L’histoire d’amour entre Marcus Rashford et Manchester United semble avoir tourné court. Prêté cet été au FC Barcelone, l’international anglais a saisi l’occasion pour livrer un constat amer sur la gestion du club mancunien. Ses propos, tenus dans un podcast, sonnent comme une rupture définitive avec les Red Devils.
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Getty Images SportUn départ sans éclat vers Barcelone
Sous contrat avec Manchester United jusqu’en 2028, Rashford n’entre plus depuis longtemps dans les plans de la formation désormais dirigée par Sir Jim Ratcliffe. La saison passée, il avait déjà glissé dans la hiérarchie et envoyé en prêt à Aston Villa durant l’hiver. Son passage à Birmingham avait été correct, avec 2 buts et 3 passes décisives en dix rencontres de Premier League, mais pas suffisant pour relancer une carrière en berne à Old Trafford.
À l’issue de ce prêt, l’attaquant a choisi de ne pas prolonger son séjour chez les Villans. Et surtout, il a clairement refusé de retrouver Ruben Amorim, l’entraîneur actuel de MU. Une opportunité inattendue s’est alors présentée : un prêt au FC Barcelone, destination qu’il a accueillie comme une occasion de repartir de zéro.
GettyDes critiques sans retenue
Avant même de fouler officiellement les pelouses espagnoles, Rashford a profité du micro du podcast The Rest Is Football pour s’exprimer sur ce qu’il estime être les failles profondes du projet mancunien. Il reproche notamment au club de naviguer à vue depuis plusieurs saisons.
« On le constate dans toutes les équipes qui ont connu le succès sur une longue période : elles ont des principes auxquels tout nouvel entraîneur ou joueur doit se conformer ou être capable d’apporter sa contribution. Alors que parfois, j’ai l’impression que Manchester United s’est contenté de… nous avons soif de victoire, donc nous essayons toujours de nous adapter et de recruter des joueurs qui correspondent à ce système. Mais c’est une approche réactionnaire. Si votre orientation change constamment, vous ne pouvez pas espérer remporter le championnat », a-t-il déclaré.
L’Anglais a poursuivi avec un constat encore plus sévère : « Oui, vous pouvez gagner quelques coupes, mais c’est parce que vous avez un bon entraîneur, de bons joueurs et des joueurs décisifs dans votre équipe. Vous n’êtes pas là par hasard. C’est ce que certaines personnes oublient. Donc oui, nous sommes bien en dessous du niveau que nous estimons être celui de United. Mais si vous prenez du recul, ce que j’ai pu faire, surtout au cours des six derniers mois, à quoi vous attendiez-vous ? Les gens disent que nous sommes en transition depuis des années. Pour être en transition, il faut commencer la transition. C’est donc comme si la transition n’avait pas encore commencé. Pour commencer une transition, il faut établir un plan et s’y tenir. C’est ce que je ressens : ce n’est pas facile. Parce que si ça ne marche pas, les fans exigent un changement. J’ai l’impression qu’on a eu tellement de managers différents, d’idées différentes et de stratégies différentes pour gagner… qu’on se retrouve au milieu, dans un no man’s land ».
GettyUn club en crise prolongée
Les chiffres confirment l’ampleur du malaise. Depuis le départ de Sir Alex Ferguson en 2013, Manchester United a changé dix fois d’entraîneur. La saison dernière, le club a terminé à une désastreuse 15ᵉ place en Premier League. Dans ces conditions, difficile d’imaginer Rashford retrouver l’envie et la confiance nécessaires pour revenir sous le maillot rouge.
À Barcelone, l’attaquant, qui attend toujours son inscription en Liga, espère retrouver ses sensations et prouver qu’il reste l’un des meilleurs de sa génération. Mais ses mots laissent peu de doute : pour lui, l’histoire avec Manchester United appartient déjà au passé.