Le torchon brûle entre BeIN Sports et LFP Media. À quelques semaines de la reprise de la Ligue 1, la tension est à son comble entre le diffuseur qatari et la structure commerciale de la Ligue. Dans un mail au ton particulièrement sévère, Youssef Al-Obaidly, directeur général de BeIN Sports, a vertement critiqué la gestion actuelle des droits TV, accusant LFP Media d’un traitement injuste et incohérent malgré les efforts et les investissements consentis depuis plus de dix ans.
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AFPBeIN Sports dézingue LFP Media et exige du respect
La missive adressée ce vendredi par Youssef Al-Obaidly à Nicolas de Tavernost, patron de LFP Media, a marqué un nouveau tournant dans la crise des droits TV. BeIN Sports, diffuseur historique du championnat de France, ne digère pas la position de la Ligue concernant le match du samedi à 17h, pour lequel la chaîne débourse chaque saison 78,5 millions d’euros. « Alors que LFP Media donne des leçons à BeIN Sports sur le respect contractuel, nous trouvons curieux qu'une multitude d'autres diffuseurs [...] aient été autorisés à réécrire, déchirer et abandonner leurs engagements contractuels », a fustigé le dirigeant.
Selon les révélations de L’Équipe, ce message visait aussi à rappeler que BeIN Sports a été, en dépit des crises précédentes, « le seul diffuseur à rester fermement aux côtés de la LFP », avant de dénoncer un traitement comparable à celui de « citoyens de troisième classe ».
BeIN Sports se sent isolé et non défendu
Le contexte actuel n’arrange rien. Alors que DAZN a mis fin à son contrat et que la plateforme Ligue 1+ cherche encore son équilibre, BeIN Sports demeure le seul diffuseur payant engagé sur la Ligue 1. Mais pour Youssef Al-Obaidly, cette fidélité ne semble pas être reconnue. « BeIN Sports a été continuellement la cible de protestations dans les stades, dans les médias et dans tout le pays », regrette-t-il, accusant LFP Media de n’avoir jamais défendu ses équipes ni ses choix d’investissement.
Il juge également ironique que LFP Media exige aujourd’hui un respect strict des contrats, alors qu’« aucun contrat de sponsoring n'est en place ». Une situation que le groupe qatari ne veut plus tolérer.
AFPDes demandes claires et sans concessions à LFP Media
Au cœur de ce conflit : les restrictions imposées à BeIN Sports sur la diffusion des affiches du samedi 17h. Limiter à huit le nombre d’apparitions de clubs comme le PSG ou l’OM sur ce créneau impacte directement l’audience. Une condition que la chaîne juge pénalisante. « Tout ce que BeIN Sports demande fondamentalement, c'est un traitement équitable – pas de nouveaux droits majeurs, pas de renégociation des contrats – simplement un traitement équitable », insiste Youssef Al-Obaidly.
Dans son courrier, il plaide pour une levée des contraintes de programmation et rappelle que son groupe continue d’investir dans la Ligue 1, la Ligue 2 et les droits internationaux sans contrepartie équitable.
AFPBeIN Sports prévient LFP Media contre une nouvelle crise
L’ombre d’une rupture se profile. Nicolas de Tavernost a déjà évoqué l’éventualité d’activer une clause de sortie anticipée à l’issue de la saison 2025-2026, d’après RMC Sport. Ce qui permettrait à la Ligue de transférer l’ensemble des matchs sur sa plateforme Ligue 1+. Un projet qui ne rassure pas les observateurs, ni BeIN Sports.
Dans sa conclusion, Youssef Al-Obaidly met en garde contre les dérives passées : « Nous suggérons que LFP Media serait bien avisée d'apprendre des erreurs répétées du passé [...] et construire un partenariat pour l’avenir », avant de lancer un dernier avertissement : « J'espère que LFP Media reviendra rapidement à la réalité et reconsidérera sa position déconcertante et injustifiée, avant de mettre en péril une autre – et en effet sa dernière – relation de diffusion domestique ».