Il faut reconnaître au moins ça à José Mourinho : l'homme sait anticiper. Limogé jeudi par Fenerbahçe après l'élimination en barrages de Ligue des Champions face à Benfica, le Portugais empoche une nouvelle fois un chèque mirobolant. Entre 9 et 15 millions d'euros selon les sources. Un "échec" qui rapporte gros. Encore.
100 millions d'euros de licenciements
Car derrière cette nouvelle déconvenue se cache un génie de la négociation contractuelle. Mourinho totalise désormais entre 100 et 115 millions d'euros d'indemnités de départ sur sa carrière. Chelsea (deux fois), Real Madrid, Manchester United, Tottenham, l'AS Roma, et maintenant Fenerbahçe : sept clubs, sept chèques de départ. Le "Special One" a transformé l'art du licenciement en machine à cash.
Sa méthode ? Des clauses de sortie systématiquement blindées dans tous ses contrats. Mourinho sait que son style conflictuel et ses relations compliquées avec les joueurs mènent inéluctablement à des séparations brutales. Alors il monétise ses échecs programmés. Vingt-et-un millions à Tottenham en 2021, vingt millions à United en 2018... Le Portugais encaisse plus en indemnités que certains coaches ne gagnent sur une carrière entière.
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Le grand paradoxe Mourinho
Cette stratégie révèle le grand paradoxe du personnage. Malgré un palmarès exceptionnel (26 trophées majeurs), Mourinho n'a plus remporté de titre depuis la Conference League 2022 avec Rome. Mais il continue de négocier comme s'il était au sommet. Les clubs payent pour son aura, puis le virent quand les résultats ne suivent pas. Et lui encaisse à chaque fois.
À Fenerbahçe, l'addition est d'autant plus salée que le club rate 40 millions d'euros de revenus Champions League en plus des indemnités. Mourinho aura coûté près de 60 millions au total pour... aucun trophée en un an.
À 62 ans, le "Special One" évoque déjà un retour avec le Portugal. La Fédération portugaise est prévenue : avec Mourinho, même les échecs se monnayent au prix fort. Une leçon que sept clubs ont appris à leurs dépens.




