Vladimir Smicer a le sourire. Un sourire qui ne le quitte plus même
«C’est la meilleure façon d’être, dit-il à Goal, s’installant dans une conversation exclusive sur un balcon au cinquième étage avec vue sur les toits de Liverpool. J'ai une belle vie et beaucoup de raisons de sourire. Et regardez cette belle vue!"
Smicer revient une énième fois sur les bords de la Mersey. Cete fois, c'est pour jouer avec une équipe de légendes de Liverpool contre le Milan AC à Anfield, où plus de 54 000 supporters assisteront à la rencontre où seront opposés les héros de 2005 : Kaka, Robbie Fowler, Andrea Pirlo, Jamie Carragher et Paolo Maldini. La partie permettra de collecter plus de 1 million de pounds en faveur de la fondation du LFC.
Milan, bien sûr, était le principal adversaire du séjour de six ans de Smicer à Liverpool. Ils étaient même la dernière équipe qui l'a affrontée sous le maillot rouge, celle que les Reds ont dominé à Istanbul lors de la finale de la Ligue des champions de 2005.
Smicer a marqué dans ce match, bien sûr, alors que Liverpool perdait 1-3. Et son dernier coup de pied pour les Reds a été un pénalty transformé et qui fut décisif dans le triomphe qui s'en est suivi. "Pas mal, hein? se souvient-il en souriant. Je ne pourrais jamais oublier cette nuit. J'ai toujours des gens qui viennent me voir, me remerciant pour 2005, me parlant d'Istanbul. Et je n'échangerai ça contre rien au monde, jamais".
Smicer a eu 32 ans la veille du triomphe de la Ligue des champions et a quitté Liverpool immédiatement après. Il avouera que plus tard, lorsqu'il était en difficulté à Bordeaux, il passerait des nuits à revivre sa plus belle nuit. "Je voulais me rappeler que je pouvais le faire, raconte-t-il. J'avais besoin d'énergie positive pour rester concentré. Mon séjour à Liverpool n’a pas toujours été parfait, mais j’ai toujours apprécié. J'ai adoré jouer pour le club et j'adore revenir".
Âgé aujourd'hui de 45 ans et résident à Prague, Smicer reste un grand fan de son ancien club. Et il dit que si Liverpool venait à remporter le titre de Premier League devant Manchester City, il sera de retour dans la ville pour se joindre aux célébrations. "Je suis un peu jaloux que je ne puisse pas être ici tous les jours, pour être honnête ! Si on reste dans la course au titre jusqu'au bout et que nous avons ensuite des demi-finales ou une finale de Ligue des champions à disputer, cet endroit sera incroyable".
«Après notre victoire en 2005, j'ai parcouru la ville et il y avait tellement de monde ce jour-là. Pouvez-vous imaginer s’ils gagnent la Premier League, ou les deux? La ville devrait être fermée pendant une semaine!", a-t-il ajouté.
Smicer s'attend à ce que la course au titre, qui reprend ce week-end avec City jouant à Fulham et Liverpool accueillant Tottenham, s'étire jusqu'à la fin. Liverpool conserve l'avantage pour le moment, même si les champions en titre conservent un match en retard. "Les progrès ont été énormes, déclare le Tchèque. L'année dernière, nous avions 25 points de retard et nous en avons maintenant deux. Nous avons montré que nous pouvions suivre le rythme d’un candidat au titre"
«Je savais qu'avant le début de la saison que l'équipe serait toujours très forte, car ils n'ont pas beaucoup changé, poursuit-il. La question était de savoir si nous pouvions être aussi bons et aussi cohérents que les Citizens. Jusqu’à présent, nous l’avons été, mais nous devons maintenant garder le cap".
Pour franchir la ligne d'arrivée en premier, Liverpool doit certainement compter sur un trio offensif performant. La récente forme de Sadio Mane a été excellente, mais les fans espèrent voir Mohamed Salah rebondir aui plus vite.
L’Égyptien, comme Mane, compte 20 buts cette saison, mais il n’a pas trouvé le chemin des filets lors des sept derniers matchs. Est-ce inquiétant ? "Pas vraiment, pense Smicer. Les gens peuvent regarder Salah et dire qu’il n’a pas marqué depuis quelques matchs, et alors ?. Nous sommes toujours en train de gagner des matches, nous sommes en tête du championnat et en quarts de finale de la Ligue des champions. Et nous croyons toujours en lui"..
«Il va rebondir, bien sûr. Les gens disent qu'il n'est plus le même que la saison dernière, qu'il est physiquement moins bon ou qu'il a moins d'énergie. Mais je pense que c'est normal, quand on considère l'été qu'il a eu, explique l'ancien Lensois. Il a eu la blessure en finale de la Ligue des champions, puis il s'est battu pour être prêt pour la Coupe du monde, et cela a demandé beaucoup d'efforts. Ensuite, l'été a été court et il s'est moins reposé que les autres joueurs. C'est pourquoi, dans certains matchs, il n'a pas eu la même énergie. Mais il reste le deuxième meilleur buteur de la Premier League, son bilan pour Liverpool est excellent et il sera certainement l'un des joueurs les plus importants d'ici la fin de la saison."
Il ajoute: "Mais Liverpool ne s'est jamais vraiment reposé sur un seul joueur. Si vous regardez le Real Madrid, Ronaldo est parti et ils ne pourront pas trouver d’attaquant. Je pense que si Messi quittait Barcelone, ils seraient en difficulté (...) Vous voyez parfois que Salah n'est pas à son meilleur, mais Liverpool est toujours capable de gagner des matches. C’est pourquoi vous avez une grosse équipe. Je ne suis pas du tout inquiet. "
Smicer n'hésite pas quand on lui demande si cette équipe est meilleure que celle dans laquelle il jouait en 2005. «Certainement, rétorque-t-il. Mais le football est différent maintenant. C’est pourquoi je dis toujours qu’il est injuste de comparer des équipes de différentes époques. Ils ont récemment réalisé une étude qui révélait que lors de la Coupe du monde de 1962, les joueurs couraient environ cinq kilomètres par match. Les gardiens de but courent cette distance de nos jours. Alors, comment pouvez-vous comparer Pelé ou Maradona à Messi? Vous ne pouvez pas, ce n’est pas juste. Le jeu est différent. Le seul critère sur lequel vous pouvez regarder et dire qui est le plus grand ce sont les trophées. Oublie tout, montre-moi les trophées! C’est la vraie mesure. Et, espérons-le, en mai, ces joueurs de Liverpool seront en mesure de montrer leurs trophées".