Pour la première fois de l’histoire, une sélection féminine est parvenue à conserver son titre dans un Mondial. Ce n’est sans doute pas un hasard si les États-Unis, qualifiées à l’unanimité de meilleure équipe de l’histoire, sont les premières à réaliser cet exploit. Face aux Pays-Bas, à Lyon, les joueuses de Jill Ellis ont récité leur partition sans faute, à l’image d’une phase à élimination directe très bien maîtrisée, contre des sélections européennes vaillantes mais moins inspirées dans les moments cruciaux. Après son quatrième sacre dans cette compétition, après 1991, 1997 et 2015, les Américaines sont une nouvelle fois sur le toit du monde et personne n’a pu contester cette domination.
États-Unis - Pays-Bas (2-0) - Les Américaines restent sur le toit du monde !
Du spectacle à la maîtrise
Le tout premier match face à la Thaïlande (13-0, plus large victoire en Coupe du monde) avait laissé présager un festival de tous les instants mais au fil des matches, l’USWNT a su passer en mode gestion pour concrétiser sur ses temps forts et savoir plier sans jamais rompre lors de ses rares phases de faiblesse. Si elle a été moins impériale qu’en 2015 lors de son succès au Canada, cette équipe n’a jamais douté, portée par des supporters venus en masse les soutenir, à l’image des 10 000 fans présents au Parc des Princes en quart de finale.
Parfois qualifiée d’arrogante d’un point de vue extérieur, à l'image de la célébration d'Alex Morgan face à l'Angleterre en demi-finale, cette sélection bénéficie surtout d’une confiance sans faille où les rares instants de doute sont effacés par une conviction collective. Évidemment, dans cette Coupe du monde 2019, les Américaines ont été parfois en souffrance. Les Espagnoles ont été un bon test en 8e de finale, tout comme les Bleues au tour d’après. Amandine Henry et ses coéquipières n’ont pas su saisir leur chance après notamment un début de seconde période idéale mais l’efficacité est un atout indispensable dans ce tournoi. Megan Rapinoe en a été le symbole (douze tirs pour six buts).
Getty ImagesRapinoe icône sur le terrain et en dehors
La joueuse de 34 ans a été la star de cette compétition par ses prestations sur le terrain mais aussi ailleurs. Ses coups de gueule pour des causes telles que l’égalité salariale, les droits des LGBT, l’organisation de la FIFA et Donald Trump ne sont pas passés inaperçues, preuve que le football est bien un objet politique en toutes circonstances. "Pinoe" a démontré que l’équipe américaine était en position légitime de faire bouger les lignes, face à une fédération longtemps figée et une gestion hasardeuse du calendrier du tournoi (la finale tombe le même jour que celle de la Gold Cup et de la Copa America).
Megan Rapinoe peut être rassurée sur sa propre succession, au moins pour l’aspect sportif. Rose Lavelle (24 ans), Samantha Mewis (26 ans) ou encore Lindsey Horan (25 ans) ont montré du caractère et de l’envie dans ce tournoi. Une transition parfaitement assurée sous la houlette de Jill Ellis, qui a su mettre tout le monde dans le même sens en dépit des polémiques et des états d’âme. Des individualités fortes au service d’un collectif bien rodé, un modèle de gestion et une vraie force de caractère, nul doute que les Américaines ont marqué un peu plus de leur empreinte cette discipline.
