Au-delà de la énième victoire de Paris face à Marseille (la 18ème, toutes compétitions confondues), le Classique a apporté son lot de surprises. Et la plus grosse fut la composition. Alors que Thomas Tuchel était privé de plusieurs cadres pour le déplacement à Marseille, Kylian Mbappé et Adrien Rabiot ont été laissés sur le banc…en guise de sanction. En effet, ces derniers sont arrivés en retard à la causerie d’avant-match, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, dans une semaine où l’engagement des Parisiens a été mis à rude épreuve, face à Naples (2-2).
A en croire l’Allemand pourtant, ce n’était pas la première fois : "C'est une situation disciplinaire. On devait et on doit faire ça. Mais je peux vous dire que si un seul joueur arrive en retard à une seule session, il n'est pas automatiquement out. Le collectif est toujours plus important que les individualités. Toujours. C'est mon avis. Mbappé a eu la meilleure réponse en entrant. Nous attendons ça de lui. Mais je peux vous dire que je n'aime pas me priver de Kylian. Je déteste jouer sans lui dans un match comme ça, mais il fallait prendre cette décision. Pour moi, personnellement, ce n'était pas une bonne soirée".
Des déclarations accompagnées d’une réelle tristesse de la part de l’ancien entraineur de Dortmund : "Aujourd’hui, avant et pendant le match, c’était un peu... Plein de choses qui ne me permettent pas d’être concentré sur le match. Je n’aime pas cela. Je déteste jouer sans eux. On fait des plans pendant des jours et après on doit changer. Je n’aime pas ça. Aujourd’hui je suis un peu triste de tout ça, je dois réfléchir. Ça me préoccupe". A l’issue du match, alors que l’incident a eu lieu plus tôt dans la journée, il semblait encore atteint par cet épisode. Une remise en question de son management aura-t-elle lieu ?
Getty"L'institution est plus importante que le risque sportif"
La méthode de Tuchel, depuis sa prise de fonction, est de donner confiance à ses joueurs tout en n’hésitant pas à hausser le ton quand quelque chose lui déplait. A l’image de la description qu’en fait Draxler : "Tuchel sourit beaucoup, mais il peut aussi être strict avec nous". Entre la contre-performance en Ligue des Champions qui a été au cœur du vestiaire lors de la mi-temps et cette sanction, le ton est clairement tout autre. Avec cette décision, il frappe fort car il fait passer un message tout en faisant passer au second plan le risque sportif, surtout lors d’un match aussi important qu’un OM-PSG. A la question : "Est-ce que le respect de l’institution est plus importante que le risque sportif ", il a répondu sans détour que " Oui. Clairement oui".
Depuis quelques années il a été reproché au PSG de placer ses individualités au-dessus de l’institution. Le coach parisien, lui, prend le contre-pied et annonce explicitement que personne n’est intouchable. La question maintenant est de savoir jusqu’où il peut aller. Aurait-il réagi de la même manière avec le même scénario qui impliquait Neymar ? Dans tous les cas, la décision de se priver pendant une bonne heure de jeu, à 0-0 au Vélodrome, du meilleur buteur du championnat et de déstabiliser son milieu est un premier pas dans la révolution qu’il est en train de mener, sur et en dehors du terrain.




