Francisco marche dans les pas de son père. Et c’est à Munich que le destin a choisi de faire résonner ce lien familial avec une ironie féroce. Vingt-cinq ans après un match resté dans les mémoires portugaises, un autre Conceiçao a piétiné les espoirs allemands. La demi-finale de la Ligue des Nations, disputée mercredi soir à l’Allianz Arena, n’a pas seulement envoyé le Portugal en finale. Elle a aussi ravivé un vieux cauchemar allemand.
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Getty Images Sport2000 : Sergio Conceiçao en bourreau
Le 20 juin 2000. Rotterdam. L’Euro bat son plein. L’Allemagne joue sa survie dans le groupe. Et se fait balayer. Sergio Conceiçao inscrit ce soir-là un triplé qui envoie la Mannschaft au tapis dès la phase de groupes. Score final : 3-0 pour le Portugal. Une humiliation. Un avertissement. Depuis, les Allemands avaient effacé ce souvenir avec cinq succès de rang contre les Lusitaniens.
Getty Images Sport2025 : Francisco ressuscite le passé
Mais ce mercredi, les fantômes sont revenus. Au cœur de la Bavière, Francisco Conceiçao, 22 ans, a relancé les siens en égalisant face à l’Allemagne. La scène se passe à la 63e minute. Francisco élimine Gosens d’un crochet et avance sans être repris. À 30 mètres, il enveloppe une frappe imparable. Ter Stegen reste figé. L’Allemagne vacille. Et le Portugal égalise.
« Je suis très fier, parce que j’ai aidé l’équipe à se hisser en finale. Je suis content de marquer contre l’Allemagne, 25 ans après le triplé de mon père (3-0 à l’Euro 2000, Ndlr)… C’est un moment d’inspiration. Je savais quand j’avais frappé la balle qu’elle allait dans le but », a-t-il confié après la rencontre
Le plus fou ? Ce but arrive après un échange téléphonique touchant avec son père : « Je parle tous les jours avec mon père. Aujourd’hui (mercredi, Ndlr) aussi je lui ai parlé, il m’a souhaité bonne chance et m’a dit de faire de mon mieux pendant le match ».
Getty Images SportRonaldo achève la mission
Cinq minutes plus tard, Cristiano Ronaldo, 40 ans, surgit pour crucifier la Mannschaft. Le but, construit sur une montée éclaire de Nuno Mendes, scelle le sort du match : 2-1. L’histoire est en marche, une fois encore. Et elle s’écrit en lettres portugaises. La Seleção attend le vainqueur du match entre l’Espagne et la France pour savoir son adversaire en finale, qui aura lieu dimanche 8 juin à l’Allianz Arena.