L’interview explosive de Dembélé après son Ballon d’Or : "Je suis le deuxième..."

Lors de la cérémonie, l’émotion de Dembélé avait frappé les esprits. Sa voix tremblante à l’évocation de sa mère est restée gravée dans les mémoires. Interrogé de nouveau sur le sujet, il a confirmé : « Ce Ballon d’Or, je le lui dédie, à elle, et à toute la famille ». Ces mots résument le lien indéfectible qu’il entretient avec son entourage, un soutien permanent tout au long de sa carrière.

Le parallèle avec Karim Benzema n’a pas tardé à surgir dans ses propos. Sans détour, il a expliqué : « Comme on dit, c’est le Ballon d’Or du peuple aussi ». Avant d’ajouter : « On est tous les deux issus des quartiers, on y a grandi, et, être au plus haut niveau mondial, remporter un Ballon d’Or, c’est exceptionnel. Lui, c’est le premier Ballon d’Or du peuple, moi, je suis le deuxième ». Une déclaration forte, qui souligne à la fois son appartenance sociale et son ascension.

À ses yeux, cette saison aura été une véritable métamorphose. « Le joueur que j’ai été cette saison, c’est celui que j’ai rêvé d’être. Parce que je peux tout faire, je le sens, je suis beaucoup plus complet. Je peux jouer dans l’axe, à gauche, à droite, changer de style, passer, marquer, dribbler ». Une polyvalence qui a fini par faire la différence et lui a permis d’éclipser la concurrence.

Dembélé a insisté sur le rôle de son repositionnement et de sa préparation physique : « Il fallait que mon corps me permette d’exprimer mon football ». Plus affûté, plus régulier, il a enfin pu exprimer toute sa palette. Pour lui, ce n’est pas un hasard, mais le fruit d’une discipline accrue et d’une confiance retrouvée.

Depuis ses débuts, les moqueries n’ont jamais cessé de l’accompagner, lui qui était un dribbleur fin. Pourtant, Dembélé balaie le sujet d’un revers de main : « Désolé pour mon vocabulaire, mais je m’en branlais complètement ! Je jouais mon jeu. Si t’aimes bien, t’aimes bien, si t’aimes pas, c’est comme ça. Vous prenez ou vous ne prenez pas. Même si je voulais marquer des buts, je ne faisais pas exprès de tirer là-haut… » Des propos cash, qui traduisent une liberté de ton rare à ce niveau.

Sa victoire n’a pas seulement ému ses proches. D’anciens coéquipiers de Barcelone lui ont rapidement adressé leurs félicitations. « C’est Messi », raconte-t-il au sujet du premier message reçu, avant d’ajouter : « Il y a eu aussi Xavi, Luis Suarez, beaucoup d’anciens du Barça ». Une reconnaissance qui en dit long sur l’estime qu’il suscite dans le monde du football.

Lorsqu’on lui parle de son statut de star, l’intéressé relativise : « Ça ne me fait rien du tout. Même si, parfois, tu ne peux pas marcher dans la rue tranquillement sans qu’on te demande une photo ». Il concède toutefois qu’il lui arrive de se protéger : « Parfois, je me camoufle un peu pour rester tranquille, je me préserve, mon intimité aussi ».

Pour définir son trophée, Dembélé, qui a raflé la mise, s’est appuyé sur un souvenir précis, ce but inscrit face à Tottenham en 2018 alors qu’il était toujours sous les couleurs du FC Barcelone :

« Mon but contre Tottenham… Je presse l’adversaire, il perd un peu l’équilibre, je récupère le ballon, et après, il y a un deux contre un (deux contre deux) et je dis "j’y vais tout seul". J’ai poussé le ballon, j’ai accéléré, j’ai vu le défenseur venir comme un fou pour tacler, je lui ai mis le crochet, et j’ai marqué. C’est à peu près le Ballon d’Or. Finition. Inattendu. Ça fait but », a-t-il déclaré. Une comparaison à son image : audacieuse, spontanée, spectaculaire.