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Lundi dernier, lorsque la mi-temps a été sifflée à Craven Cottage, une cacophonie de huées a retenti dans le camp adverse. Les supporters de Leicester venaient de voir leur équipe offrir trois buts à Fulham, tout en s'aventurant à peine dans la surface de réparation adverse. C'était censé être le tournant d'une saison désastreuse. Au lieu de cela, c'est un nouveau clou dans le cercueil des Foxes, menacés de relégation.Presque exactement sept ans plus tôt, ces mêmes supporters étaient entassés dans le King Power Stadium, attendant l'interprétation de Nessun Dorma par Andrea Bocelli - le prélude parfait pour mettre la main sur le trophée de la Premier League. Plus récemment, ces supporters ont également eu droit à un quart de finale de la Ligue des champions, à des matches réguliers d'Europa League et à une finale de FA Cup à Wembley.<script type="application/json" data-placement="fcplayer-semantic">{"type":"fcplayer-semantic","data":{"embedCode":"//cdn.fcp.codes/embed-code-template/embed-code-template.js#SEMANTIC_08620186-97c8-4231-b8ff-f0eb160cbf0d"}}</script>Aujourd'hui, à moins d'une reprise miraculeuse lors de ses trois derniers matches, Leicester s'apprête à troquer les soirées au Wanda Metropolitano contre une brève escale aux services de Taunton Dean sur la route de Plymouth Argyle.Leur chute a été spectaculaire, et même si les attentes n'étaient pas très élevées avant le début de la campagne actuelle - la reconstruction estivale tant promise ne s'étant pas concrétisée - personne ne s'attendait à ce qu'ils luttent pour leur survie alors que nous arrivons à la fin de la saison. Comment en est-on arrivé là ?

De champions au Championship ? La chute de Leicester City à l'heure de la relégation

Championship

Leicester

West Bromwich

Le succès moderne de Leicester s'est construit sur le meilleur recrutement d'Europe. Le onze le plus reconnaissable ayant remporté le titre a coûté un peu moins de 30 millions de livres sterling. Il s'agit d'un rapport qualité-prix stupéfiant si l'on considère qu'il comprenait des joueurs tels que N'Golo Kante, Jamie Vardy et Riyad Mahrez.Le maître d'œuvre de cette réussite était le célèbre recruteur Steve Walsh, et l'on craignait que les Foxes ne soient pas en mesure de reproduire cette politique de transfert intelligente lorsqu'il est parti à Everton en 2016. Cependant, même sans Walsh à la barre, Leicester a continué à faire des recrutements inspirés. Harry Maguire a été vendu pour près de 70 millions de livres sterling en 2018, tandis que Youri Tielemans, James Maddison et Ricardo Pereira ont tous été achetés à un prix bien inférieur à leur valeur marchande.Plus récemment, il est plus difficile d'identifier un seul transfert réussi. La fenêtre d'été 2021 a été particulièrement désastreuse. Patson Daka, Boubakary Soumare, Jan Vestergaard et Ryan Bertrand figurent parmi les joueurs arrivés, et chacun d'entre eux a été un échec cuisant.Cette saison, les résultats sont tout aussi médiocres. Les arrivées de Wout Faes et de Harry Souttar, respectivement au mercato d'été et au mercato d'hiver, n'ont guère contribué à renforcer la porosité de leur défense. Le jeune défenseur Victor Kristiansen est loin d'être prêt pour la Premier League, et l'inconstant Tete n'a montré que très rarement des signes de qualité.Dans la division la plus compétitive du monde, il suffit de quelques fenêtres de transfert médiocres pour glisser vers le bas du tableau, et c'est exactement ce qui est arrivé à Leicester.

Problèmes de recrutement 

Cette farce de recrutement s'est déroulée dans un contexte de difficultés financières au King Power Stadium. Les raisons de la réduction de leur pouvoir d'achat sont nombreuses. Tout d'abord, le club appartient à une société de duty free basée en Thaïlande, qui a connu une période difficile lorsque les aéroports ont été fermés pendant la pandémie, ce qui est compréhensible.Il y a aussi l'inflation naturelle de leur budget. Plus vous restez longtemps en Premier League, plus il est difficile d'éviter d'accorder des contrats excessifs, et les deux cinquièmes places consécutives signifiaient que l'équipe voulait être récompensée pour son succès.Cependant, rien n'a eu d'incidence financière plus importante que le centre d'entraînement ultramoderne du club. Le club n'a pas lésiné sur les moyens pour construire son nouveau centre d'entraînement, y compris un terrain de golf.Ces facteurs ont conduit les Foxes à annoncer une perte financière record de 92,5 millions de livres en mars. Bien que ce chiffre ne comprenne pas l'indemnité de transfert de Wesley Fofana (75 millions de livres), il permet de comprendre pourquoi Leicester n'a recruté que deux joueurs cet été, alors que le club promettait depuis longtemps à ses supporters un remaniement en profondeur de l'effectif.

