Un derby sans vainqueur : Liverpool et Manchester United dos à dos à Anfield

Dos au mur après quatre revers consécutifs, Manchester United se présentait à Anfield dans un contexte hostile, tant sur le terrain qu’au classement. Pourtant, les hommes de Ruben Amorim ont répondu avec un mélange de pragmatisme et de courage. Leur premier acte, concentré sur une défense compacte et disciplinée, a étouffé les velléités offensives de Liverpool. La récompense est venue dès le retour des vestiaires : à la 52e minute, une ouverture magistrale de Bruno Fernandes a permis à Lisandro Martínez de se présenter en position idéale et décocher une frappe imparable sous la barre d’Alisson. Anfield s'en est retrouvé glacé, au sens propre comme au figuré.

Mais les Reds, leaders affirmés de Premier League, ne tardent jamais à réagir. Sept minutes plus tard, Cody Gakpo, tel un artiste dans la surface, a ridiculisé De Ligt d’un crochet soyeux avant d’expédier le cuir dans la lucarne opposée. Une égalisation éclatante qui a galvanisé les hommes d’Arne Slot. À la 70e minute, la pression redoublée des locaux a provoqué une main involontaire mais indiscutable du même De Ligt dans la surface. Mohamed Salah, impérial, n’a pas tremblé pour transformer le penalty et inscrire son 175e but en Premier League, égalant le légendaire Thierry Henry.

Alors que Liverpool semblait tenir sa victoire, le jeune ivoirien Amad Diallo a fait basculer l’histoire. Entré en jeu, celui qui a déjà fait tant de mal à Manchester City, a frappé à la 80e minute, profitant d’un service d'Alejandro Garnacho au point de pénalty. D’un geste rapide et précis, il a trompé Alisson, offrant à Manchester United un point salvateur. Ce nul, arraché au courage, met un terme à une série noire pour les Red Devils et apporte une bouffée d’air frais à Ruben Amorim.

Pour Liverpool, ce partage des points n’est pas une catastrophe. Les Reds conservent six longueurs d’avance en tête, avec un match en retard. Mais à Anfield, devant des tribunes frigorifiées, l’occasion de régaler un public fidèle s’est échappée dans les ultimes instants. Les regrets de Maguire et la rage d’Onana ont clôturé une soirée qui, sans vainqueur, a définitivement sacré le football comme triomphateur.

Un derby d’Angleterre comme on les aime : incandescent, imprévisible et profondément captivant.