Avec deux buts et quatre passes décisives, François Kamano a contribué au début de parcours satisfaisant des Girondins, actuels troisièmes de la Ligue 1. L’international guinéen nous a livré son sentiment avant le déplacement au Parc des princes, pour défier le PSG, ce samedi à 17 heures. Avec la formation d’Unai Emery, les Bordelais sont encore la seule équipe invaincue du championnat de France. Une invincibilité que l’attaquant de 21 ans aimerait conserver, lui qui poursuit son apprentissage de la Ligue 1 aux côtés de Jocelyn Gourvennec.
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Si je vous dis que vous êtes au niveau de Neymar...
Ah oui je sais bien où vous voulez en venir (rires), c’est au niveau des passes décisives. Nous en avons quatre chacun, c’est juste une anecdote. Évidemment je ne suis pas à sa hauteur, il faut rester lucide.
Vous vous attendiez à une aussi bonne entame sur le plan personnel ?
Aujourd’hui j’ai un compteur plutôt satisfaisant avec deux buts et quatre passes décisives. Ça me motive encore plus à poursuivre dans ce sens. Je bosse bien à l’entraînement et j’arrive à reproduire ce travail en match. C’est ce qui compte avant tout.
Qu’est ce qui a changé pour vous en un an au sein du club ?
L’année dernière, c’est vrai que ça a été compliqué avant de s’améliorer sur la fin. Je suis dans la continuité, et ça se passe très bien. Aujourd'hui, je suis beaucoup plus souvent titulaire. Quand je suis arrivé de Bastia, le temps de jeu a été compliqué mais ça s’est amélioré au fil des mois. Être décisif me permettra de rester dans le onze de départ car c’est primordial pour un attaquant. Je veux apporter le plus possible à l’équipe.
D’où est venu le déclic chez les Girondins ? Votre doublé face à Dijon alors que vous étiez remplaçant au coup d’envoi ?
C’est vrai que ce match restera important dans ma carrière à Bordeaux mais un mois avant je commence une rencontre contre Châteauroux, en Coupe de la Ligue. J’ai marqué, c’était mon premier pour les Girondins et ça m’a vraiment libéré pour la suite.
Quelle est votre relation avec l’entraîneur, Jocelyn Gourvennec ? Qu’est-ce qu’il vous donne régulièrement comme consigne ?
Nous avons vraiment une bonne relation avec le coach. Le courant passe bien. Depuis que je suis arrivé, je n’ai pas eu de souci particulier avec lui. Je suis toujours à l’écoute car il me donne beaucoup de conseils et je tente de reproduire le chemin qu’il m’indique de suivre. Du coup le coach me demande de varier mon jeu. Je prends de la vitesse, je m’appuie sur un milieu, je peux temporiser… il faut constamment se réinventer.
Justement, quels sont les axes de progression ?
Être plus présent devant le but. J’aimerai aussi progresser dans mes déplacements. Contre Lille je me suis retrouvé hors-jeu deux fois et ça m’a agacé. Les appels étaient bons mais ce sont des ballons rares à exploiter dans une rencontre, il faut savoir être concentré sur ce genre de situation. Le replacement défensif compte également, j’arrive à bien enchaîner les courses. De plus en plus, les adversaires m’attendent, comme ils savent que je percute. Du coup le coach me demande de varier mon jeu.
getty imagesÀ ce jour vous avez donné deux passes décisives à Malcom. On sent une belle complicité entre vous...
À la base, entre toute l’équipe, ça se passe. C’est tombé sur Malcom mais ça aurait pu être un autre. Avec lui, on se comprend très vite. On se cherche mutuellement dans le match, on débloque les situations tour à tour, on peut alterner nos temps forts. On est tous content d’avoir pu le garder. Il fait énormément de bien à l’équipe. L’avoir dans l’effectif, c’est évidemment un plus.
Comment vous expliquez que Bordeaux soit la seule équipe encore invaincue avec le PSG ?
L’ossature de l’équipe est restée en place et les nouveaux qui sont arrivés, ont réussi à très vite s’intégrer. Ça a été très positif pour nous. Le style de jeu n’a pas changé, tout comme le coach, et c’est ce qui a fait notre force.
Mais en Europa League, il y a eu Videoton... Que s'est-il passé là-bas ?
C’était particulier. À domicile on était à l’aise et on avait la mainmise sur le match, nous étions sereins même si nous aurions dû avoir un écart de but plus conséquent. Au retour c’était compliqué, il faisait vraiment chaud. Ça s’est mal passé, on les a pris à la légère. Ils ont eu la chance de marquer et de bien défendre. C’est dommage pour nous mais en étant à fond sur le championnat, on peut faire fructifier notre bon début de saison.
Appréhendez-vous cette affiche face au PSG qui impressionne en ce début de saison ?
C’est vraiment une belle équipe et elle est en forme. Eux aussi n’ont pas perdu, on ne viendra pas pour défendre et prendre des points.
Vous pourriez être confronté à Dani Alves dans votre couloir. C’est un duel qui doit vous motiver ?
C’est l’un des meilleurs joueurs du monde à son poste ! C’était déjà difficile avec Aurier mais on jouera à fond cette rencontre. Que ce soit Alves ou Meunier je devrais jouer simple et pour l’équipe afin que ça passe.
Un grand joueur guinéen est passé par Bordeaux, un certain Pascal Feindouno. Avez-vous déjà échangé avec lui ?
Je l’ai vu une seule fois ! J’étais en sélection et il était avec son jeune frère, Simon, qui évolue aux Émirats Arabes Unis. On a vite fait échangé et surtout rigolé. C’est une référence pour nous au pays. C’est une légende chez nous. Ici, à Bordeaux il a fait de belles choses notamment en 1999 (le but du titre contre le PSG, ndlr). C’est un exemple à suivre.
Au sein de la sélection guinéenne, une belle génération est en train d’émerger autour de Naby Keita. Êtes-vous optimiste pour l’avenir ?
Dans l’avenir, on aura certainement une belle équipe. Plusieurs jeunes montent en Europe et c’est positif. Ce qui nous manque, c’est vraiment l’expérience car en sélection, c’est fondamental. On va s’aguerrir et dans le futur, ce sera mieux.
Avez-vous suivi les épisodes administratifs de votre ancien club, Bastia, désormais relégué en National 3 ?
C’est vraiment dommage. Le Sporting ne méritait pas ça, c’est une vraie institution en Corse. Je pense qu’ils vont vite remonter, même si ce sera long et compliqué. car ils ont un vrai état d’esprit. J'ai pu m'en rendre compte et je l'ai intégré.
Propos recueillis par Adrien Mathieu, au Haillan.




