Trois jours après avoir concédé sa première défaite en championnat, à Strasbourg (2-1), le Paris Saint-Germain a chuté mardi pour la première fois en Ligue des champions cette saison. À Munich (3-1), contre des Bavarois rapidement devant au tableau d'affichage. "Une première alerte pour Paris" dans la reine des compétitions européennes, qui n'empêchera pas pour autant l'équipe d'Unai Emery de terminer en tête de son groupe. Notre coach-consultant, Didier Tholot, l'ancien entraîneur du FC Sion, 16e de finaliste de l'Europa League en 2015-2016, a analysé la rencontre et les stratégies de chacun.
"Le Bayern bien meilleur dans la récupération du ballon"
D.T. : Le Bayern a été bien meilleur dans la récupération du ballon, avec un bloc compact. Ils ont défendu en avançant, compensant chaque déplacement, ce qui leur a permis d'être beaucoup plus agressifs en récupérant les ballons très haut au milieu de terrain, mais aussi en giclant sur les latéraux parisiens (Dani Alves, Kurzawa) qui n'ont pas existé sur le plan offensif, là où ils sont le plus rayonnant habituellement. À contrario, Paris, en première mi-temps, a joué avec un bloc en "7-3". Les trois de devant (Mbappé, Cavani, Neymar) n'ont presque pas défendu, ils ont défendu en gestion et quand tu défends comme ça tu tombes forcément dans un faux rythme. Tu laisses de l'espace et contre une équipe comme le Bayern, tu le payes. Finalement, les dix minutes où toute l'équipe parisienne a été impliquée sur la récupération du ballon, ce sont les dix minutes en deuxième mi-temps. Là où Paris réduit le score. À ce moment-là, on a vu un PSG intéressant, mais c'était insuffisant pour espérer inquiéter ce Bayern.
"Attention ! Ce n'est pas gagné d'avance pour Paris"
D.T. : Le PSG est en difficulté dans la gestion. Quand ils n'ont pas la maîtrise, ce n'est pas du tout la même équipe. Ils arrivent à s'en sortir par des exploits individuels, mais mentalement, dans la gestion et le fait d'être menée, cette équipe a des difficultés à réagir. C'est peut-être une bonne chose qu'elle ait été confrontée à ces difficultés tôt dans la compétition parce que plus elle ira loin, moins cette équipe aura la maîtrise du jeu, et plus elle devra défendre. Alors, bien sûr, il y a de la qualité dans ce groupe pour aller très, très loin, mais dans les matches de très haut-niveau tu dois avoir l'implication de tous, du tempérament, du caractère, et je trouve que dans la gestion, ce PSG n'a pas été convaincant sur ce match. Du coup, je me dis : "Attention ! Ce n'est pas gagné d'avance pour Paris". Surtout si le tirage réserve des équipes bien organisées, comme le Bayern de mardi soir.
"C'était un peu la jeunesse au pouvoir..."
D.T. : Sur ce match, très agréable dans son contenu, c'était un peu la jeunesse au pouvoir. On ressort Corentin Tolisso, James Rodriguez, Kylian Mbappé et Kingsley Coman. Ces joueurs représentent la nouvelle génération. Coman est en train d'énormément progresser, il a beaucoup moins de déchet, est beaucoup plus à l'aise dos au but. Tolisso fait encore un énorme travail défensif, il a cette capacité à se projeter vers l'avant et à l'arrivée il marque deux buts. Mbappé, ça reste Mbappé. Il a quand même été le seul parisien à être percutant, donc forcément ça fait du bien. C'est d'autant plus plaisant que ces trois joueurs vont certainement être amenés à disputer la Coupe du monde avec l'équipe de France dans un an. Et je soulignerai aussi, pour le clin d'œil, la belle prestation de Franck Ribéry que je suis très heureux de revoir à ce niveau.
Chaque semaine de Coupe d'Europe, Didier Tholot, notre coach-consultant, donne son avis d'expert sur un match de Ligue des champions ou d'Europa League !





