L'histoire d'Eden Hazard au Real Madrid restera comme l'un des plus grands rendez-vous manqués du football moderne. Le Belge, arrivé en 2019 avec le statut de superstar et un transfert à plus de 100 millions d'euros, a quitté le club en catimini quatre ans plus tard, son passage n'étant qu'une succession de blessures et de déceptions. Dans un récent podcast, le jeune retraité est revenu sur cet échec avec une franchise désarmante. Mais loin du mea culpa attendu, ses confessions révèlent une philosophie de vie qui, avec le recul, explique beaucoup de choses.
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AFP"J'ai peut-être trop abusé" : Le non-dit d'un échec assumé
La petite phrase, lâchée dans une conversation avec le youtubeur Zack Nani, résume tout le paradoxe Hazard. "Pour moi les vacances, c’est me casser pas les pieds. Je vais manger, boire un peu. J’ai peut-être trop abusé avant d’arriver au Real", a-t-il admis. Cette confession sur son surpoids à son arrivée à Madrid n'est pas nouvelle, mais elle est prononcée avec une forme de détachement, presque sans regret. Il n'exprime pas de remords, mais fait un simple constat. C'est là toute la complexité du personnage : il sait ce qui a probablement initié sa chute, mais ne semble pas le regretter.
Getty Images SportUn talent immense, une éthique de travail en décalage
Ce surpoids est le symbole d'un choc des cultures. Hazard, habitué à se "lâcher" durant l'été à Chelsea avant de perdre ses quelques kilos en trop, n'a pas mesuré que l'exigence du Real Madrid, où il était attendu comme le successeur de Cristiano Ronaldo, était d'une autre nature. Arriver avec 5 à 7 kilos superflus a été perçu, à juste titre, comme un manque de professionnalisme par les supporters et la presse. Pour un transfert de ce montant, le club attendait un athlète au sommet de sa forme, pas un joueur en "mode vacances".
Getty Images SportDes blessures en cascade, un talent qui s'effrite
Cette préparation manquée a eu des conséquences directes. Si sa grave blessure à la cheville en novembre 2019 est due à un tacle, sa condition physique approximative a probablement favorisé la multiplication des pépins musculaires qui ont suivi. Le "vrai" Eden Hazard, celui de Chelsea, n'a jamais vraiment été vu au Bernabéu. En quatre saisons, il n'aura joué que 76 matchs, marquant 7 petits buts. Des statistiques faméliques pour un joueur de son calibre, qui en font, arithmétiquement, l'un des plus grands flops de l'histoire du club.
AFPUne carrière sans remords pour Hazard
Aujourd'hui, Eden Hazard ne regrette rien. Il assume son mode de vie et semble en paix avec sa carrière, même avec ce chapitre madrilène inachevé. Mais son histoire est un rappel que dans le sport de très haut niveau, le talent, aussi immense soit-il, ne suffit pas toujours. Son passage au Real Madrid est la chronique d'un gâchis, celui d'un joueur qui aurait pu marquer l'histoire du plus grand club du monde, mais qui a préféré, selon ses propres termes, "ne pas se casser les pieds".

