Yacine Benrahou a remporté mercredi soir la Coupe de Croatie avec l'Hajduk Split. Le premier trophée de sa carrière.HNK Hajduk Split

EXCLU GOAL - Yassine Benrahou, vainqueur de la Coupe de Croatie : "l'Hajduk Split c'est un volcan"

La nuit a été courte. Au lendemain de la victoire de l'Hajduk Split en finale de la Coupe de Croatie face à Sibenik (2-0), Yassine Benrahou a pris le temps de revenir sur cette soirée de folie et l'obtention du premier titre de sa carrière. Pour Goal, il raconte son choix de quitter Nîmes en janvier et explique ce qui fait son épanouissement dans son nouveau club.

Après la victoire de l’Hajduk Split en finale de la Croatie, vous venez de remporter le premier titre de votre carrière, racontez nous ce moment ?

Malheureusement, on n’a pas joué à domicile dans notre stade. La fédération croate a choisi de jouer sur un autre terrain qui se trouve à trois ou quatre heures de route de Split. Finalement, le stade était à 80%, si ce n’est plus, aux couleurs de notre équipe. Déjà avant le match, il y avait un engouement fou. Avant d’arriver au stade, on est resté coincé dans les embouteillages alors qu’on était escorté par la police. Les gens descendaient de leur voiture et tapaient sur le car. Ça fait partie de ces matchs de foot que l’on veut joueur parce qu’il y a de la pression, de l’adrénaline. Et ensuite quand on a gagné, ça a été la libération. On a fêté ça avec les supporters présents sur le terrain puis on a pris l’avion pour rentrer à Split vers 00h30. A l’aéroport, des supporters nous attendaient avec des fumigènes, c’était plein à craquer. Dans la foulée, nous sommes allés au club pour célébrer. Il y avait les salariés du club qui étaient tous là. C’est ça qui m’a marqué en fait : l’amour que les gens ont pour ce club. Aujourd’hui (jeudi), il travaillait alors qu’ils étaient jusqu’à 2h30 du matin pour nous féliciter, nous chouchouter. C’était fou !

"Quand un club veut se donner les moyens, il doit être irréprochable. Ici tout est carré"

Vous êtes arrivés à Split fin janvier, pouvez-vous nous raconter le projet du club et ce que vous y avez trouvé sur place ? 

C’est assez simple. Quand j’étais à Nîmes, et j’en profite pour envoyer tout mon soutien au club et à ses supporters après la descente en National, le climat était un peu compliqué et j’avais l’opportunité de partir. Quand on décide d’étudier l’offre de l’Hajduk Split avec mes agents, le projet et l’histoire de ce club que les amateurs de football connaissent, tout s'est fait naturellement. Ils veulent vraiment revenir sur le devant de la scène, rejouer la coupe d’Europe tous les ans comme c’était le cas avant. Tout cela a facilité mon choix. 

Pourquoi avoir quitté Nîmes pour ce nouveau projet ? Vous aviez fait le tour ? 

J’avais l’envie de trouver un nouveau projet dès lors que le club était descendu de Ligue 1 en Ligue 2. Ça a été très compliqué de partir. Même le mercato où je pars à Split, j’avais d’autres offres que le président a bloqué. Et finalement, il a décidé de me laisser partir pour l’Hajduk. Tant mieux parce que quatre mois plus tard, on remporte ce trophée, c’est le premier de ma carrière.

Racontez-nous le discours de votre club et ce que vous avez trouvé sur place en termes d’installations. Cela correspond-t-il aux ambitions que l’on vous a présentées ?

Franchement oui ! Il n’y a pas eu de décalage entre ce que l’on m’a dit et ce que j’ai vu. Parfois, il y a des petits détails qui peuvent paraître insignifiants mais qui influent sur une décision. Quand tu vois l’engouement des supporters, la disponibilité des salariés qui sont au service de leurs joueurs, ce n’est pas anodin. Quand un club veut se donner les moyens, il doit être irréprochable partout et ici tout est carré : les infrastructures sont au top, le stade est magnifique et il y a 20 000 supporters en moyenne à chaque match. Tu sens que t’es dans un grand club. Hajduk Split, c’est un volcan. La ville, les supporters et nous les joueurs, on a qu’une envie, c’est de gagner d’autres titres et de vivre de belles soirées européennes comme par le passé. Et puis la ville, tout le monde connaît. C’est un endroit agréable, tu as la mer tout autour de toi. J’ai aussi beaucoup apprécié le respect des Croates : ils ne sont pas intrusifs, savent rester à leur place et ne pas être lourd ou dérangeant.

"Je sais que si l’on veut exploiter mon plein potentiel, je dois jouer 10"


Les premiers matchs n’ont pas été faciles puisque vous avez démarré sur le banc puis vous avez vite gagné une place de titulaire. Comment cela s’est passé ? 

Ce qu’il faut savoir c’est que je devais venir à Split lors du mercato d’été. Quand je suis arrivé, on a fait en sorte avec mes agents et le club de trouver un accord pour arriver en décembre et gagner du temps pour que je m’adapte. Sans me vanter j’ai une bonne faculté à m’adapter, je viens, je joue au foot, je suis quelqu’un d’ouvert et j’aime bien parler aux gens. On savait de notre côté que l’adaptation n’allait pas être un problème. Comme tous les clubs étrangers quand ils rapatrient quelqu’un dans leur pays qui n’a pas joué à l’étranger comme c’était mon cas, il y avait besoin d’être sûr que je m’adapte bien. Sur le terrain, je savais qu’il fallait prendre du recul, que je n’allais pas arriver en claquant des doigts et hop je suis dans l’équipe. Cela a pris un mois avant que le coach me donne ma chance mais à l’entraînement je me donnais à fond, j’étais bon et c’est venu naturellement. Même les entrées que je faisais, j’essayais tout le temps d’apporter quelque chose. Soit je faisais une action décisive ou j’essayais d’améliorer la fluidité dans le jeu mais tout s’est fait naturellement. Et quand le coach m’a titularisé c’est comme si cela faisait déjà un an que je jouais avec l’équipe. Après, quand tu vois ce que cela donne sur le terrain aujourd’hui, je me dis que c’est positif d’avoir fait les choses par étape. 

Vous jouez en plus à votre poste de prédilection, cela fait partie de votre épanouissement…

Clairement ! Et cela a aussi été une des choses qui ont fait que j’ai choisi Split. J’ai toujours joué à gauche, à droite, en relayeur mais je sais que si l’on veut exploiter mon plein potentiel, je dois jouer 10. Quand j’ai eu le coach et le directeur sportif au téléphone avant de signer, j’ai vu qu’ils avaient fait une recherche approfondie sur moi, qu’ils me décrivaient très bien et cela a renforcé ma confiance dans ce projet. J’ai compris que le coach allait savoir bien comment m’utiliser et c’est une marque de confiance.

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