À quand le retour de Tolisso en Bleu ? Il envoie un message clair

« Aujourd’hui, mes données physiques sont encore meilleures qu’en 2017 », lance Tolisso, référence à son départ de Lyon pour le Bayern Munich. Après des années marquées par les blessures (ischio, genou, cheville), le joueur a retrouvé son explosivité : « Sur les courses à haute intensité, je suis droit, fort. Avant, on avait l’impression que j’allais mourir à chaque retour défensif. » Un renouveau qu’il attribue à un travail invisible : suivi médical rigoureux, sophrologie, et une discipline de fer, incluant des siestes quotidiennes.

Avec 7 buts en 34 matches cette saison, dont une série de cinq buts d’affilée en février, Tolisso a aussi retrouvé son efficacité. « Je me concentre sur moi, pas sur les autres. Je touche moins de ballons, mais j’ai plus de liberté. » Une approche qui le classe 3ᵉ meilleur joueur de L1 selon les notes de L’Équipe, derrière Ousmane Dembélé et Evann Guessand.

Absent de la sélection depuis l’Euro 2021, Tolisso avoue avoir vécu comme « une cassure » son premier forfait sur une liste de Didier Deschamps. « J’étais au restaurant avec ma compagne quand j’ai vu que je n’étais pas appelé. Mon petit-cousin m’a dit : Mais tu n’es pas dedans ! Ça a été étrange… »

Aujourd’hui, il ose y croire à nouveau : « Si tu es performant, tu peux être rappelé à 30, 31 ou 32 ans. Je vais regarder la prochaine convocation. Si je n’y suis pas, je regarderai celle d’après. » Un discours mesuré, mais porté par une conviction : « Je suis légitime. »

Tolisso ne cache pas ses regrets. Blessé lors de son dernier match au Bayern en 2022, il se souvient : « J’ai joué 15 minutes en étant blessé. Au Bayern, mon mental n’était pas ouf. » Un épisode qui l’a poussé à repenser sa carrière. De retour à Lyon, il a dû « redonner un sens » à son jeu : « Je me suis demandé : pourquoi je veux être bon ? La réponse est claire : « Gagner des trophées. Je veux revivre ça. »

Son objectif ? « La Ligue des champions avec l’OL. » Un rêve ambitieux, mais cohérent avec son statut de leader. Dimanche dernier, face à Brest, il a même joué les pacificateurs en s’interposant entre Paulo Fonseca et l’arbitre : « J’ai voulu stopper le geste déplacé du coach. C’était instinctif. »

Tolisso ne réclame pas une place, mais la mérite. « Je ne suis plus le joueur de 2017. Je suis plus structuré, moins foufou. » En tant que « numéro 8 box-to-box », il combine désormais projection offensive et rigueur défensive. « J’apporte plus qu’avant », insiste-t-il, soulignant son rôle clé dans le pressing lyonnais.

Alors que l’OL joue pour une place en Europe (6e), Tolisso incarne l’espoir d’un club en reconstruction… et celui d’un retour en Bleu. « Je vis semaine par semaine, mais je suis déterminé. » Un mantra qui pourrait bien séduire Didier Deschamps.

Entre regrets assumés et ambitions renouvelées, Corentin Tolisso signe sa résurrection. Alors que l’OL vise l’Europe et que les Bleus préparent l’Euro 2024, le milieu lyonnais a un message : « Je suis prêt. » Reste à savoir si le sélectionneur l’entendra.