Le trône a vacillé, puis il est tombé. Au terme d'une soirée électrique dans un Bollaert en fusion, l'Olympique de Marseille a chuté de son piédestal en s'inclinant logiquement face à un RC Lens renversant et plein de fougue (2-1). Une deuxième défaite consécutive, après celle, rageante, de Lisbonne, qui coûte la première place aux Phocéens et qui confirme la semaine noire d'un homme : Benjamin Pavard, encore une fois impliqué sur les deux buts adverses. Pendant que Marseille doute, Lens, lui, s'installe en improbable dauphin du PSG.
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AFPGreenwood, l'éclair avant l'orage
Pourtant, l'illusion d'un rebond marseillais a bien existé, le temps d'une fulgurance. Mason Greenwood, toujours aussi clinique, ouvrait le score d'une reprise sans contrôle sur un service de Weah (17e), inscrivant son septième but de la saison et s'emparant seul de la tête du classement des buteurs. On pensait alors l'OM remis de ses émotions européennes, prêt à repartir de l'avant. Mais ce ne fut qu'un feu de paille, vite éteint par la furia Sang et Or.
AFPPavard, la semaine cauchemar
Car la soirée allait vite tourner au vinaigre pour l'OM, et particulièrement pour Benjamin Pavard. Déjà fautif sur les deux buts encaissés face au Sporting, l'international français a de nouveau vécu une soirée cauchemardesque. D'abord en fauchant Odsonne Édouard dans la surface, offrant un penalty que l'attaquant lensois transformait lui-même d'une Panenka pleine d'audace, après que Stéphanie Frappart ait été rappelée à l'ordre par la VAR. Un geste de grande classe aussi de Florian Thauvin, laissant son coéquipier se faire justice. Puis, au retour des vestiaires, c'est encore Pavard qui, malheureux ou maladroit, déviait dans ses propres filets un ballon sur corner pour donner l'avantage à Lens (53e). Le sort s'acharnait.
AFPLens au courage, Marseille sans réaction
Ce deuxième but lensois n'avait rien d'immérité. Car sur la pelouse, il n'y a eu qu'une seule équipe animée par l'envie, la grinta, la ferveur. Portés par un public incandescent, les hommes de Pierre Sage ont livré une prestation pleine d'intensité, étouffant un OM qui a semblé totalement déboussolé, sans réaction, presque apathique. Hormis le but de Greenwood, les Marseillais n'ont quasiment jamais été dangereux, ne se créant que quelques miettes par Aubameyang ou Paixão. Sans un Gerónimo Rulli vigilant, l'addition aurait même pu être plus lourde.
AFPLes Corons de la victoire, Marseille déchante
Au coup de sifflet final, pendant que Bollaert entonnait avec une ferveur décuplée ses traditionnels "Corons", les visages marseillais étaient marqués. Cette défaite fait mal, très mal. Elle stoppe net une belle série en championnat et fait chuter l'OM du podium, dépassé par son bourreau du soir. Pour Lens, en revanche, l'euphorie est totale. L'effet Pierre Sage continue de faire des miracles : voilà les Sang et Or deuxièmes de Ligue 1, à un petit point du PSG. Qui l'eût cru ?
AFPSemaine noire, avenir incertain
La semaine se termine donc de la pire des manières pour l'OM et Roberto De Zerbi. Deux défaites, la perte de la première place, et un sentiment de fragilité qui ressurgit. Il faudra vite digérer ce coup d'arrêt et retrouver la solidité et le caractère qui avaient fait la force de l'équipe ces dernières semaines. Car la route est encore longue, et les concurrents, à l'image de ce Lens surprenant, ne feront aucun cadeau.



