Igor Yanovski RussiaGettyimages

ENTRETIEN - Yanovski : "Les supporters du PSG doivent être patients avec leur équipe"

La Coupe du Monde 2018 démarre dans moins d'une semaine. Le compte à rebours final est désormais lancé. Pour prendre son mal en patience et aussi faire honneur au pays hôte, Goal vous propose une série d'interviews exclusives avec d'anciennes légendes du football russe. Après ceux d'Oleg Salenko, de Roman Pavlyuchenko et d'Oleg Romantsev, retrouvez aujourd'hui un entretien avec Igor Yanovski, l'ancien latéral gauche du PSG.

Yanovski a passé trois saisons au PSG (1998-2001). Durant cette période, l'équipe francilienne n'a remporté aucun titre. Mais le joueur a quand même apprécié son passage dans la capitale française, et la réciproque est également vraie. Le natif de Vladikavkaz a gardé une très belle cote auprès des supporters de l'équipe, en raison du sérieux et de la combativité dont il a fait preuve tout au long de son séjour à Paris. Aujourd'hui, Yanovski vit et travaille à Marbella. Même s'il est éloigné du monde du football, il garde un oeil avisé sur le PSG et la sélection russe, dont il a défendu le maillot pendant neuf ans. 

Comment allez-vous ? On n'a plus trop de nouvelles de vous depuis la fin de votre carrière de joueur

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Très bien. Aujourd'hui, je vis en Espagne avec ma famille. Je travaille dans l'immobilier avec un groupe d'amis.

Une carrière d'entraineur, cela ne vous intéresse pas ?

Non, ce n'est pas pour moi. Je continue bien sûr de suivre le football, mais entrainer ce n'est vraiment pas pour moi.

En France, on se souvient de vous en raison de votre passage au PSG à la fin du siècle dernier. Quels souvenirs gardez-vous de cette expérience ?

Que de bons souvenirs. Que ça soit par rapport au PSG, à la ville de Paris où les gens que j'y ai rencontrés. Des personnes avec lesquelles je suis même resté en contact. Encore aujourd'hui, j'essaye et je souhaite revenir en France le plus souvent possible.

La période où vous étiez à Paris, était-ce le sommet de votre carrière ?

On peut dire ça. Même si avant et après mon séjour à Paris j'ai aussi connu des moments forts dans ma carrière, comme lors de la conquête du championnat de Russie avec le CSKA Moscou.

A l'époque où vous étiez à Paris, les entraineurs changeaient tout le temps. Pensez-vous que cela vous a empêché de progresser et de vous distinguer encore plus ?

Bien sûr. À cette époque, il n'y avait pas la stabilité qu'on peut observer aujourd'hui. Et, en même temps, il n'y avait pas la même puissance financière. Mais ce qui est bien c'est qu'avec le temps le football se développe. Et aujourd'hui, et bien qu'il ait connu une élimination prématurée en Ligue des Champions, le PSG est équipe puissante et est le patron incontestable du championnat français.

Avec quel entraineur, avez-vous le plus apprécié travailler à Paris ?

C'est difficile à dire, car justement ils changeaient très souvent. Mon premier entraineur était Alain Giresse, puis il y a eu Artur Jorge, puis Philippe Bergeroo puis Luis Fernandez. Ça s'est bien passé avec tout le monde sauf avec Luis Fernandez.

A Paris, vous êtes resté assez longtemps. Mais vous n'avez gagné aucun titre, est-ce un regret ?

Oui. Je me souviens qu'on a perdu en finale de la Coupe de France et aussi terminé vice-champion de France. C'était dommage. Mais c'est le football. C'est qu'on ne le méritait pas. On n'était pas assez forts pour remporter le championnat.

Lequel de vos coéquipiers de l'époque seriez-vous heureux de retrouver ?

On s'est vus récemment, avec notamment Eric Rabesandratana et Edwin Murati. Et j'ai aussi gardé de bons contacts avec Jimmy Algerino. Tout le monde voudrait revoir tout le monde.

Quelle est votre opinion sur l'équipe du PSG actuelle ?

L'équipe est forte, ambitieuse et vise toujours la victoire. Et par rapport à leur parcours européen, l'essentiel c'est qu'ils ne perdent pas espoir. C'est bien que l'équipe ait l'opportunité d'acheter des stars, de grands joueurs. En tous cas, je constate qu'en France, ils sont devenus intouchables.

Même si l'équipe et l'effectif sont impressionnants, il n'y a pas actuellement un très grand arrière gauche au sein de cette formation. Vous pourrez peut-être rechausser les crampons…

Non, le PSG est aujourd'hui performant dans tous les secteurs. Je ne lis pas beaucoup les journaux et je n'ai pas entendu parler de critiques envers ce poste d'arrière gauche. Mais, je me doute qu'il existe certainement des points faibles. Et qu'il y a forcément des choses à corriger encore.

Parlons de la sélection russe. Vous avez été international à 32 reprises. Et vous avez aussi marqué contre l'Equipe de France (ndlr, en octobre 1998). Ces matches face aux champions du monde à l'époque restent forcément de bons souvenirs, n'est-ce pas ?

Oui, ce sont quelques-uns de mes meilleurs souvenirs. Jouer contre les champions du monde en titre c'est toujours très difficile. Mais c'est une expérience unique et une opportunité pour un joueur de football de faire ses preuves.

La Russie avait une excellente génération de joueurs dans les années 90. Mais pourquoi n'ont-ils pas réussi à s'illustrer lors des grands tournois internationaux ?

Après l'effondrement de l'ex-URSS, le football n'a pas reçu suffisamment d'attention. Il n'y avait pas de sponsors prêts à investir dans ce sport. Maintenant, la situation est en train d'évoluer. Mais, ça manque de ressources ou de joueurs suffisamment talentueux pour que l'on puisse viser haut dans les grands championnats. Quand la Russie a atteint les demi-finales de l'Euro en 2008, il me semble que c'était la limite de ce qu'elle pouvait faire.

A votre avis, jusqu'où la sélection russe peut aller lors de la prochaine Coupe du Monde ?

Il y a plusieurs joueurs clés qui se sont blessés et ne pourront pas participer à ce tournoi. Je pense que sa tâche s'annonce difficile, ne serait-ce que pour sortir de son groupe du 1er tour en raison de la grande pression qu'il y aura et aussi de la qualité de l'effectif. En Russie, de nos jours, il est très compliqué de construite une sélection compétitive. Il n'existe pas beaucoup de perspectives.

Pour finir, vous avez peut-être un message que vous voudriez transmettre aux supporters du PSG ?

Oui, d'ailleurs il m'arrive d'échanger souvent avec les fans sur Facebook. Je voudrais dire que les supporters doivent soutenir leur équipe, surtout lors des moments difficiles et ne pas lui tourner le dos. Je suis sûr qu'un jour viendra où les fans seront fiers de cette équipe et la verront comme la lauréate de la Ligue des Champions.

Propos recueillis par Naïm Beneddra

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