Christophe GaltierGetty Images

Portrait : qui est vraiment Christophe Galtier, le nouvel entraîneur du PSG ?

Après une collaboration d’un an et demi avec Mauricio Pochettino, le PSG est sur le point de modifier sa barre technique. A moins d’une énorme surprise, la direction parisienne devrait miser sur Christophe Galtier, l’actuel entraineur de Nice. Un choix qui ne fait pas vraiment l’unanimité auprès des fans du PSG, mais qui est loin d’être scandaleux. Le natif de Marseille s’est imposé depuis une bonne décennie comme l’un des meilleures coaches du championnat français. De ses débuts comme adjoint d’Alain Perrin jusqu’à sa consécration au LOSC, il s’est bâti comme entraineur et peu sont ceux qui peuvent se targuer d’avoir connu la même régularité que lui sur cette période. En somme, « Galette » est loin d’être un méconnu. Son brillant parcours parle pour lui et la rédaction de Goal a jugé bon de le rappeler.

Le passé de joueur de Christophe Galtier

Avant de percer comme entraineur, Galtier a été un joueur respectable du championnat français. Il a été pro pendant quatorze ans et son parcours l’a vu passer par plusieurs écuries importantes, dont l’OM, son club formateur. Chez les Phocéens, il n’a cependant jamais été un vrai taulier. Et il a joué au sein de l’équipe olympienne durant les années où celle-ci était dans l’ombre, comme en 1995-1997. Il a également connu un long passage à Lille, de même qu’à Nîmes et Toulouse. Il a fini sa carrière par deux expériences à l’étranger, du côté de Monza (Italie) et Lianoning (Chine). Il n’a jamais été international français. En revanche, il fut sélectionné chez les Espoirs. Il a participé à la conquête de l’Euro en 1988. Le dernier sacre tricolore dans cette catégorie.

Ses débuts comme entraineur

Galtier a entamé son apprentissage du métier d’entraineur en 1999 au côté de Roland Courbis. Une expérience dont il ne garde pas un très bon souvenir, puisque son nom a été entaché par l’agression dont il s’est rendu coupable sur le Monégasque Marcelo Gallardo lors d’un OM – Monaco. Après avoir purgé sa suspension, il a rebondi en travaillant au sein des staffs de Salonique et de Bastia. C’est à partir de 2004 que sa carrière connait un coup d’accélérateur lorsqu’il est embauché en tant que second d’Alain Perrin. Il travaille avec ce dernier au sein de trois clubs différents (Marseille, Lyon et ASSE). Sa personnalité, ouverte et conciliante, tranche avec le côté rigide de l’entraineur principal. Galtier vole ensuite de ses propres ailes quand Perrin est débarqué de ses fonctions du côté de Forez à l’hiver 2009. Appelé à la rescousse, il réussit à maintenir les Verts dans l’élite. Débute alors une longue idylle avec la formation stéphanoise.

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Christophe Galtier LilleGetty

Ses principaux faits d’armes

Du côté du Chaudron, il ne se contente pas de jouer les seconds rôles. Il parvient à franchir progressivement des caps aux Verts. Ces derniers se décomplexent un soir d’automne 2010 lorsqu’ils dominent Lyon au Gerland à l’occasion du 100e derby. Dimitri Payet signe l’unique but du match. En 2012, il remporte son premier trophée comme entraineur, à savoir la Coupe de la Ligue face au Stade Rennais. On commence alors à le prendre très au sérieux et des clubs d’envergure s’intéressent à lui. Galtier reste cependant fidèle à l’institution qui lui a tendu la main, et ce n’est qu’en 2017 qu’il la quitte. Il dit alors rêver de Liverpool et refuse les avances de Newcastle. Finalement, c’est au LOSC qu’il rebondit. Comme c’était le cas à Saint-Etienne, il débarque pour une mission sauvetage après que Marcelo Bielsa ait plombé les Dogues. Non seulement, il accomplit cette tâche, mais il parvient à redresser spectaculairement l’équipe nordiste. Jusqu’à en faire des champions de France en 2021. Un sacré accomplissement. Après ce titre, il file à l’OGC Nice. Outre le titre qu’il a gagné, Galtier a aussi la particularité d’avoir battu le PSG avec toutes les équipes qu’il a coachées.

Ses manques

Galtier est un entraineur de qualité, mais il n’est pas parfait. Sur le plan tactique, il parvient souvent à réussir de bons coups face aux grandes équipes, mais d’un autre côté il lui arrive aussi de tâtonner. Cela s’est notamment vu lors de la seconde partie de la saison, où la campagne des Aiglons a été très décevante et aurait pu virer au cauchemar n’était-ce un succès salvateur lors de la dernière journée, synonyme de l’Europe. D’autre part, son bilan en Europe ne plaide clairement pas en sa faveur. En Ligue des Champions, sa seule participation s’est soldée par un cuisant échec. Et en C3, malgré une quarantaine de matches dirigés, il n’a jamais connu le printemps. Enfin, Galtier peut aussi avoir des relations conflictuelles avec ses responsables. C’est le cas en ce moment à Nice, et ça l’était aussi à Lile avant son départ. Un détail qui n’a certainement pas dû échapper aux décideurs parisiens.

Ceux qu’en pensent ceux qui l’ont connu

Globalement, Galtier jouit d’une très bonne cote auprès des joueurs qu’il a coachés. Il est connu pour bien maitriser l’aspect humain et se montrer aussi attentionné avec les stars d’une équipe qu’avec les jeunes joueurs. Récemment, dans un entretien à L’Equipe, Max-Alain Gradel, qui a été sous ses ordres à Saint-Etienne, s’est montré dithyrambique à son endroit. « Il est très bon dans la gestion des hommes car il est sincère, il pense beaucoup au groupe et sait gérer les ego. Il sait comment parler à un jeune et à un cadre devant le groupe. Il savait nous donner de la confiance, il prend en considération les petits détails, notamment la famille, il prend des nouvelles ». Même son de cloche chez Joshua Guilavogui, un autre de ses anciens protégés stéphanois : « On lui colle une étiquette de formateur mais il a eu des joueurs de caractère, des Payet, Aubameyang, Brandao… Ce sont des gars qui sortent de l’ordinaire. Et ça devait être pareil avec (Burak) Yilmaz, Renato (Sanches). D’accord, ce n’est pas (Kylian) Mbappé, (Lionel) Messi ou Neymar, mais il a cette intelligence de faire adhérer à un plan de jeu ». Galtier laisse donc globalement d’excellents souvenirs à ceux qu’il entraine. Reste à savoir s’il en sera de même au PSG, ou s’il y aura une exception à la règle.

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