La bataille pour le Ballon d'Or est officieusement lancée, et le Paris Saint-Germain a clairement choisi son champion. Interrogé ce vendredi avant le quart de finale de la Coupe du Monde des Clubs, son président Nasser Al-Khelaïfi n'a pas fait dans la demi-mesure. Alors que plusieurs de ses joueurs peuvent légitimement prétendre à la récompense suprême après une saison historique, le dirigeant qatari a mis fin à sa neutralité pour désigner un favori clair. Une prise de position qui n'est pas anodine et qui dessine la stratégie du club pour les mois à venir.
AFP
Getty Images Entertainment"S'il ne gagne pas, il y a un problème" : Le soutien sans faille à Dembélé
La déclaration, faite à froid et sans qu'on l'y pousse, est limpide. "Au vu de la saison magnifique qu'il a faite, s'il ne gagne pas le Ballon d'Or, c'est qu'il y a un problème," a affirmé Nasser Al-Khelaïfi au sujet d'Ousmane Dembélé. Ce n'est plus une simple remarque glissée au détour d'une célébration, mais une position officielle et assumée. En plaçant ainsi l'attaquant français comme son candidat numéro un, le président du PSG lance une campagne de lobbying active, visant à concentrer l'attention et les votes sur un seul homme.
Getty Images SportHakimi, le grand oublié de la stratégie parisienne ?
Ce choix, aussi stratégique soit-il, a une conséquence directe : il laisse un autre prétendant sur le côté. Achraf Hakimi, auteur lui aussi d'une saison exceptionnelle, aurait pu légitimement aspirer au même soutien de son club. En se prononçant aussi clairement, Al-Khelaïfi choisit Dembélé et, de fait, met Hakimi en retrait dans cette course individuelle. Une décision qui risque de décevoir les partisans du latéral marocain, même si elle peut s'expliquer par le fait qu'un attaquant a, historiquement, plus de chances de l'emporter qu'un défenseur.
Getty Images SportUne stratégie de lobbying inspirée du Real Madrid
Cette méthode n'est pas nouvelle. Elle s'inspire directement de ce que fait le Real Madrid depuis des années : identifier un candidat principal et mobiliser toutes les forces du club pour le soutenir. Face à la densité de talents parisiens qui seront probablement nommés dans la liste des 30 (on parle de 6 ou 7 joueurs), le risque d'une dispersion des voix est réel. En choisissant un porte-étendard, le PSG maximise ses chances de voir l'un des siens succéder à Rodri. C'est un calcul politique, presque une nécessité dans le football moderne où le Ballon d'Or se gagne aussi en coulisses.
AFPUn choix qui divise, mais peut-être nécessaire
La décision d'Al-Khelaïfi va inévitablement créer des débats. Est-il juste de privilégier un joueur au détriment d'un autre au sein d'un même effectif ? La question est légitime. Mais dans la course au Ballon d'Or, qui est devenue une bataille de communication autant que de performance, le choix et la clarté sont peut-être les meilleurs atouts. Il est même possible que, dans les semaines à venir, Achraf Hakimi se range lui-même derrière la candidature de son coéquipier, si la stratégie du club est clairement établie. Paris a fait son choix ; reste à voir s'il sera le bon.