Des soucis financiers 

Les difficultés financières de Leicester sont en partie auto-infligées. Sous la houlette de Brendan Rodgers, des erreurs ont été commises en matière de contrats, avec des joueurs clairement sur le déclin qui se sont vus accorder des prolongations de contrat qui auraient pu inclure des augmentations de salaire.Jonny Evans a reçu un contrat de deux ans et demi en décembre 2020, et a passé plus de temps blessé que disponible depuis. Bertrand, un autre joueur au salaire élevé, n'a fait que 12 apparitions en deux saisons, tandis que Vestergaard, un autre raté du transfert, a encore une année de contrat à honorer.Le fait de ne pas avoir transféré Tielemans alors qu'il était au sommet de sa valeur ces deux dernières saisons a été une autre erreur. Son état de forme s'est fortement dégradé depuis qu'il a marqué un but incroyable en finale de la FA Cup 2021.Cela aurait dû être le signal de son départ en tant que légende du club. Au lieu de cela, il est resté, rompant ainsi avec la longue tradition de Leicester qui consiste à réaliser une vente importante chaque été pour équilibrer les comptes. Il a été un excellent serviteur des Foxes, mais en 2022-23, on a parfois eu l'impression qu'il traînait les pieds en attendant l'été où il pourrait enfin partir gratuitement.

Trop de loyauté affichée  

La décision de Leicester de ne pas remplacer correctement Kasper Schmeichel, parti à Nice cet été, a toujours semblé étrange à l'époque. Rétrospectivement, c'était pire que cela. C'était complètement absurde.En observant les Foxes au cours de la première moitié de la saison, il était évident que Danny Ward ne contrôlait pas sa ligne arrière. Les erreurs de communication étaient monnaie courante et, comme si cela ne suffisait pas, ses arrêts de tirs laissaient également à désirer.Le nombre de buts escomptés moins les buts encaissés de l'international gallois - généralement considéré comme l'indicateur le plus fiable de la qualité des tirs - s'élève à un maigre -5,5 cette saison. Seuls quatre gardiens ont fait pire, à l'heure où nous écrivons ces lignes.Daniel Iversen s'en sort un peu mieux depuis qu'il a été recruté pour terminer la campagne, mais sa distribution n'est pas au niveau de la Premier League. Son erreur coûteuse contre Fulham, qui a donné le ton à une journée noire dans l'histoire moderne de Leicester, a également suggéré qu'il n'était peut-être pas prêt mentalement à jouer régulièrement en première division.Les Foxes avaient pratiquement toute la fenêtre de transfert de l'été pour recruter le remplaçant de Schmeichel, mais ils ont fait confiance à Ward. Avec la plus petite des marges qui décidera du maintien et de la descente de l'équipe cette saison, cette erreur pourrait s'avérer fatale.

Besoin d'un nouveau gardien 

Ce n'est pas seulement dans le domaine des gardiens de but que Leicester a fait défaut cette saison - sa défense en général a été l'une des pires de la Premier League. Il s'agit en partie d'un problème de personnel.Les Foxes ont depuis longtemps un problème de pression mentale, comme en témoignent leurs huit erreurs ayant conduit à des buts au cours des deux dernières campagnes et leur triste bilan en matière de penalties. Les performances individuelles n'ont pas non plus été suffisantes cette saison. Faes a commencé en force, mais a ensuite manqué de régularité, et pratiquement tous les autres défenseurs de Leicester ont connu des périodes de baisse de forme.Mais Rodgers a aussi sa part de responsabilité. La saison dernière, son équipe a encaissé un nombre ridicule de 20 buts sur coups de pied arrêtés et, même si la situation s'est légèrement améliorée cette fois-ci, les supporters continuent de pousser un soupir collectif chaque fois que l'arbitre désigne le drapeau de coin. Le fait que Rodgers n'ait pas corrigé ce problème pendant son mandat a fait boule de neige et ne donne pas une bonne image de son travail d'entraîneur, car les coups de pied arrêtés sont l'un des rares moments "contrôlables" du football.L'ouverture dans les transitions est également un vrai problème. Wilfred Ndidi était autrefois le roi de l'étouffement de ces contre-attaques, ses jambes de pieuvre offrant une couverture suffisante à la ligne arrière. Mais depuis deux ans, ses performances ont chuté de façon alarmante, au point qu'il n'est plus un titulaire indiscutable. Depuis, aucun joueur n'a été en mesure de le remplacer.

