Alessandro Nesta n'a pas oublié. Vingt ans après la finale d'Istanbul, l'ancien défenseur de l'AC Milan vient de livrer une charge violente contre Liverpool. Dans le podcast BSMT de Gianluca Gazzoli, le champion du monde 2006 a réglé ses comptes avec les Reds. Selon lui, si Liverpool a perdu la finale de la Ligue des champions 2007 à Athènes, c'est à cause de son arrogance après le miracle d'Istanbul deux ans plus tôt. "Quand on gagne, il faut savoir gagner. Si vous êtes dans la fanfaronnade, tôt ou tard, vous payez l'addition." Des mots durs, presque vengeurs.
Nesta charge Liverpool : "Leur arrogance a coûté la finale 2007"
Istanbul, 2005. Milan mène 3-0 à la mi-temps. Maldini, Crespo par deux fois. Le match semble plié. Puis six minutes de folie en seconde période : Gerrard, Šmicer, Alonso. 3-3. Les tirs au but sourient à Liverpool. Un cauchemar pour les Rossoneri, une humiliation profonde. Mais pour Nesta, ce n'est pas tant la défaite qui a blessé, mais ce qui a suivi. "Pour nous, leur attitude après 2005 était un manque de respect", a-t-il lâché. Les célébrations excessives des Reds, leur fanfaronnade, ont nourri la rage milanaise.
Deux ans plus tard, le destin offre une seconde chance. Athènes, 2007. Milan retrouve Liverpool en finale. Cette fois, pas de miracle. Une leçon de maîtrise tactique signée Carlo Ancelotti. Filippo Inzaghi, absent en 2005, crucifie les Anglais par deux fois. 2-1, victoire des Italiens. "C'était écrit", assure Nesta. "Le destin nous le devait. Et au fond, ils le savaient aussi en 2007. Depuis le bus qui nous emmenait au stade, on le sentait, on le savait." Une revanche froide, méthodique, calculée.
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Un groupe soudé par la blessure
Nesta insiste sur la force mentale du groupe milanais. "Nous formions un groupe d'hommes très soudé. Contre Liverpool, c'était écrit." La cicatrice d'Istanbul a forgé une unité redoutable. Kaká, Pirlo, Gattuso, Seedorf, Shevchenko : tous animés par le même désir de vengeance. L'attitude jugée fanfaronne de Liverpool après 2005 a servi de carburant. Pour les Milanais, il ne s'agissait pas seulement de gagner une finale, mais de restaurer leur honneur. Un sentiment de justice rendue.
Liverpool a depuis remporté une sixième Ligue des champions en 2019 et disputé deux autres finales. Mais pour Nesta, rien n'efface ce qu'il considère comme un manque de respect. Vingt ans plus tard, la blessure est toujours là. Et visiblement, elle ne cicatrisera jamais. C'est le jeu des grandes rivalités : certaines défaites ne se digèrent jamais. Même avec une revanche au bout.




