Jose Maria Gimenez Diego Godin Uruguay World CupGettyimages

Godin-Gimenez, la charnière infranchissable de la Celeste

Il se dit que pour toute sélection désireuse de conquérir le monde, la première condition est de posséder une excellente défense. De ce côté-là, force est de constater que l'Uruguay, qui affronte la France vendredi en quarts de finale de la compétition reine, a déjà le profil d'un futur vainqueur. Depuis le début du tournoi, la Celeste n'a encaissé qu'un seul petit but. En quatre matches, seul le Brésil a fait aussi bien. Une solidité impressionnante et qui est incarnée par le duo de défenseurs centraux, Diego Godin et José Maria Gimenez. 

Inséparables depuis quatre ans

Bien sûr, il serait quelque peu injuste de ne pas citer les latéraux Laxalt et Caceres pour mettre en exergue l'excellent travail défensif de la bande à Tavarez, voire même le trio de milieux Torreira, Vecino et Nandez. Mais, ça ne serait pas vraiment les dénigrer en affirmant que si l'Uruguay a su se montrer aussi hermétique en Russie c'est grâce à la complicité et l'efficacité de son duo d'arrières centraux. Deux éléments dont la principale force réside dans la complémentarité qui les lie, et qu'ils ont travaillée et peaufinée depuis de longues années en club. 

En sélection, ce n'est qu'à partir de 2015 que Gimenez et Godin ont commencé à être alignés régulièrement ensemble. Mais, en club, cela fait quatre ans que les deux "G" sont associés. À l'Atletico Madrid, Diego Simeone en a même fait un socle sur lequel il a bâti son équipe, avec les caractéristiques qu'on lui connait. Naturellement, Gimenez, le plus jeune des deux (23 ans) ne s'est pas imposé tout de suite chez les Rojiblancos. Cependant, une fois installé, il était impossible de le déloger. En plus de ses propres qualités, celle d'un arrière batailleur, puissant et excellent dans le jeu de tête, il présentait l'avantage d'être l'associé idéal de Godin. Et pas seulement en raison du fait qu'ils aient la même nationalité. 

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Gimenez et Godin ne sont pas de la même génération. Le premier nommé a neuf ans de plus et participe déjà à son huitième tournoi avec la Celeste comme titulaire. Néanmoins, en dépit de cet écart, son entente avec son compère est excellente. Sur le terrain et aussi en dehors, car il est facile à deviner qu'il n'y a pas que les vertus footballistiques qui font que cette paire présente autant de coordination dans ses mouvements et dans tout ce qu'elle entreprend. Les deux joueurs n'ont parfois même pas besoin de se parler pour se comprendre et deviner les intentions de l'autre.

Griezmann détient-il la clé ?

Dans ce Mondial, il faut remonter au premier match contre l'Egypte pour mesurer à quel point Gimenez et Godin sont devenus performants et à quel point leur association est profitable à la Celeste. 90 minutes durant, ils n'ont jamais été pris à défaut par l'attaque égyptienne, et leur apport ne s'est pas réduit aux simples tâches défensives. Sur les coups de pied arrêtés offensifs, ils ont aussi fait peser une menace constante sur l'adversaire et c'était tout sauf un hasard si la partie s'est décidée sur un coup de casque victorieux de Gimenez en toute fin de rencontre.

Il arrive évidemment à ce duo de commettre des erreurs, comme connaitre des moments d'inattention. C'est d'ailleurs à la suite de l'une d'entre elles que leur sélection a encaissé son unique but dans ce Mondial, à savoir un marquage défaillant de Godin sur le Portugais Pepe. Mais un impair en l'espace de 360 minutes de jeu c'est trop peu et cela en dit sur le niveau de rentabilité qu'a atteint cette charnière. Une rentabilité matérialisée par le nombre d'interceptions effectuées. À eux deux, ils en ont effectué 21 dans ce tournoi. C'est plus que n'importe quelle autre paire centrale. Idem pour ce qui est des tacles effectués (17).

Dire que l'Equipe de France va être confrontée à une véritable muraille, vendredi soir, est donc un euphémisme. Sur les attaques placées, les Tricolores vont peut-être avoir autant de peines que les autres équipes pour surprendre cette arrière-garde. Cela dit, la bande à Deschamps présente un avantage. En son sein, elle a un élément qui connait parfaitement le duo central uruguayen, en l'occurrence Antoine Griezmann puisqu'il est, lui aussi, de l'Atletico. Le Mâconnais ne manquera assurément pas de donner quelques conseils à ses coéquipiers ou des astuces pour pousser Gimenez et/ou Godin à la faute. Il n'est pas certain que cela fonctionne, mais cela reste bon à prendre vu que toutes les méthodes classiques pour battre cette arrière-garde ont manifestement été épuisées. 

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