Le débat sur le GOAT est-il plié pour de bon ? Ronaldo est nulle part tandis que Messi s'adjuge son 7e GOAL50

Mardi, Messi a été désigné vainqueur du vote GOAL50 2023. Il s'agit d'un septième succès pour l'Argentin, ce qui n'est pas surprenant compte tenu de ses exploits héroïques et historiques lors de la Coupe du monde de la saison dernière au Qatar.

Ce qui est choquant, en revanche, c'est que Ronaldo n'était même pas dans la course. Après avoir terminé 11e l'année dernière, le quintuple lauréat de ce prix n'a même pas figuré sur la liste de 2023, ce qui montre à quel point sa cote a chuté au cours des 12 derniers mois.

Alors, Ronaldo est-il fini ? Ne le reverra-t-on plus jamais briguer les plus grands trophées et les prix les plus prestigieux du football ? Ou bien 2024 pourrait-elle marquer une renaissance sensationnelle de Ronaldo ?

Ce qui est clair, c'est que la campagne 2022-23 de Ronaldo a été aussi catastrophique que celle de Messi n'a été triomphante, un désastre en termes de relations publiques qui a laissé sa réputation en ruine.

Après avoir terni son héritage à Manchester en forçant son départ d'Old Trafford dans les circonstances les plus indignes (une interview avec Piers Morgan), l'attaquant était déterminé à faire taire ses détracteurs lors de la Coupe du monde.

Juste avant le premier match du Portugal, il a déclaré qu'il se sentait "à l'épreuve des balles", alors que ses détracteurs avaient leur fusil à la main et s'alignaient pour lui tirer dessus. Mais il semblait brisé à la fin d'une campagne calamiteuse au cours de laquelle il a été remplacé par Goncalo Ramos après une série de performances pour le moins inefficaces.

Après la défaite de la Seleccao en huitième de finale contre le Maroc, Ronaldo ne s'est même pas arrêté pour saluer les supporters de son pays. Il s'est plutôt dirigé vers le tunnel, visiblement désemparé. Il avait alors pris conscience que sa probable dernière participation à la Coupe du monde s'était terminée dans l'ignominie.

Au Qatar, les performances épouvantables de Ronaldo et ses crises de colère sur la ligne de touche n'ont absolument pas contribué à renforcer ses espoirs de rejoindre l'un des clubs les plus prestigieux d'Europe.

De plus, sa relation avec Jorge Mendes n'était pas au beau fixe à ce moment-là. La débâcle de Morgan a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase pour le super-agent, qui aurait qualifié cette interview terriblement malavisée d'"énorme f*ck-up". La tension entre les deux hommes était déjà montée en raison de l'incapacité - compréhensible - de Mendes à obtenir le transfert de Ronaldo vers une équipe de premier plan à l'été 2022.

Les exigences salariales exorbitantes de Ronaldo étaient évidemment un facteur dissuasif majeur. La plupart des clubs européens ont estimé que les événements des six mois précédents avaient prouvé que Ronaldo posait plus de problèmes qu'il n'en résolvait.

Finalement, il a été contraint de quitter l'Europe et d'accepter la somme colossale qui lui était offerte pour devenir le nouveau visage de la Pro League saoudienne.

Il est facile de comprendre pourquoi l'Arabie saoudite était prête à investir autant d'argent dans Ronaldo. L'impact du Portugais s'affaiblit peut-être sur le terrain, mais la marque CR7 demeure plus puissante que jamais.

Les avantages remarquables de "l'effet Ronaldo" ont été évidents au cours de l'année écoulée, et son départ pour le Moyen-Orient a incité plusieurs autres joueurs de premier plan à suivre son exemple. Comme l'a récemment déclaré Neymar. "Cristiano Ronaldo a commencé tout ça", avait confié le Brésilien.

Bien sûr, Ronaldo reste obsédé par les titres et, comme c'est depuis longtemps son baromètre de réussite, ses six premiers mois en Arabie saoudite ne peuvent être considérés que comme un échec d'un point de vue sportif.

Rappelons qu'Al-Nassr était en tête de la SPL lorsqu'il l'a rejoint en janvier et qu'il a fini deuxième derrière Al-Ittihad. Cette saison encore, Al-Nassr ne peut espérer qu'une deuxième place, Al-Hilal étant actuellement en tête du championnat.

Finalement, s'il a été contraint de quitter l'Europe et d'accepter la somme colossale qui lui était offerte c'était uniquement pour devenir le nouveau visage de la Pro League saoudienne. Et non amasser de nouvelles récompenses.

Mais tout n'est pas perdu. Il se peut que Ronaldo renoue avec GOAL50 en 2024.

Tout d'abord, la perception de la SPL a radicalement changé après un été riche en dépenses qui a attiré l'attention du monde entier. Il était inévitable que le statut et le niveau de jeu de la SPL augmentent considérablement après l'arrivée d'un grand nombre de joueurs européens ayant fait leurs preuves sur le vieux Continent. L'argent n'est pas près de se tarir non plus. L'Arabie saoudite va continuer à dépenser sans compter pour devenir l'un des acteurs les plus influents du football mondial.

Par conséquent, exercer son métier en dehors de l'Europe pourrait ne plus être un obstacle à l'obtention de récompenses individuelles, ce qui est évidemment une très bonne nouvelle pour Ronaldo, qui vient de marquer son 30e but en SPL en seulement 31 apparitions.

Comme il s'agit de l'un des joueurs les plus professionnels de la planète, un athlète qui met un point d'honneur à se maintenir en excellente condition physique, il est fort probable que Ronaldo continue de tout déchirer jusqu'à la fin de la saison 2023-24.

La clé, cependant, c'est ce qui se passera dans la foulée.

Le statut de Ronaldo comme l'un des plus grands joueurs de tous les temps est assuré depuis longtemps. Rien de ce qui se passera d'ici la fin de sa carrière ne pourra changer ce fait. Ses records et ses médailles parlent d'eux-mêmes.

Cependant, ses espoirs de terminer sa carrière en beauté dépendent de sa performance à l'Euro 2024, qui sera probablement sa dernière grande compétition internationale (même si une participation à la Coupe du monde 2026 n'est pas à exclure !)

Si Ronaldo et le Portugal brillent en Allemagne, on peut être certain qu'il sera en lice pour remporter le GOAL50, le Ballon d'Or, The Best et toutes les autres récompenses de l'année prochaine.

Et ce n'est pas impossible. Dix des 50 buts marqués par Ronaldo en 2023 l'ont été pour la Selecao, qui s'est qualifiée pour l'Euro avec un bilan parfait de 10 victoires en 10 matches. Compte tenu de l'étendue du talent dont dispose Roberto Martinez, l'équipe est incontestablement l'une des favorites du tournoi.

Certes, l'Espagnol a l'habitude de gâcher des générations dorées, mais le tirage au sort a été incroyablement clément avec lui. Le Portugal a été placé dans l'une des poules les plus faibles (Turquie, République tchèque et Grèce, Géorgie, Kazakhstan et Luxembourg) et, s'il termine premier, il ne devrait pas affronter un autre vainqueur de groupe avant les demi-finales.

En ce sens, il n'est pas difficile d'imaginer un Ronaldo revitalisé se déchaîner en Allemagne l'été prochain. Et nous forcer à nous demander une fois de plus si nous préférons les truffes ou le caviar.