Pierre MenesGetty

Accusé de violences sexuelles, Pierre Ménès s’explique dans TPMP

Pierre Ménès, l’une des figures médiatiques les plus célèbres du football français, est dans l’œil du cyclone depuis dimanche soir et la diffusion du reportage « Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste » sur la chaine Canal+. Le journaliste de 57 ans, chroniqueur lors de l’émission Canal Football Club, est accusé de violences sexuelles envers plusieurs de ses anciennes collègues, dont l’auteure du reportage évoqué, Marie Portolano.

Ménès dans les cordes depuis dimanche 

Le site « Les Jours » a fait savoir que le documentaire n’a pas été diffusé dans son intégralité. Des séquences à charge contre Menès avaient été coupées au montage. Des révélations qui ont fait couler beaucoup d’encre et qui ont inévitablement valu à l’intéressé une tonne de critiques et d’attaques sur les réseaux sociaux, ainsi que de condamnations de la part de l’opinion publique ou personnalités connues. Par ailleurs, des vidéos où on le voit mal se comporter lors de différentes émissions passées circulent sur la toile. Enfin, la censure a aussi valu à la chaine cryptée des remontrances de toutes parts. 

Plusieurs personnes ont depuis confirmé que Menès a eu des agissements déplacés, à l’instar de Vanessa Lemoigne, présentatrice de BeIn Sports et qui a participé au documentaire. « Dans le milieu, tout le monde connaissait cette histoire. Mais il appartenait à Marie (Portolano) d'agir, là elle l'a fait magnifiquement bien. Le pire, c'est qu'en plus elle ne lui en veut même pas,mais il est une allégorie d'un comportement systémique », a-t-elle confié à L’Equipe.

Le Ministre de l’Intérieur s’en mêle 

Cette affaire a pris beaucoup d’ampleur dans les dernières heures, au point où même le ministre de l’Intérieur a été contraint de réagir. Sans le citer nommément, Camille Chaize a rappelé que « embrasser quelqu'un de force/par surprise, lui "attraper les fesses"... Sur un plateau TV, dans les transports, au travail, quel que soit le contexte » était considéré comme une « agression sexuelle punie par la loi. »

Ménès a d’abord réagi à chaud dans une réaction pour Les Jours : « Moi, si ma direction n'a rien à dire, je n'ai rien à dire non plus. Surtout si c'est pour m'accuser de conneries et de merde ». Ensuite, voyant que son image en a pris un sérieux coup, il a jugé bon de se défendre en venant donner sa version des faits à l’occasion de l’émission Touche Pas à Mon Poste de Cyril Hanouna. Le journaliste a commencé par exprimer ses sentiments du moment : "C’est horrible pour moi et surtout pour ma femme qui se fait insulter dans des grandes proportions. Il y a une déferlante de haine, et de menaces de mort au sujet de mes organes. Apres, je ne l’ai peut-être pas volé. Franchement, quelques part, je le mérite un peu. Les images qui passent aujourd'hui sont choquantes. Je ne peux pas comprendre les insultes, mais je comprends les critiques".

Ménès s'excuse pour son comportement

Ménès a enchéri en déclarant que son comportement ne passe plus dans le monde d'aujourd'hui, même s'il l'assimilie à du chambrage : "L’épisode de la jupe (avec Portolano), je n’étais pas dans mon état normal. J’avais le masque de la mort. Tout ce qu’on me reproche, comme le baiser à Isabelle Moreau, je ne referai plus ça aujourd’hui. Le monde a changé. On ne peut plus rien faire. Mais ce que je maintiens, c’est qu’un mec et une fille c’est pareil. Ne pas chambrer c’est insupportable".

Il a par ailleurs affirmé que le mouvement #Metoo a changé la mentalité des gens : "Pour tout ce qui s’est passé là, j’ai de profonds regrets. Que ça soit pour Francesca, Isabelle et Marie. Et si ça n’a pas été diffusé hier, ce n’est pas de mon ressort. Aujourd’hui, je comprends que ça fasse polémique. Mais à l’époque non. Il y a cinq ans ça serait passé crème. La société a changé, et ce que je pouvais faire y a 5 ou 10 ans je ne peux plus le faire. Et je le regrette. Mais, soulever la jupe, je reconnais que ce n’est pas normal. Il faut que je modifie les choses et je dois encore modifier les choses (...) Je reconnais que tout ce qui m'est reproché aujourd'hui est intolérable dans le logiciel 2021. On ne m'y reprendra plus jamais à faire des choses comme ça. Je le regrette profondèment".

Enfin, pour conclure, l'ancien journaliste de L'Equipe a tenu à indiquer que : "Ma vie professionnelle a été jalonnée de filles. Je n’ai jamais eu de problèmes avec personne. C’est pour ça que je regrette l’image que certaines personnes ont de moi. Je le vis mal, car ce n’est pas moi. Je ne suis pas comme ça. Et les gens qui me connaissent le savent. Là, je commence petit à petit à recevoir des messages de soutien. Ce sont des trucs regrettables mais qui datent."

A noter que lors de l'émission de TPMP, les trois minutes de montage qui ont été coupées durant le reportage de Marie Portolano ont aussi été diffusées. 

Publicité