Depuis cette semaine, les nations européennes ont entamé leurs campagnes de qualification pour la prochaine Coupe du Monde, qui sera organisée au Qatar. Depuis son attribution au petit Etat du Golfe, le tournoi - reporté en hiver pour raisons climatiques - a fait couler beaucoup d'encre sous fond d'accusations de corruption et de révélations sur les conditions de travail des ouvriers employés pour travailler à la construction des stades.
Le mois dernier, c'est le Guardian qui affirmait dans une enquête que 6500 d'entre eux auraient perdu la vie depuis le début des chantiers, sans compter les multiples violations des droits de l'Homme depuis dix ans.
Dans ce contexte, plusieurs sélections ont tenu à protester contre les ces conditions dans le pays qui acueillera le tournoi, à commencer par la Norvège. Dès son entrée en lice sur la pelouse de Gibraltar, l'équipe norvégienne a arboré un t-shirt de couleur blanche sur lequel on pouvait notamment lire : "Droits humains. Sur et en dehors du terrain".
Interrogé à son tour sur le sujet, le milieu de terrain de la Mannschaft Joshua Kimmich a estimé qu'il était désormais bien tard pour protester contre un Mondial au Qatar et que la question aurait dûe être posée au moment de l'attribution du tournoi par la FIFA.
"Le Mondial 2022 n'a pas été attribué cette année, mais il y a quelques années (le 2 décembre 2010), a rappelé le milieu de terrain du Bayern Munich. On aurait dû penser au boycott à l'époque.
"Maintenant, nous devons saisir cette opportunité pour sensibiliser les gens. Mais la question ne concerne pas seulement les footballeurs... Nous devons tous travailler ensemble."
Victorieuse sans sourciller de l'Islande pour son entrée en matière dans ces aliminatoires (3-0), la formation de Joachim Löw se déplace en Roumanie ce dimanche soir (20h45) avec l'objectif de prendre déjà les commandes de son groupe pour s'éviter tout mauvaise surprise.
Face aux Islandais, les Allemands avaient eux aussi tenu à envoyer un message en portant une t-shirt noir siglé d'une lettre blanche et formant une chaîne humaine écrivant "Human Rights".
"Ils ont tout dessiné sur leurs maillots. C'était censé être la première déclaration de notre part, de l'équipe. Nous défendons les droits de l'homme, quel que soit le lieu. Ce sont nos valeurs. Par conséquent, c'était une très bonne et importante déclaration", avait alors déclaré le sélectionneur, Joachim Löw.