Les Bleus sont de retour au Parc des Princes ce vendredi soir (20h45) pour affronter l’Azerbaïdjan dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde 2026. À la veille de cette rencontre, Didier Deschamps s’est exprimé en conférence de presse, abordant avec franchise l’état d’esprit de son groupe, la situation de Kylian Mbappé, les éventuelles rotations et la vigilance nécessaire face à un adversaire sous-estimé. Entre prudence et confiance, le sélectionneur tricolore a rappelé que la route vers le Mondial est encore longue et semée d’embûches.
AFPDidier Deschamps avant France-Azerbaïdjan : "Le match le plus important est celui…"
AFPUne vigilance assumée face à un adversaire méconnu
Même si les Bleus occupent la première place avec 6 points devant l’Islande (2e, 3 points), Didier Deschamps ne veut surtout pas que ses joueurs tombent dans la facilité avant le duel contre l’Azerbaïdjan. « C'est différent de par le fait que nos joueurs connaissent les joueurs de ces grandes équipes, c'est moins le cas là. Le plus important, c'est de ne pas commencer le match en se disant qu'on fasse la différence à un moment; Je préfère qu'on fasse ce qu'il faut d'entrée. Ils restent sur un match nul contre l'Ukraine, sept joueurs jouent à Qarabag qui fait un bon début de parcours Ligue des champions. Ce n'est pas de la crainte, ça dépendra beaucoup de nous », prévient DD.
Pour le technicien, le danger réside surtout dans le relâchement. Il veut voir ses hommes concentrés dès les premières minutes, sans attendre un éventuel déclic pour accélérer. Le message est clair : les Bleus doivent imposer leur rythme d’entrée de jeu.
AFPMbappé, au centre des attentions mais presque rassurant
Le capitaine tricolore reste incertain après une gêne à la cheville contractée avec le Real Madrid, mais son entraîneur s’est voulu apaisant. Tout comme Kylian Mbappé, qui s’est montré confiant pour sa participation demain, le sélectionneur se montre rassurant. « C'est plus sa sensibilité par rapport à sa cheville, il a suivi le programme prévu. Il doit s'entraîner ce soir. Si tout se passe bien, il sera concerné demain », a indiqué l’ancien coach de l’OM.
Une phrase qui laisse espérer la présence de la star madrilène, dont l’état physique est scruté de près par tout le pays. Deschamps préfère parler de confiance plutôt que d’inquiétude. Pour lui, Mbappé reste essentiel, mais le collectif prime avant tout.
AFPDes premières possibles dans le onze de départ
Le sélectionneur a également semé le doute sur la composition de son équipe. Fidèle à sa discrétion, il a répondu avec humour à une question sur de potentielles premières titularisations. « Dis-moi le nom de joueur que tu veux... et je ne te le dirai pas. Tout dépendra de la séance d'aujourd'hui. Avec trois jours entre les deux matchs, ça peut concerner plus de joueurs sur le rassemblement. Oui, il peut y avoir des premières. Je ne vais pas toujours mettre les mêmes joueurs dans le onze de départ, surtout quand il n'y a que trois jours. Que ça puisse être un peu mixte ».
Des propos qui confirment que Deschamps compte faire tourner son effectif, sans pour autant bouleverser l’équilibre du groupe. L’objectif est clair : garder tout le monde concerné et prêt à répondre présent.
AFPUne rotation pensée pour casser les blocs bas
Le coach tricolore sait à quoi s’attendre : un adversaire regroupé, déterminé à défendre bas et à contrer. Dans ce contexte, la vitesse d’exécution sera la clé. « Ce n'est pas toujours une science exacte. Face à un adversaire bloc bas, il faut beaucoup de vitesse dans la circulation. Il y aura une première option qui est censée nous amener ça », avertit Deschamps.
Le sélectionneur laisse entendre qu’il mise sur la vivacité de ses attaquants et la fluidité du milieu pour trouver la faille. L’intensité sera non négociable.
AFPConcentration et respect : les maîtres-mots avant le match
Didier Deschamps n’a cessé de rappeler à ses joueurs l’importance du respect de l’adversaire. « On respecte tous les adversaires. Ils ont cette ferveur nationale aussi, de par leur dernier résultat, ils n'ont rien à perdre. Ne pas leur donner l'opportunité d'avoir des situations dangereuses contre nous. Ce n'est pas toujours facile comme joueur mais je sais qu'ils ne banalisent pas. Ce n'est pas parce qu'on a six points qu'on est déjà qualifiés ».
Un avertissement limpide : les Bleus ne doivent pas tomber dans la suffisance. La qualification ne s’obtient pas sur le papier, mais sur le terrain.
Getty Images SportUn mot sur l’Espagne et sur la concurrence
Fidèle à son pragmatisme, Deschamps a brièvement évoqué les autres grandes nations européennes, notamment l’Espagne, qui a repris le trône du Classement FIFA en septembre dernier devant l'Argentine. « Bravo à l'Espagne mais si elle n'a pas gagné la Ligue des nations. Elle fait partie des meilleures nations mais pour le moment, on s'occupe de nos adversaires. Je me tiens au courant de ce que font les autres grandes nations, qui ont ce devoir de participer à ces compétitions ».
Pas question pour lui de se disperser : l’objectif, c’est la qualification directe, pas les comparaisons.
AFPDeschamps sur les sifflets possibles pour Rabiot : un appel au calme
Le Parc des Princes pourrait réserver un accueil mitigé à Adrien Rabiot, ancien joueur du PSG, qui a été ciblé le mois dernier. Mais le sélectionneur préfère dédramatiser. « C'est quelque chose qui ne doit pas avoir lieu mais on est au Parc des Princes avec forcément des supporters d'un club de Paris. Il suffit qu'il y en ait un, deux ou trois. Adrien est majeur et vacciné et ça ne l'a pas empêché de retourner tout le monde sur sa dernière action défensive (contre l'Islande). La rivalité entre clubs existe, elle est plus forte selon certains clubs ».
Un message plein de sagesse, empreint de respect et de sérénité.
AFPLe rappel du cauchemar de 1993 : une leçon toujours d’actualité
Pour conclure, Deschamps a ravivé un souvenir douloureux, celui de la non-qualification des Bleus pour la Coupe du monde 1994. Une piqûre de rappel pour maintenir la tension. « Je l'ai dit à un moment où c'était important de le faire. Ça fait partie de ma vie. Depuis, j'ai connu des jours bien plus heureux. Si je leur dis: 'je sais', c'est que je sais. Je n'ai pas envie que… On peut chambrer ou se moquer l'Italie (absente du dernier Mondial) mais il ne faut pas avoir la mémoire courte parce que 'Ouhou, nous aussi, on a connu ça'. Il faut avoir l'humilité nécessaire. C'est le haut niveau et il est impitoyable. Le jour où on fait moins... En football, il suffit de peu, je ne veux pas laisser la place au hasard, ni aux impondérables. Il ne faut pas être trop positif, ni négatif, juste factuel sur notre situation. Le match le plus important est celui de demain ».
Une conclusion pleine de sens, à l’image d’un sélectionneur lucide, qui connaît mieux que quiconque les pièges d’un parcours mondial.