Marie-Laure Delie

Marie-Laure Delie : "Il faut qu'on arrive à être plus tueuses"

Après une saison éprouvante et deux finales perdues avec le PSG, Marie-Laure Delie s'est plongée sans angoisse dans la préparation avec les Bleues. L'attaquante de 29 ans attend que le nouvel élan donné à l'équipe de France avec l'arrivée du nouveau sélectionneur, Olivier Echouafni, se retrouve sur le terrain. Cela commence dès ce mardi soir avec l'entrée en lice des Tricolores face à l'Islande, à l'occasion de l'Euro féminin aux Pays-Bas.

Quel bilan faites-vous de la saison qui vient de s'écouler ? 

Je sors d'une très grosse saison avec le PSG. On est passées par toutes les émotions possibles, même si on termine malheureusement sur deux finales perdues. Avec le groupe qu'on avait, on voulait décrocher quelque chose. Ça ne s'est pas fait mais c'était une si belle saison qu'il y a plein de choses positives à retenir. Je suis partie en vacances, j'ai ressassé tout ça et maintenant ça fait du bien de repartir sur un nouveau challenge. 

C'est un peu paradoxal on sent que cette saison a été spéciale pour vous malgré des échecs importants à digérer...

On a eu tellement d'émotions avec un groupe magnifique. C'est une des plus belles saisons de ma carrière, humainement et sur le terrain. On a vécu des choses éxtraordinaires en étant premières à la trêve hivernale, ces deux finales perdues avec un scénario cruel... Les 10 premiers jours de mes vacances j'étais un peu sonnée mais c'est bien de repartir pour ne pas cogiter. 

Qu'est-ce qui a manqué à Paris sur les finales perdues face à l'OL ? 

J'ai une occasion qui passe à ras du poteau... Sur la finale de la C1 on a eu plus d'occasions que l'OL. Ce sont deux trois ballons qui ont fait la différence. Après sur la séance de tirs au but... On a un groupe jeune et les joueuses de l'OL avaient l'expérience pour elles. Ce sont des petits détails mais ce sont les fameux détails du très haut niveau. Ça nous servira de leçon. 

Sentez-vous le PSG très proche du niveau de l'OL ou y a-t-il encore un écart significatif ? 

C'est vraiment la première année où j'ai cette sensation que nous y arrivons grâce à la solidarité, une volonté d'être tout le temps ensemble, de communiquer sans cesse sur ce qui peut être améliorer. On les a battues cette saison, et nos deux défaites sont arrivées après un match nul... L'écart n'est pas si élevé même si elles ont de très grandes joueuses. Mais nous avons une alchimie qui fonctionne, c'est de bon augure pour la saison qui arrive. 


"On a été à l'origine de la mise en avant du football féminin en France. On veut valider ça avec un titre"

Peut-être manque-t-il un peu de régularité à Paris pour combler l'écart ? 

L'OL a pratiquement 3 équipes et nous n'avons pratiquement pas tourné. Nous avions un effectif restreint et des jeunes joueuses à intégrer qui découvraient le haut niveau. Ça a été une saison riche et j'ai découvert que l'état d'esprit collectif faisait beaucoup dans le football. 

Après toutes ces saisons à haut niveau, c'est une découverte ?

Oui, la saison a été incroyable au niveau humain. Il y a eu beaucoup d'ingrédients qui m'ont fait me lever le matin pour aller à l'entraînement heureuse, avec un grand sourire. 

Marie-Laure Delie

L'équipe de France est majoritairement composée de joueuses de l'OL et du PSG, comment se passent vos retrouvailles ?

Ça se passe normalement. Je n'ai pas eu une seule remarque par rapport à la finale. Les Lyonnaises ont été très respectueuses, elles savent que ça a été serré donc elles ne peuvent pas trop faire les fières non plus ! (Rires) On a un objectif commun, on a le même maillot et sans cette envie d'aller ensemble vers le haut ça ne sert à rien d'être là. On sait toutes faire la part des choses. 

Il s'agit peut-être du dernier grand tournoi pour plusieurs joueuses phares de l'équipe de France, vous dites-vous qu'il ne faut pas le louper celui-là  ?

On a envie de ne louper aucune compétition ! L'Euro, c'est spécial parce qu'on a jamais passé les quarts de finale. Ce titre manque au football féminin français et je pense qu'on est sur la bonne voie. À deux ans de la Coupe du monde en France, c'est une période charnière. Il ne faut pas qu'on se mette la pression, qu'on soit ensemble, qu'on se comprenne à travers le même football. 

Un peu à l'image du PSG cette année, il a toujours manqué "un petit quelque chose" à la France...

On a une belle génération mais nos résultats ne sont pour l'instant qu'en matches amicaux. Ce ne sont pas de vrais titres. Pour nous l'important c'est d'être là quand ça compte et pour l'instant on n'a pas su le réaliser. On a été à l'origine de la mise en avant du football féminin en France, on a envie de valider ça avec un titre. 

Avez-vous peur d'achever votre carrière internationale sans titre ?

Non, je sais que ça va arriver. Il y a des choses comme ça... Quand j'étais petite et qu'on me demandait ce que je voulais faire plus tard je répondais footballeuse. Je savais que ça allait arriver. J'ai confiance en moi, en la vie et en ce que je pense. 

Quelles sont les leçons que vous avez retenu des précédents échecs ? 

Il y aurait plein de choses à dire... Il faut qu'on aille tout le temps dans le même sens. Il faut penser à l'union de l'équipe et on pourra vraiment réaliser de belles choses. D'un point de vue tactique, on a beaucoup gardé le ballon sans forcément être dangereuses. Il faut qu'on arrive à être plus tueuses, à aller plus vite vers l'avant et faire mal à l'adversaire. Il faut accepter de parfois perdre le ballon même si ça ne plait pas à tout le monde.

En quoi le groupe est-il plus fort aujourd'hui ? 

On a un coach qui était pro il n'y a pas si longtemps, qui est à l'écoute de ce qu'on ressent et qui sait ce dont on a besoin. Il y a des jeunes qui amènent un nouveau souffle, j'espère que ce mélange donnera quelque chose de bien. 

Vous vous êtes sûrement déjà imaginé le parcours idéal de la France lors de cet Euro, racontez-le nous !

Non, vraiment je n'ai rien imaginé. L'objectif c'est le premier match. Si on se projette trop... On l'a déjà vécu. On a laissé une étape de côté et ça nous a été fatal. C'est match après match, on connait les 3 premiers. Après on verra. 

Propos reccueillis par Julien Quelen, à Clairefontaine.

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