Le Roazhon Park a sifflé. Ce dimanche, le match nul concédé face à Auxerre (2-2) a le goût amer d'une nouvelle désillusion pour le Stade Rennais. Le quatrième de suite en Ligue 1. Ce qui devait être un match pour se relancer, le jour de ses 48 ans, s'est transformé en un nouveau clou sur le cercueil des ambitions d'Habib Beye. Fragilisé par des résultats en berne, une fronde de son vestiaire et des choix tactiques qui ne convainquent plus personne, l'entraîneur rennais semble avoir épuisé son crédit. Son joker est probablement grillé.
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AFPLe match de trop ? Une nouvelle faillite collective
Le scénario du match contre Auxerre est un résumé parfait des maux actuels du Stade Rennais. Une fragilité défensive chronique, illustrée par deux erreurs individuelles grossières de Merlin et Rouault qui coûtent deux buts. Une incapacité à tuer le match malgré une domination stérile. Et au final, un sentiment de frustration et d'impuissance. "On a fait trop d'erreurs pour gagner ce match",a concédé Beye, avouant sa part de "responsabilité". Mais cette autocritique ne suffit plus à masquer l'absence d'identité de jeu et la fébrilité d'une équipe qui stagne à la 9ème place du classement.
AFPUn coach lâché par son vestiaire
Le problème n'est plus seulement sur le terrain. En coulisses, la situation est explosive. Selon plusieurs sources, des cadres majeurs comme Seko Fofana et Brice Samba auraient décidé "d'avoir sa peau", estimant qu'il n'est "pas un bon coach". Plus grave, les joueurs ne comprendraient "pas du tout la tactique" proposée, la jugeant rigide et inefficace. L'entêtement de Beye dans son système à trois défenseurs et sa gestion des changements, souvent jugée tardive et calamiteuse, ont créé une rupture de confiance avec son groupe.
AFPUne direction qui prépare déjà la suite
Cette crise n'a pas échappé à la famille Pinault, propriétaire du club. La nomination récente de Guillaume Cerutti à la tête du Conseil d'Administration a été perçue comme un signal fort. La patience a des limites, et l'erreur qu'aurait commise Beye en tentant de court-circuiter sa direction pour s'adresser directement aux propriétaires n'a fait qu'accélérer sa mise en danger. En coulisses, les noms de successeurs potentiels, comme Thiago Motta ou Laurent Blanc, circulent déjà avec insistance.
AFPUn ultimatum qui ne dit pas son nom
Officiellement, Habib Beye n'est pas menacé. Mais tout indique qu'il est sur un siège éjectable. Les matchs qui arrivent avant la trêve de novembre feront office d'ultimatum. S'il ne parvient pas à inverser la tendance et à relancer une équipe en plein doute, son aventure en Bretagne pourrait prendre fin bien plus tôt que prévu. Le sauveur de la saison passée est devenu le problème de la saison actuelle.

