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PSG - "Ce serait super d'avoir les mecs et les filles en finale", confie la gardienne Christiane Endler

Alors que Neymar et ses partenaires s'apprêtent à disputer la finale de la Ligue des champions face au Bayern Munich, les féminines du PSG entrent dans leur "Final 8". Comme les garçons, elles ambitionnent d'aller au bout de cette compétition qui se joue en Espagne, au Pays basque. Ce samedi, à 20 heures, le PSG sera opposé à Arsenal, troisième du dernier championnat d'Angleterre. Un match que la gardienne chilienne Christiane Endler (29 ans) aborde  avec beaucoup de confiance et d'ambition.

Comment se sent le groupe avant d'affronter Arsenal ?

Christiane Endler : On est très bien. On s’est beaucoup entraînées cette semaine. On a passé du bon temps ensemble. C’est une bonne chose avant le match de ce week-end. On est prêtes, on a eu pas mal de gros matches avant celui-ci, donc j'espère et je pense que tout va bien se passer pour nous.

Connaissez-vous bien l'équipe d'Arsenal et avez-vous un plan pour les battre ?

Oui, c'est une bonne équipe avec de bonnes joueuses, surtout devant. On a travaillé cette semaine sur des combinaisons pour les battre, mais on se concentre sur nous aussi. On veut imposer notre jeu. Il faudra le faire sur le terrain.

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Le coach Olivier Echouafni avait annoncé vouloir tout gagner au début de la saison. Là, c'est votre dernière chance de remporter un titre. Vous confirmez que l'unique objectif c'est la victoire finale ?

Bien sûr qu'on veut tout gagner ! Parfois vous pouvez, parfois non. Mais si tu viens, c’est pour gagner le trophée. C’est la dernière compétition de l’année et on veut remporter quelque chose. On pense le mériter car on a fait une très bonne saison. Avec le Covid-19, on n'a pas pu finir le championnat. À la reprise, on a perdu la finale de la Coupe de France aux tirs au but... Si tout se passe bien, je suis persuadée qu'on peut gagner la Ligue des champions.

Vous serez outsider. Cela vous enlève-t-il un petit peu de pression par rapport aux autres équipes ?

Peut-être qu'on a un petit peu moins de pression que certaines équipes. Mais je pense quand même qu'on a plus de pression qu'Arsenal sur ce quart de finale. Il y a beaucoup d'attente autour de notre équipe, et nous mêmes on se maintient sous pression parce qu'on doit gagner.

"On veut mettre le PSG au top dans toutes les ligues"

Qui est le favori de ce "Final 8" selon vous ?

Lyon est parmi les favoris, ils sont toujours au rendez-vous. Et je pense aussi au Barça, qui aura un gros match contre l'Atletico de Madrid. Notre partie de tableau est un petit peu plus compliquée, mais tout le monde a sa chance et chaque match sera une finale.

Le fait de jouer dans un format comme celui du "Final 8" peut-il vous avantager ?

Je pense que pous nous c’est toujours mieux de jouer à la maison car nos supporters sont exceptionnels. Ce n'est pas facile pour les adversaires de jouer chez nous. Mais sur cette compétition, on aura quand même nos chances sur chaque match. On va tout donner !

Depuis votre retour à l'entraînement, l'équipe est épargnée par les blessures. C'est une chance.

On est tous en bonne forme. Toutes les filles sont revenues affûtées après le confinement, c’était important. On a beaucoup travaillé le physique, ce sera un avantage d’avoir tout le monde de disponible pour ce match.

Le fait de voir les garçons en finale de la Ligue des champions vous motive-t-il davantage encore ?

C'est sûr, on veut mettre le PSG au top dans toutes les ligues. Ce serait super d'avoir les mecs et les filles en finale de la plus grosse compétition européenne pour les clubs. J'espère qu’ils vont être bon. On regardera la finale. On va les supporter et on espère les voir gagner.

"Beaucoup de respect pour ce qu'a réalisé Navas"

Vous croyez à leur victoire ?

Évidemment que j'y crois. Ils ont une équipe très forte avec de grosses individualités, mais surtout un immense collectif. J'espère que tout le monde pourra jouer. Je sais que Keylor (Navas) s'est blessé. On verra s'il pourra jouer, mais Sergio Rico est aussi un très bon gardien et il a prouvé qu'il pouvait être performant. J'espère qu’ils montreront sur le terrain qu’ils ont bien travaillé cette année en gagnant cette Ligue des champions.

Vous connaissez un petit peu Keylor Navas et Sergio Rico ?

Oui je les connais. Ils sont tous les deux des tops gardiens mondiaux. Leur équipe est en confiance quand ils sont sur le terrain et j’apprécie les voir jouer.

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Navas est-il un exemple pour vous ?

Pour moi, tous les gardiens sont de bons exemples. On peut apprendre de tous, ils ont tous des qualités différentes. Je peux m'inspirer de Neuer pour son jeu au pied, de Navas pour son agilité. Ils sont une source d'inspiration, mais c'est encore plus vrai avec Keylor, car il vient d'Amérique centrale. Le foot au Costa-Rica n’est pas aussi développé qu'ici et j'ai beaucoup de respect pour ce qu'il a réalisé au Real Madrid et au PSG. Il a connu deux des meilleures équipes du monde.

Avez-vous ressenti vous-même des difficultés en tant que gardienne sud-américaine en arrivant à Paris ?

C'est toujours compliqué de quitter sa ville très jeune pour aller se battre pour une place en venant d’un pays ou le foot féminin n’est que peu développé. On doit toujours prouver, et c’est encore plus dur quand on arrive d’un pays où on est peu connue.

"Je me sens bien à Paris et j'espère qu'on pourra construire une relation longue"

Leonardo est très impliqué auprès de l'équipe féminine. Qu'en pensez-vous ?

On était avec lui pour la finale de la Coupe de France. Il nous a parlé, on sait qu’il est avec les garcons en ce moment, mais il vient souvent à nos entraînements. Il essaye d'être présent, on ressent le soutien du club. C’est très important pour nous de voir le club investi dans le foot féminin.

En finale de Coupe de France contre l'OL, vous avez raté votre tir au but lors de la séance. Que s'est-il passé ?

Rien de particulier. Disons que ça arrive.

C’était votre choix d'aller frapper ?

Le coach m’a demandé si je voulais tirer, et j’ai dit que ça ne me posait pas de problème. Je m’étais entrainée toute la semaine et j’avais tout marqué, mais en match j’ai touché la barre... Ça arrive, on avait l’opportunité de gagner. Je venais d'arreter un penalty, mais tout peut arriver aux tirs au but. Je n’étais pas contente évidemment, je voulais gagner mais on doit toujours apprendre de ce genre d'événement et je me dois d'aller de l’avant.

Vous irez donc frapper de nouveau si on vous le demande ? Peut-être lors du Final-8...

Si on me demande de tirer de nouveau, j’irai. J’ai confiance en moi car même les plus grands joueurs ont loupé des penalties. Ça ne me fait pas peur.

Katarzyna Kiedrzynek est restée sept ans à Paris avant de partir cet été. Et vous, combien de temps comptez-vous rester ? Toute votre carrière ?

C’est une option. Ça fait trois ans que je suis au PSG, je suis très contente de faire partie de cette équipe. On ne sait jamais ce qui peut se passer dans le futur, mais je me sens bien à Paris et j’espère qu’on pourra construire une relation longue.

Propos recueillis par Benjamin Quarez

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