Trente-cinq millions d'euros. Le chiffre résonne encore. Igor Paixao est devenu cet été la recrue la plus chère de l'histoire de l'Olympique de Marseille, devançant Vitinha, Mason Greenwood et Dimitri Payet. Mais l'arrivée du Brésilien depuis le Feyenoord ne s'est pas faite dans les meilleures conditions. Blessé dès juillet, il a manqué deux mois de compétition. Ses premiers pas ont été timides, ses premières titularisations décevantes. Le Classico face au PSG a été le point bas : soixante minutes fades, une prestation jugée insuffisante. Les comparaisons avec Vitinha, l'ancien flop à 32 millions, ont commencé à circuler. Ce mercredi sur RMC, Paixao a mis les pieds dans le plat.
La libération face à l'Ajax
"Quand le club m'a dit qu'il me voulait même après la blessure, ça m'a boosté encore plus", a-t-il lâché. "Cela prouve la confiance de Medhi Benatia, de Pablo Longoria et du professeur Roberto De Zerbi. Tous les clubs n'auraient pas agi de la sorte." Une manière élégante de rappeler que l'OM a pris un risque en l'achetant blessé, mais aussi de souligner qu'il n'a pas oublié les doutes exprimés sur son cas. Le joueur assume le montant : "C'est un honneur pour moi et une motivation supplémentaire pour marquer des buts et aider l'équipe."
Le 29 septembre, tout a basculé. Face à l'Ajax Amsterdam, son ancien rival d'Eredivisie, Paixao a inscrit un doublé en douze minutes. Un troisième but sous forme de passe décisive pour Aubameyang. Une performance XXL qui a balayé les critiques. L'Équipe lui attribuait un 8/10, La Provence un 9/10. Les mêmes qui l'avaient enterré quelques semaines plus tôt saluaient désormais sa "métamorphose spectaculaire". De Zerbi n'avait pas manqué l'occasion de tacler : "Les critiques à Marseille, c'est comme le soleil, il y en a toujours."
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Paixao, le sourire comme philosophie
Paixao est revenu sur ce qui fait son identité : son sourire permanent. "Pour moi, c'est essentiel de garder la bonne humeur. Sourire, c'est important. Sur le terrain, à l'entraînement, dans la vie. Un sourire peut changer la journée de quelqu'un." Une philosophie qui détonne dans un environnement marseillais souvent sous pression, mais qui semble avoir conquis le vestiaire. "Être dans ce vestiaire, c'est une chance. On partage tous le même état d'esprit. Si on continue avec cette union, cette mentalité, on ira loin."
Le Brésilien n'a toujours pas marqué en Ligue 1 au Vélodrome. Ce samedi contre Le Havre, il aura l'occasion de débloquer son compteur à domicile. Mais désormais, la pression est retombée. Paixao a répondu là où on l'attendait : sur le terrain. Et il l'a fait avec le sourire. C'est le jeu du football : parfois, il suffit d'un soir pour tout changer.