Une défense nulle

Pour sa part, Leicester a souffert de plusieurs blessures qui ont brisé son élan au cours des deux dernières saisons. Cela paraît insensé aujourd'hui, mais Pereira était autrefois l'un des meilleurs latéraux droits d'Europe, avant qu'une blessure au ligament croisé antérieur à la veille de la pandémie ne le prive de ses meilleures années. Alors qu'il menaçait de revenir à son meilleur niveau, il s'est rompu le tendon d'Achille, ce qui signifie qu'il a de nouveau été un joueur secondaire pour les Foxes cette saison.Il en va de même pour James Justin. Il a admirablement pris la place de Pereira après sa première blessure et aurait même pu faire partie de l'équipe d'Angleterre pour l'Euro 2020 s'il ne s'était pas rompu le ligament croisé antérieur en février 2021. Comme pour son coéquipier, son retour en forme a été entravé par une blessure au talon d'Achille au milieu de la saison.Les problèmes s'étendent également à la ligne d'attaque. Kelechi Iheanacho a connu d'incroyables périodes de forme au cours de sa carrière irrégulière à Leicester et aurait été un atout majeur dans la lutte contre la relégation. Mais sa participation au reste de la saison est sérieusement remise en question en raison d'une déchirure à l'aine qu'il a contractée en préparant le but de Vardy contre Leeds

Les blessures 

C'est ce qui fait le plus mal aux supporters de Leicester. Les supporters des Foxes ont de plus en plus le sentiment que l'équipe actuelle ne se bat pas suffisamment pour préserver son statut en Premier League. Le nombre de spectateurs n'a pas baissé, mais l'ambiance s'est dégradée.Les huées à Craven Cottage n'étaient pas la première fois que les supporters manifestaient leur mécontentement, puisque des sifflets ont également été entendues lors de plusieurs matches à domicile cette saison. Maddison a même fait allusion à un manque d'envie après la défaite contre Fulham, le milieu de terrain affirmant que l'équipe "n'avait pas assez faim pour vouloir gagner le match".La question que se posent les supporters après ces commentaires est la suivante : pourquoi pas ? Il s'agissait d'un match décisif pour la saison de Leicester. Si vous ne pouvez pas vous motiver pour ce match, quelle chance ont-ils d'éviter la descente ?Bien que Maddison ait tenté de clarifier ses commentaires sur les médias sociaux après le match, il y a probablement une part de vérité dans l'accusation selon laquelle certains joueurs des Foxes ne sont tout simplement pas aussi motivés que leurs rivaux de relégation en Premier League. Même si les Foxes restent dans l'élite la saison prochaine, Maddison est pratiquement certain de partir, Newcastle semblant être sa destination la plus probable.Tielemans, déjà cité, est lui aussi en fin de parcours, tout comme Caglar Soyuncu, qui s'apprête à rejoindre l'Atlético de Madrid. Il est difficile d'imaginer que Daniel Amartey, qui n'a plus de contrat, puisse en obtenir un nouveau, tandis que Harvey Barnes, Faes et Soumare ne manqueront pas de prétendants si Leicester est relégué. Il en va de même pour plusieurs autres joueurs de l'effectif.C'est la recette de la relégation, et une meilleure gestion sur et en dehors du terrain était nécessaire plus tôt pour l'éviter.

Des joueurs peu concernés 

Tout au long de la saison, le King Power Stadium a donné l'impression de faire preuve d'une arrogance distante. L'idée qu'en tant qu'anciens champions de Premier League, vainqueurs de la FA Cup et candidats à la qualification pour la Ligue des champions, ils étaient certainement "trop beaux pour descendre".Maddison lui-même a semblé exsuder cette attitude en mars, lorsqu'il a cité sur Twitter un article de Rob Tanner, un journaliste local respecté. Dans son article, Tanner suggérait que "tous les ingrédients" étaient réunis pour que Leicester soit relégué, à la suite de sa triste défaite 1-0 contre Southampton.La réponse de Maddison a été sans appel : "C'est n'importe quoi. Regardez et analysez le match correctement et arrêtez d'écrire des titres comme celui-ci qui, vous le savez, poussent les fans à se montrer négatifs. Jouez comme ça et tout ira bien. Nous nous sommes créés de nombreuses occasions brillantes et nous aurions gagné confortablement un autre jour".Depuis ce tweet, Leicester a pris six points sur les 30 possibles. Maddison a peut-être eu raison de s'offusquer de cette analyse. Mais sa réaction détendue reflète peut-être une ambivalence plus large qui a contribué à créer cette situation désastreuse.Ils ont probablement attendu trop longtemps avant de relever Rodgers de ses fonctions, alors qu'une action plus précoce aurait pu arrêter leur descente au classement, tandis que l'entraîneur intérimaire Dean Smith a également présenté un visage décontracté lors de ses conférences de presseL'ampleur de la situation de Leicester a finalement semblé lui apparaître après le résultat de Fulham, comme il l'a admis : "J'étais certainement très inquiet en première mi-temps aujourd'hui. Les choses se sont améliorées en deuxième mi-temps. C'est la première fois que je vois (un manque de combativité) chez ces joueurs. J'espère que je ne reverrai pas cela et je suis sûr que ce ne sera pas le cas".Les supporters de Leicester l'espèrent aussi. Sinon, ils seront passés de Bocelli chantant Nessun Dorma à un retour en deuxième division en moins de dix ans.

"Ca va aller"

De champions au Championship ? La chute de Leicester City à l'heure de la relégation | Goal.com Français

Leicester City pourrait passer du statut de champion de Premier League à celui de relégué en l&apos;espace de sept ans - GOAL examine comment cela s&apos;est produit.

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