Achraf Hakimi, lors de la rencontre de L1 face à Strasbourg, le 14 août 2021.GEOFFROY VAN DER HASSELT/AFP via Getty Images)

PSG- Manchester City : "Il me disait : moi, je suis attaquant"... Hervé Renard raconte Achraf Hakimi

À quelques jours d'un rassemblement très important en vue des qualifications pour la Coupe du monde 2022 et de deux matches capitaux contre le Japon et la Chine, le sélectionneur de l'Arabie Saoudite raconte Achraf Hakimi, qu'il a connu et lancé avec le Maroc, lorsqu'il entraînait les Lions de l'Atlas. Pas étonné par sa progression et son début de saison tonitruant, il se souvient d'un garçon attachant mais aussi polyvalent sur le terrain. Et de son football résolument porté vers l'offensive.

Lors que vous étiez sélectionneur du Maroc, comment avez-vous découvert Achraf Hakimi ?
Il avait évolué avec les sélections de jeunes du Maroc. Et puis Nasser Larguet, qui est l’actuel directeur du centre de formation de Marseille, était directeur technique national du Maroc me l’a recommandé. À ce moment, en 2016, je cherchais un latéral gauche, car j’avais du mal à trouver un joueur à ce poste qui me convienne. Alors vous allez me dire qu’il évolue en tant que latéral droit, mais quand il est venu à la fin de l’entraînement, je lui ai demandé de se mettre à gauche et puis il centrait aussi bien que sur le côté droit. Et c’est de là que c’est parti. C’était deux ou trois jours avant un match important pour la qualification à la Coupe du monde contre le Mali où il a débuté.

Vous lui voyez une capacité à dépanner à gauche ?
Lorsqu’il était à Dortmund, il a évolué aussi côté gauche puisque quand Lucien Favre m’avait contacté peu avant la Coup du monde 2018, on était en Suisse pour des matchs de préparation contre la Slovénie et l’Ukraine, je lui ai dit que je le faisais tout le temps évoluer à gauche et qu’il pouvait jouer des deux côtés. À Dortmund, il a alterné et à l’Inter Milan, il jouait tout le temps à droite. Et à Paris, il restera à droite, car il y a ce qu’il faut à gauche.

L'article continue ci-dessous

"J’espère qu’il restera innocent le plus longtemps possible"

Qu’est-ce qui vous a marqué chez ce jeune garçon à l’époque ?
Durant les deux premiers stages, il a été très timide. Un peu trop d’ailleurs, mais ça peut se comprendre, car il était très jeune. Et puis à partir de la troisième fois ça a été de mieux en mieux. Je pense que ça plus grande force, c’est sa technique individuelle avec le ballon et sa vitesse de pointe. A ce moment-là, je lui ai laissé le temps. Quand je l’ai appelé, je n ‘étais pas spécialement pressé. Mais je procède toujours de la même manière : j’ai un groupe de quinze ou seize joueurs et ensuite j’essaie d’en prendre d’autres qui a moyen terme vont aller titiller les titulaires et être les nouveaux internationaux comme il l’est désormais. Aujourd’hui, c’est un cadre de l’équipe du Maroc et il n’a que 23 ans. Le fait d’être venu à 17 ans, il a acquis une expérience, il a été titulaire à la Coupe du monde. Ça a été quelque chose d’exceptionnel. En plus de toutes les expériences qu’il a eues dans les différents clubs où il a été. Sa plus grande richesse est là. Celle de s’être adapté facilement dans différents pays et dans différentes cultures footbalistiques

En dehors du terrain, comment le décririez-vous ?
C’est quelqu’un d’attachant, de gentil et d’assez réservé. En plus, quand on est coach, il suffit de lui dire les choses franchement et ça roule. Il faut qu’il reste le même malgré les sollicitations médiatiques toujours plus nombreuses et le fait qu’il soit aujourd’hui l’un des meilleurs latéraux droits du monde. Je lui souhaite de garder les pieds sur terre et je pense qu’il n’y aura pas de problème. C’est un souhait que je fais comme si j’étais en quelque sorte son père. Il a aussi toujours le sourire, c’est un mec simple qui aime le football et il vit ses rêves avec toute sa jeunesse et son innocence. Et j’espère qu’il restera innocent le plus longtemps possible.

Avez-vous une anecdote sur lui qui définit bien qui il est ?
À la fin de chaque entraînement, lorsqu’on faisait un travail devant le but avec les joueurs offensifs, il venait tout le temps et il disait « ataquante ». Moi, je suis attaquant. Et à chaque fois, il était aussi efficace que les attaquants. Ça résume bien le footballeur qui il est.

"Dans la concentration défensive, il doit encore progresser"

À Paris, il est de loin la meilleure recrue de cet été cela vous étonne-t-il ?
Non, ça ne m’étonne pas du tout. Je l’ai dit avant que les matchs officiels ne commencent. Il fait partie des meilleurs latéraux du monde et s’il est là, ce n’est pas par hasard. Quand on est capable de marquer neuf buts avec Dortmund et 7 avec l’Inter Milan en championnat, là il en est à 3 avec le PSG, c’est que l’on des qualités immenses. Ce n’est pas une surprise et il n’a encore pas fini d’étonner.

Il montre depuis le début de saison énormément de qualités, mais on sent aussi chez lui une marge de progression assez importante. Sur quels points peut-il encore progresser ?
Il a beaucoup progressé avec Lucien Favre ou Antonio Conte tactiquement. En Italie, il a appris à mieux défendre. C’était là où il devait performer le plus. Mais son envie toujours d’attaquer fait qu’il doit faire beaucoup d’efforts pour attaquer. Dans la concentration défensive, il doit encore progresser, mais avec la maturité, il va encore évoluer sur ce point-là.

Publicité