Angleterre : Critiqué, Thomas Tuchel répond aux supporters après la qualification

L’humour anglais n’épargne personne, pas même le sélectionneur national. Thomas Tuchel, à la tête de l’Angleterre depuis janvier 2025, en a fait l’expérience mardi soir à Riga, lors du large succès de son équipe face à la Lettonie (0-5). Une victoire qui scelle officiellement la qualification des Three Lions pour la Coupe du monde 2026.

Mais si le résultat a été sans appel, c’est surtout l’ambiance en tribunes qui a retenu l’attention. Le technicien allemand a été la cible de plusieurs chants moqueurs venus du parcage visiteurs. Rien de méchant, juste un clin d’œil bien senti des supporters, en réaction à ses récents propos sur l’atmosphère trop « fade » de Wembley.

La semaine précédente, après la victoire contre le Pays de Galles (3-0) en amical, l’ancien entraîneur du PSG et de Chelsea avait osé pointer du doigt le manque d’énergie du public londonien.

« Le stade était silencieux. Nous n'avons jamais retrouvé l'énergie des supporters. Rien que les supporters gallois, c'est un peu triste. L'équipe méritait un soutien massif. Que pouvons-nous offrir de plus en 20 minutes ? Le soutien en Serbie a été absolument fantastique. J'adore les supporters anglais, mais l'ambiance aujourd'hui n'était pas à la hauteur des performances sur le terrain », avait-il lâché, provoquant une vague de réactions dans les médias et sur les réseaux.

Les Anglais ont de la mémoire et un sens certain de la répartie. Lors du déplacement en Lettonie, les fans présents dans les tribunes n’ont pas manqué de lui renvoyer la balle… en chanson.

Depuis le parcage visiteurs, les chants ironiques ont fusé. « Sommes-nous assez bruyants pour vous ? », puis « Nous chantons quand nous le voulons », ont repris des centaines de supporters hilares. Une manière bon enfant de chambrer leur sélectionneur, connu pour sa franchise parfois tranchante.

Et le principal concerné ? Loin de se vexer, Thomas Tuchel a accueilli la plaisanterie avec le sourire. Interrogé par ITV Sport après le match, l’Allemand a répondu dans la bonne humeur. « J'ai pris quelques coups en première mi-temps. C'est juste et bien joué. Un bon sens de l'humour ! Aucun problème. Un soutien exceptionnel du début à la fin », a-t-il lancé, hilare, avant d’aller saluer les supporters, sous les acclamations du public anglais ravi.

En conférence de presse, le ton est resté léger. Tuchel, conscient d’avoir déclenché cette petite vague taquine, a même salué la créativité de ses fans.

« Ils avaient une raison aujourd'hui (de critiquer Tuchel) après mes derniers commentaires et, comme je l'ai dit, c'est normal. J'ai été critiqué et j'ai trouvé ça plutôt créatif. Ça m'a fait sourire et c'est comme ça que ça doit être, c'est l'humour britannique et je peux l'accepter, sans problème. C'est tellement important et ils sont là. Le soutien, je l'ai dit la dernière fois, en Serbie était formidable, et le soutien d'aujourd'hui était formidable. Et nous sommes convaincus que le soutien en Amérique sera absolument formidable, et nous en avons besoin. Cela fait toute la différence, en tant que joueur ou entraîneur, de voir les supporters derrière l'équipe et les supporters chanter. Cela fait aussi partie de notre mission : nous voulons les rendre fiers et heureux. Ils doivent être heureux de nous voir et pouvoir s'identifier à notre jeu. Je pense que nous sommes sur la bonne voie, et leur performance d'aujourd'hui aussi », a-t-il déclaré.

Loin de créer une fracture, cette parenthèse humoristique a finalement renforcé la complicité entre le coach et les supporters.

Sur le plan sportif, le bilan est tout simplement parfait. Sous la direction du technicien allemand, l’Angleterre devient la première nation européenne à se qualifier pour la Coupe du monde 2026, organisée aux États-Unis, au Canada et au Mexique.

Les Three Lions affichent un parcours sans faute avec six victoires en autant de matchs, 18 buts inscrits, aucun encaissé. Une domination totale qui valide les choix tactiques de Tuchel et confirme la solidité de cette équipe, portée par une génération dorée.

Avec son exigence et son franc-parler, Thomas Tuchel s’impose peu à peu comme un leader respecté par ses joueurs et aimé par le public anglais. Il ne redoute ni la critique ni la plaisanterie, et sait transformer chaque pique en lien collectif. Un art que seuls les grands entraîneurs maîtrisent.

Les Anglais, eux, l’ont bien compris : leur sélectionneur n’est peut-être pas né sur l’île, mais il a déjà adopté leur esprit.