C'est un véritable coup de théâtre qui secoue la Côte d'Azur. Ce vendredi, face à une crise sportive sans précédent (neuf défaites consécutives), l'OGC Nice a annoncé le départ de Fabrice Bocquet et le retour immédiat de son président historique, Jean-Pierre Rivère. Si, sur le papier, ce choix vise à ramener de la stabilité et de l'expérience à la tête d'un club à la dérive, la réalité est bien plus complexe. Car l'homme qui revient aux affaires n'est plus tout à fait le même qu'il y a quelques mois : il est désormais une figure politique engagée, et pas n'importe où.
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AFPUn dirigeant désormais marqué politiquement
En octobre dernier, Jean-Pierre Rivère avait surpris son monde en officialisant son ralliement à Éric Ciotti pour les élections municipales de 2026. Il figure en bonne place, comme premier adjoint, sur une liste d'alliance entre l'UDR et le Rassemblement National. Ce n'est donc plus seulement un "homme d'affaires" ou un "passionné" qui reprend les rênes du Gym, mais un candidat affiché aux côtés de l'extrême droite. Une première dans l'histoire moderne de la Ligue 1 qui risque de polariser l'opinion et de transformer chaque match en tribune politique.
AFPLe pari risqué d'INEOS
Pour INEOS, propriétaire du club, l'urgence sportive a primé sur le risque d'image. En rappelant le duo Rivère-Cohen, Jim Ratcliffe mise sur leur connaissance intime de la "maison" pour stopper l'hémorragie et assurer le maintien. Le bilan passé de Rivère, qui avait su structurer le club et l'emmener vers les sommets, est son meilleur atout. Mais ce choix pragmatique occulte une réalité explosive : peut-on diriger sereinement un club de l'élite, symbole de diversité, tout en menant campagne sous une bannière aussi clivante ?
Getty Images SportL'institution OGC Nice en danger ?
Ce mélange des genres inédit fait peser une lourde menace sur l'institution. L'OGC Nice risque de devenir une cible médiatique nationale, où les polémiques extrasportives pourraient parasiter le terrain. Comment le vestiaire, composé de joueurs de tous horizons, accueillera-t-il ce retour ? Comment les tribunes, déjà fracturées et en colère, réagiront-elles à cette politisation de leur club ? Le "calme" espéré par les propriétaires pourrait bien se transformer en tempête permanente.
AFPUn pompier au milieu du brasier
Jean-Pierre Rivère revient donc en pompier de service, mais avec un bidon d'essence dans l'autre main. Sa mission de sauvetage sportif s'annonce déjà titanesque, avec un 32e de finale de Coupe de France à huis clos dès dimanche face à Saint-Étienne. Mais c'est sur le terrain de l'image et des valeurs que le défi sera le plus grand. En acceptant de revenir tout en maintenant ses ambitions municipales, il engage l'OGC Nice dans une voie inconnue et périlleuse, où le football et la politique ne font jamais bon ménage.

