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Portrait - Frédéric Longuépée, un homme de l’ombre au service des Girondins

En concurrence avec Vincent Tong Cuong, Jean D’Arthuys et Arnaud Simon pour la présidence des Girondins de Bordeaux, Frédéric Longuépée a fini par avoir les faveurs des futurs propriétaires américains qui doivent prendre en main le club à partir du 6 novembre et la nouvelle date de closing prévue, à moins qu’un report ne soit encore décrété. Dirigeant à la Fédération Française de Tennis, puis au Paris Saint-Germain avant de fournir son expérience à Paris 2024, celui qui va succéder à Stéphane Martin dans les prochains jours présente un profil idéal pour la nouvelle période avec certaines incertitudes, après l’ère M6 qui aura duré près de 19 années.

Des regrets de l'avoir laissé partir à la FFT et à Paris 2024

Connu pour avoir participé aux Jeux Olympiques de Séoul en 1988, dans les épreuves de gymnastique, ce passionné de sport s’est rapidement fait remarquer à la FFT dans un secteur qu’il maîtrise à la perfection, le marketing. L'ancien directeur délégué chargé de l'administration générale et de la billetterie avait été un collaborateur efficace selon Jean Gachassin, président de cette Fédération de 2009 et 2017. "C’était une personne très consciencieuse, qui allait de l’avant. Il proposait régulièrement des idées, les responsabilités, il a ça dans le sang. Frédéric s’intéressait à tous les pans de la vie sportive. Suis-je étonné qu'il prenne ce poste à Bordeaux ? Oui tout de même car c'est une responsabilité immense mais il a dû analyser ça avec du bon sens, peser le pour et le contre et se lancer dans ce beau projet. On a regretté son départ vers le Paris Saint-Germain mais cette proposition était très intéressante à l’époque." Ces remords vis-à-vis de son départ se retrouvent dans le comité d'organisation de Paris 2024 où il ne sera resté que deux mois mais aura paradoxalement fait une très bonne impression. 

Dans cette même Fédération française de tennis, Frédéric Longuépée a fait une rencontre qui allait changer sa carrière : celle de Jean-Claude Blanc, alors directeur général de la FFT. D'une relation de travail, le lien entre les deux hommes devient fort au point de devenir une amitié. Si leurs chemins se séparent lors du départ de Blanc vers la Juventus, ils se retrouveront quelques années après, lors de l’arrivée des Qataris au Paris Saint-Germain. Nommé Directeur général délégué du club, il n’hésite pas à s’entourer de personnes de confiance pour cet ambitieux projet. En janvier 2012, Frédéric Longuépée rejoint l’équipe de la capitale, en charge des activités commerciales. Si la ville de Paris est mondialement connue, le club souffre alors d’un déficit de notoriété par rapport aux grosses écuries européennes. En parallèle des arrivées de Beckham, Ibrahimovic, Thiago Silva ou encore Neymar, Longuépée se concentre à développer la "marque PSG" dans des zones fortement lucratives, comme les États-Unis et l’Asie.

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Recommandé en personne par Jean-Claude Blanc à Joseph DaGrosa

Un ancien associé qui a souhaité rester anonyme a fortement apprécié ses six années de travail avec l’ancien gymnaste, n’hésitant pas à décrire une personnalité à la fois compétente mais aussi lucide sur ses missions à mener. "Il a une tête très bien faite. Il ne cherche pas à être omniscient. Quand il ne se sent pas pour un projet, il s’entoure des bonnes personnes et délègue. Au PSG, c’était quelqu’un de discret, qui n’aimait pas être en lumière. Cependant il avait une vraie vision et ça a compté dans la progression du club et de sa marque." Présent dans plusieurs salons et conférences à travers le monde, notamment en Inde, en Chine et aux États-Unis, Longuépée s’est attelé pendant son mandat à faire grandir l’aura du club de la capitale. Une mission sensible qu’il devra aussi mener à bien lors de sa prise de fonctions au Haillan. "Lors des dîners d’avant-match en Ligue des champions, Nasser Al-Khelaïfi aimait beaucoup l’avoir à sa table. Il l’appréciait pour sa culture et sa capacité de réflexion", commente un de ses proches. 

Concernant le choix de Joseph DaGrosa, l’homme d’affaires du groupe d’investissement GACP (General American Capital Partners), le poste confié à Longuépée sera avant tout administratif et commercial, alors qu’un directeur sportif (Eduardo Macia de Leicester est fortement pressenti) doit arriver avant la fin de l’année. C’est d’ailleurs Jean-Claude Blanc, qui a dit tout le bien qu’il pensait de son ancien adjoint à GACP pour prendre la présidence des Marine et Blanc, en le désignant comme l'homme idéal auprès de l'investisseur floridien. "Le sportif, de manière pure et dure, il ne connaît pas forcément en qualité de dirigeant, poursuit son ancien collaborateur au PSG. C’est un saut vers l’inconnu mais pour les partenaires commerciaux, son arrivée est un vrai signe positif pour les Girondins." Destiné à étendre le rayonnement des Girondins à travers la popularité de la ville et de ses atouts locaux (dont le vin), Frédéric Longuépée se prépare à 53 ans à son défi le plus délicat mais aussi le plus palpitant, sans modération.

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