Au cours des 17 derniers matches disputés par la Juventus Turin, la défense n'a cédé qu'à 3 reprises, dont 2 fois face à Tottenham, mardi soir en Ligue des champions (2-2). Sur le plan national, la Vieille Dame dispose statistiquement de la défense qui offre le plus de garanties dans le pays, au même titre que Naples (15 buts encaissés). Pourtant, en début de saison, il était difficile de songer à une telle réalité. Au terme de la défaite subie sur la pelouse de la Sampdoria (3-2), le 19 novembre dernier, Massimiliano Allegri avait mis en garde ses joueurs, déplorant la friabilité de sa défense : "Je suis vraiment désolé pour cette défaite. Tout d’abord car nous prenons 3 buts et cela fait désormais 14 buts concédés à l’extérieur."
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Les chiffres défensifs actuels de la Juve sont la preuve d'une fiabilité certaine qui a mis du temps à germer après l'été délicat vécu par le club turinois, qui a vu deux de ses pièces essentielles, Leonardo Bonucci et Daniel Alves, quitter le navire. Pragmatique au possible, Massimiliano Allegri se distingue par sa capacité à adopter différents schémas de jeu en fonction des besoins. Ainsi, il a abandonné le 4-2-3-1 pour mettre en place un 4-3-3 moins porté sur l'offensive au vu de l'animation générale des joueurs sur le terrain. Les joueurs, justement, sont aussi des éléments qui expliquent que la Juve a su retrouver une qualité qui, historiquement, a toujours fait partie de son ADN, de sa culture globale.
Benatia, Matuidi et le 4-3-3
En premier lieu, le nom de Mehdi Benatia vient à l'esprit. C'est lui qui a numériquement pris la place de Leonardo Bonucci au sein de l'arrière-garde de la Vieille Dame. L'international marocain a également pu jouir d'une plus grande continuité en enchaînant les rencontres, un fait impossible pour lui lors des dernières années tant il a connu des blessures récurrentes. Sondé dans les colonnes de la Stampa sur la course au titre, il a synthétisé son avis sur la différence majeure entre les deux équipes à la lutte : "Naples joue le plus beau football, mais nous sommes plus solides et plus forts. Nous l'avons prouvé avec notre victoire à San Paolo. Bonucci ? Pensez-vous vraiment que les dirigeants du club laisseraient quelqu'un de si talentueux partir s'ils pensaient que cela créerait des problèmes pour la Juventus? Il a fallu un peu de temps pour s'adapter, mais nous avons trouvé notre équilibre et notre solidité". Performant dans les duels, concentré, capable d'anticiper au mieux les trajectoires, Benatia a su faire oublier Bonucci, même si il doit encore effectuer des progrès dans la relance pour franchir un nouveau palier dans son évolution globale.
Autre élément à mettre en exergue, d'autant plus après les lacunes entrevues face à Tottenham, Blaise Matuidi. Très rapidement, l'ancien milieu de terrain du PSG s'est montré indispensable aux yeux de son entraîneur, notamment en raison de son volume de jeu très important. "Matuidi a une qualité extraordinaire : il se tait et il court. Et en plus, il sait jouer au foot. Il l'a déjà prouvé très souvent puisqu’avec tous ses entraîneurs, il a toujours joué. Pour atteindre les objectifs, il faut ce genre de qualités, en plus des qualités techniques", avait notamment expliqué le technicien en septembre dernier. Le 4-3-3, de façon générale, a permis à la Juve de trouver un véritable équilibre dans l'ensemble des secteurs de jeu. Quand on sait à quel point cette notion est chère à Allegri, il y a fort à parier que le technicien ait apprécié le rendement affiché par Wojciech Szczesny au moment de suppléer à Gianluigi Buffon (victime d'une lésion musculaire) dans les buts. En son absence, Szczesny, qui jouera de nouveau face au Torino comme l'a confirmé Allegri, a su se mettre au diapason et contribuer à faire de la Juve, à nouveau, une forteresse presque imprenable.
