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Tolisso et Digne avancent, les systèmes évoluent, Umtiti s’impose : le bilan du rassemblement réussi des Bleus

Il n’y avait ni Paul Pogba ni N’Golo Kanté. Hugo Lloris n’était pas là, Djibril Sidibé, Benjamin Mendy, Ousmane Dembélé ou Thomas Lemar non plus. En résumé, l’ossature de l’équipe supposée titulaire construite ces derniers mois par Didier Deschamps manquait à l’appel pour cet avant-dernier rassemblement des Bleus avant la liste définitive de ceux qui iront à la Coupe du monde 2018 en Russie. Mais puisque le sélectionneur dispose d’une génération qui lui pose des problèmes de riche, d’autres questions viendront habiter son esprit avant les matches du mois de mars. Sur toutes les lignes, la hiérarchie établie lors de la phase de qualifications peut être renversée.

Deux systèmes de jeu, des conséquences différentes

Comme Didier Deschamps se plait à le répéter à chacune de ses prises de parole, son équipe doit être capable de débuter dans un système et d’en changer en cours de match si le contexte l’appelle. Le 4-4-2 ou le 4-3-3, les deux systèmes travaillés et vus en match, ont des conséquences directes sur ceux qui feront partie de la grande aventure de l’été prochain. Dans une volonté de projection rapide qui favoriserait les ailiers de percussion, certains joueurs comme Ousmane Dembélé, Anthony Martial, ou Kingsley Coman auront une carte à jouer. Mais ces joueurs, qui ne sont pas référencés pour leur travail défensif, pourraient payer un passage plus régulier en 4-3-3. Enfin, cette animation privilégiée lors des matches face à des adversaires à la maîtrise reconnue pourrait barrer la route de Nabil Fekir, doublure d’Antoine Griezmann dans le 4-2-3-1 mais quasiment condamné à disparaître en cas de changement.

Tolisso a gagné beaucoup de crédit, Digne a repris les devants

Des deux derniers rassemblements de l’équipe de France, Corentin Tolisso est sans conteste le plus grand gagnant. D’un rôle de remplaçant envisagé, le joueur du Bayern Munich est passé à celui de titulaire capable de s’incruster dans le roulement pourtant peu huilé de l’entrejeu. "Il fallait que je sois patient et que je continue à travailler, expliquait-il en zone mixte à Cologne. J’ai eu ma chance en octobre et j’ai pu faire les 4 derniers matches. J’espère avoir marqué des points". S’il présente plus de garanties dans un milieu à deux où ses qualités sont plus à même de ressortir, l’ancien lyonnais est aussi capable de se fondre dans un milieu à trois. Un bagage technique et une maturité dans le jeu qui lui valident quasiment son billet pour la Russie.

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Au rang de ceux qui continuent de marquer des points, Lucas Digne n’est pas en reste. Le latéral barcelonais, qui semble revenir des enfers après des mois très compliqués, est désormais le plus sérieux candidat à une place de titulaire, sans savoir si Benjamin Mendy parviendra à revenir ni dans quel état. "Les points, ce n’est pas moi qui les donne, temporisait-il à Cologne. "J’essaye de répondre présent quand on fait appel à moi et je donne tout pour ce maillot". Sa titularisation en Allemagne contre celle de Kurzawa face au Pays de Galles était déjà un premier indice quant à son nouveau statut. Sa performance à Cologne n’aura pas dit autre chose.

Umtiti semble enfin avoir fait sa place

Le début de ce dernier rassemblement de l’année 2017 av été marqué par l’annonce de la retraite internationale à venir de Laurent Koscielny. S’il composait jusqu’ici la charnière de base des Bleus en compagnie de Raphaël Varane, le défenseur d’Arsenal ne sera sûrement plus le second maillon de la chaîne défensive. Samuel Umtiti, qui avait déjà profité de l’absence de Varane au mois d’octobre pour enchaîner les titularisations, a été préféré au Gunner face à l’Allemagne. Le signe d’une prise de pouvoir de la jeunesse dans ce secteur de jeu ? Les éléments tendent à le penser.

Martial et Lacazette ont prouvé qu’il faudrait compter sur eux

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Malgré la liste des absents de marque, Didier Deschamps pouvait tout de même s’appuyer sur quelques unes de ses certitudes. Dans le secteur offensif, certains joueurs comme Anthony Martial et Alexandre Lacazette se savaient en équilibre et rentrent ce mercredi dans leur club avec un peu plus de stabilité. Alors qu’ils avaient tous les deux signé une entrée neutre face aux Gallois vendredi dernier, le duo a grandement participé à l’élaboration d’un match nul face à l’Allemagne presque fondateur pour les Bleus. "Il était attendu et il voulait prouver qu’il pouvait marquer contre une grande équipe", expliquait Samuel Umtiti en zone mixte à propos d’Alexandre Lacazette, auteur de son premier doublé en sélection.

Dans le rôle de l’attaquant capable d’occuper la pointe de l’attaque au sein d’un 4-3-3, l’ancien lyonnais s’est offert une longueur d’avance confortable. Anthony Martial, qui revenait après 14 mois d’absence, a conforté Deschamps dans l’idée qu’il pesait bien de nouveau dans la balance. Kinglsey Coman, Dimitri Payet, Thomas Lemar ou Ousmane Dembélé n’iront probablement pas tous les quatre au Mondial. Le Mancunien a prouvé qu’il sera bien de la partie. "Je ne voudrais pas être à la place du sélectionneur qui aura des choix difficiles à faire. Il y a plus de concurrence là où il y en avait déjà et maintenant il y en a même là où il y en avait moins", résumait parfaitement Blaise Matuidi. À 7 mois de la Coupe du monde, Didier Deschamps préfère certainement avoir ce genre de problèmes. 

Julien Quelen, à Cologne.

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