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Le Borussia Dortmund accueillera le Paris Saint-Germain au Signal Iduna Park en huitièmes de finale de Ligue des Champions mardi. Avant le match aller, le directeur général du BVB, Hans-Joachim Watzke, a accordé une interview à Goal et DAZN évoquant le travail de Lucien Favre, les problèmes défensifs de Dortmund et le manque de friction dans l'équipe. Watzke parle également du recrutement d'Emre Can et d'Erling Haaland et des retrouvailles avec l'ancien entraîneur Thomas Tuchel en Ligue des champions contre le Paris Saint-Germain.
Comment évaluez-vous la situation actuelle au BVB ?
Hans-Joachim Watzke: Malheureusement nous n'avons pas bien réussi en Coupe d'Allemagne. En Bundesliga, nous avons obtenu douze points en cinq matchs. C’est bien. Nous sommes dans une phase importante de la saison.
L'entraîneur, Lucien Favre, écoute-t-il les conseils des autres ?
Watzke: Un entraîneur devrait toujours suivre sa propre voie, mais certainement obtenir un deuxième avis de son staff technique. Il semble très concentré sur son travail. Ce dont nous avons tous besoin dans le football, c'est de résultats. Malgré l'échec en coupe, nous avons encore de nombreuses opportunités de gagner et sommes dans une bonne position pour gagner en championnat.




Pourquoi le Borussia est-il soumis à de telles fluctuations de performances cette saison ?
Watzke: Nos résultats ne fluctuent pas du tout. Nous sommes la seule équipe à domicile qui n'a pas encore perdu un match de championnat. Mais chaque fois que nous pensons que nous sommes très stables, il y a un revers. Surtout à l'extérieur. En analysant sobrement, nous avons fait beaucoup d'erreurs à Brême et Leverkusen. Mais nous n'avons pas non plus eu la chance nécessaire. À Brême, l'arbitre Guido Winkmann a accordé un penalty contre nous. C'est pareil à Leverkusen : je suis convaincu que le but refusé de Jadon Sancho était valable. Néanmoins, force est de constater que nous n'avons pas bien joué dans les deux matches pour sur le plan défensif.
Quel est le problème principal ?
Watzke: Nous pouvons nous définir notre équipe en disant que nous voulons trop bien jouer au football. Le travail défensif ne doit pas seulement être fait par les trois ou quatre défenseurs, toute l'équipe doit donner l'exemple. Quand je regarde comment Mane, Salah et Firmino travaillent à Liverpool, c'est exemplaire. Nous devons être généreux pour défendre. Et ne pas être seulement généreux pour marquer le prochain but. Voilà le point crucial. Peut-être que le match à Leverkusen a de nouveau été un choc salutaire. Un signe que nous devons faire un autre recrutement défensif.
Le nouvel arrivant Emre Can s'est plaint à Leverkusen que l'équipe devait "jouer plus sale". A-t-il raison ?
Watzke: Bien sûr. Je peux approuver à 100% ce qu'il a dit.
GettyL'équipe a-t-elle manqué des types de joueurs comme Emre Can ?
Watzke: Si ce type de joueurs avaient vraiment manqué, nous n'aurions pas été deuxième de Bundesliga la saison dernière avec 76 points, un résultat fantastique. Les joueurs qui ont récemment pris plus de responsabilités ont parfois une phase plus faible. Quand un Emre Can arrive sur le marché des transferts, un Allemand avec une certaine mentalité, vous réfléchissez à le recruter. Il n'était pas encore disponible l'été dernier, mais la situation était différente cet hiver. Nous ne cherchions pas désespérément un type particulier de joueur. Chez Can, nous étions et sommes convaincus qu'il peut nous aider dans tous les domaines.
Avez-vous vu une progression sportive après les bons transferts l'été dernier ?
Watzke: Nous avons estimé que nos transferts étaient très bien pensés. Le problème à mon avis est qu'un joueur ou deux n'ont pas pu maintenir le niveau de la saison précédente.
Pourquoi avoir essayé avec autant d'insistance pour faire venir Erling Haaland ?
Watzke: Nous avons toujours voulu avoir un avant-centre qui a une façon différente de jouer au football. Ce n'était pas un deuxième attaquant, mais un neuf classique, grand et solide physiquement. Mais ce gars-là devait aussi d'abord être sur le marché. Il n'y en a pas beaucoup qui mesurent 1,94 mètre et capable d'aller aussi vite. En fait, personne d'autre ne me vient à l'esprit. C'était juste une opportunité qui n'arrive pas très souvent.
Vous souvenez-vous de votre première rencontre avec Haaland ?
Watzke: J'ai suivi son parcours depuis un assez longtemps. Je l'ai rencontré pour la première fois en décembre. Je pense que nous avons tous les deux rapidement senti que cela pouvait déboucher sur quelque chose. Il est encore très jeune, mais a une énorme volonté. Il a les attributs physiques et est extrêmement concentré. C'est une bonne chose pour nous. En règle générale, les joueurs scandinaves sont très motivés, très avides de succès et des gars très décents. Erling incarne tout cela. Il a un caractère impeccable et une volonté irrépressible. Même à l'entraînement ! C'est une très belle histoire.
GettyPouvez-vous influencer les jeunes joueurs à venir en parlant de votre stade ?
Watzke: Oui, c'était un argument, car tout le monde en Europe parle de notre stade et de l'atmosphère. Il était plus important, cependant, qu'il ait conscience de la grande opportunité de jouer un rôle important avec nous. Il a également vu de nombreux joueurs dans notre équipe qui peuvent le mettre dans de bonnes conditions. Jetez un œil aux photos et à la façon dont il est arrivé au stade vendredi soir et a vu la chorégraphie des fans. Incroyable. Il était incrédule avec de grands yeux.
Vous avez dit en novembre: "Nous avons fait une erreur. Nous aurions dû signer un deuxième numéro neuf". Vous avez maintenant Haaland mais avez vendu Paco Alcacer - et la même situation. Pourquoi n'avez-vous pas gardé Paco au moins jusqu'à l'été ?
Watzke: Comme déjà dit ci-dessus: il ne s'agissait pas d'un deuxième attaquant, mais d'un projet différent. D'autres joueurs peuvent également jouer le rôle de Paco avec nous. Mais nous n'avions pas de gars comme Erling auparavant. La décision de laisser partir Paco a été facile. Un avant-centre qui ne joue pas régulièrement devient insatisfait. Son grand objectif est d'être à l'Euro 2020, et il aurait manqué cet objectif s'il était resté. La composante économique n'était pas la raison pour la vente de Paco. Nous aurions obtenu cette somme d'argent même en été.
En Ligue des champions, il y a des retrouvailles avec l'ancien entraîneur du BVB Thomas Tuchel. Est-ce que ça va être chargé d'émotion ?
Watzke: Non, ça n'aura pas d'importance. Paris a une équipe exceptionnelle avec un coach exceptionnel. Thomas Tuchel a un choix incroyable en attaque - il n'y a peut-être rien de tel dans le football européen. C’est incroyable. Dans le même temps, la pression s'exerce sur Paris. Le PSG et les investisseurs du Qatar veulent aller plus loin que les huitièmes de finale. Si nous sommes dans un bon jour, à l'aller et au retour, nous avons une chance de sortir Paris. Le PSG est certainement favori.
Avez-vous hâte de revoir Tuchel ?
Watzke: Nous avons bien travaillé ensemble pendant deux ans et finalement c'est devenu un peu dur. Mais c'était il y a trois ans. C'est un grand entraîneur et quand je le verrai, je le saluerai sûrement et je pense qu'il fera de même.
