Il devait être le patron, le roc, le gage d'expérience d'une défense marseillaise en quête de sérénité. Recruté en grande pompe à la fin du mercato, Benjamin Pavard incarnait la promesse d'une plus-value immédiate. Mais en l'espace d'une semaine, le rêve a viré au cauchemar. Impliqué directement sur les quatre buts encaissés par l'OM lors des défaites consécutives face au Sporting et à Lens, le champion du monde 2018 est passé du statut de sauveur à celui de maillon faible. Une descente aux enfers aussi rapide qu'inquiétante.
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AFPQuatre buts, un seul coupable ?
Le bilan est accablant. À Lisbonne, c'est son mauvais alignement puis une déviation malheureuse qui coûtent les deux buts au club phocéen. Trois jours plus tard à Lens, le calvaire continue : il concède un penalty évitable avant de marquer contre son camp. Quatre erreurs fatales en deux matchs cruciaux. Pour un joueur de son calibre, censé apporter de la solidité, la faillite est totale. Il est devenu, en l'espace de 180 minutes, le symbole d'une équipe qui perd pied et qui ne sait plus défendre.
AFPDes excuses publiques, une humiliation rare
Conscient du désastre, Benjamin Pavard a eu la lucidité de prendre ses responsabilités. "Cette défaite est pour moi, j'en prends l'entière responsabilité", a-t-il écrit sur ses réseaux sociaux après le match à Lens, promettant de "tout donner pour regagner la confiance" des supporters. Si ce geste a été salué pour sa classe, il n'a pas suffi à calmer la colère des fans. Sa sortie la tête basse à Bollaert, après une prestation notée 2/10 par certains médias, a des allures d'humiliation publique pour un joueur de son rang.
AFPUn recrutement déjà remis en cause ?
Inévitablement, les premières questions se posent. L'OM a-t-il fait le bon pari en misant sur un joueur dont le statut en équipe de France s'est effrité et qui sortait d'une période contrastée à l'Inter Milan ? Avec l'un des plus gros salaires du club, l'investissement est conséquent. Si la direction et le coach Roberto De Zerbi continuent de le soutenir publiquement, cette semaine noire a jeté un froid glacial sur ce qui devait être le grand coup du mercato marseillais.
AFPLe spectre de Lizarazu et des champions du monde maudits
Ce début de cauchemar n'est pas sans rappeler d'autres précédents douloureux à Marseille. Le parallèle avec Bixente Lizarazu est troublant. En 2004, le champion du monde 98, légende du Bayern, avait lui aussi rejoint l'OM pour un retour en France qui s'était soldé par un échec cuisant. Comme lui, Pavard arrive avec un statut immense et se heurte à la réalité d'un club où la pression est maximale et le droit à l'erreur quasi inexistant. L'histoire a montré que le statut de champion du monde n'est pas un totem d'immunité sur la Canebière. Benjamin Pavard vient de l'apprendre à ses dépens. La rédemption s'annonce longue et difficile.



