrachée au mental, potentiellement capitale dans la course au titre, qui masque difficilement, cependant, d'énormes errements défensifs.
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AFPLe cauchemar Iglesias
Pourtant, l'entame fut parfaite. Ferran Torres, dès la douzième minute, mettait le Barça sur les rails. On pensait assister à une soirée tranquille, mais c'était sans compter sur la faillite défensive barcelonaise et l'état de grâce d'un homme : Borja Iglesias. L'attaquant du Celta a vécu une soirée mémorable, signant un triplé retentissant sur la pelouse barcelonaise – une performance rarissime, la dernière en Liga remontant à Diego Forlán en 2005. Profitant d'une défense aux abois, transpercée sur chaque contre ou long ballon, Iglesias a puni : égalisation rapide (15e), puis deux autres buts coup sur coup après la pause (52e, 62e), souvent lancé à la limite du hors-jeu et d'une efficacité diabolique face à Szczesny. À 1-3, le Barça semblait K.O., au bord du gouffre.
AFPQuatre minutes pour tout changer
Le spectre d'une défaite cuisante, quelques jours après celle subie à Dortmund en Ligue des Champions, planait sur Montjuïc. Mais ce Barça a du cœur, et une force de frappe offensive indéniable. Piqués au vif, les Blaugranas ont réagi avec la fureur d'un champion blessé. En quatre minutes de folie, le scénario basculait à nouveau. D'abord Dani Olmo, à la réception d'une passe lumineuse de Raphinha, réduisait l'écart (64e). Puis Raphinha lui-même, servi par Lamine Yamal, égalisait d'une frappe croisée rageuse (68e). 3-3. Le stade s'embrasait à nouveau, l'espoir renaissait.
Getty Images SportLe penalty de la délivrance signé Raphinha
Le Celta, sonné par cette révolte express, tentait alors de préserver le point du nul. Le Barça poussait, parfois de manière désordonnée, butant sur la défense galicienne. On se dirigeait vers un partage des points spectaculaire mais frustrant pour le leader... jusqu'à cette ultime action dans le temps additionnel. Dani Olmo s'écroulait dans la surface, l'arbitre, après consultation de la VAR et sous la pression d'un public incandescent, désignait le point de penalty. Raphinha, l'homme providentiel de cette fin de match (un but, une passe décisive), prenait ses responsabilités et transformait la sentence d'un contre-pied parfait (96e). 4-3. Délivrance totale.
Getty Images SportTrois points arrachés, des leçons à tirer
Barcelone arrache donc une victoire qui pourrait valoir de l'or en fin de saison, prenant provisoirement sept points d'avance sur le Real Madrid. Le caractère et la puissance offensive (plus de 150 buts cette saison) sont à saluer. Mais cette soirée laisse aussi un goût étrange et des questions en suspens : comment le leader peut-il afficher une telle fébrilité défensive ? Ce succès in extremis ne doit pas masquer les lacunes. Le Celta Vigo, lui, peut nourrir d'immenses regrets après l'exploit de Borja Iglesias. Pour le Barça, la course au titre continue, mais il faudra montrer un tout autre visage défensivement pour aller au bout.



