Tops et flops du week-end européen : Mbappé flambe avec le Real, Ten Hag déjà en difficulté à Leverkusen

« Kylian a l'air bien », a déclaré Xabi Alonso après la victoire 3-0 contre le Real Oviedo. Et il le pensait dans tous les sens du terme. Le coach madrilène a révélé que l'attaquant avait perdu quatre kilos à cause de la gastro-entérite qui l'avait cloué au lit pendant le Mondial des Clubs. Il est aujourd'hui de retour au sommet de sa forme physique.

Mais plus important encore, Alonso sent que Mbappé a enfin compris ce qu'il attendait de lui en tant que pointe de l'attaque. « Quand on arrive à maintenir les bonnes distances entre les attaquants, en jouant plus proches les uns des autres, on se trouve plus facilement », a expliqué l'Espagnol. « Kylian l'a très bien fait aujourd'hui, et l'autre jour aussi [contre Osasuna]. On cherche encore des choses à corriger, mais le sentiment est bon ».

Difficile de le contredire. Avec déjà trois buts en deux matchs de Liga, il faudrait être courageux pour parier contre un deuxième Soulier d'Or européen consécutif pour l'attaquant de 26 ans. Le TGV Mbappé est de nouveau sur les rails.

Nouvelle ère à l'AC Milan, mêmes résultats décevants. Mais même pour un club en déclin, la défaite surprise 2-1 à domicile contre le promu Cremonese, samedi, fut particulièrement déprimante.

Pour être juste, Milan a dominé la possession et a tiré 24 fois au but. Mais il est clair que l'équipe a de sérieux problèmes à tous les niveaux. La nouvelle performance inefficace de Santiago Giménez a montré pourquoi les dirigeants s'activent pour recruter un nouvel attaquant. L'arrivée de Luka Modrić, 39 ans, n'a, sans surprise, pas suffi à combler le vide laissé par l'influent Tijjani Reijnders.

Le retour de Massimiliano Allegri devait apporter de la solidité défensive. Au lieu de ça, le coach a été dégoûté par l'incapacité de ses défenseurs à « sentir le danger ». « Nous devons nous améliorer », a-t-il déclaré, « car nous ne pouvons pas nous permettre d'encaisser deux buts à chaque match ».

Bien sûr, il a raison. Milan profitera de l'absence de Coupe d'Europe pour travailler. Mais cela signifie aussi qu'il n'y aura aucune excuse si l'équipe répète sa piètre 8e place de la saison dernière. Le message est clair : les Rossoneri ont besoin de renforts, et vite. Le déplacement à Lecce vendredi a déjà des allures de match de la dernière chance.

Harry Kane a qualifié le début de saison du Bayern de « départ parfait », et il est impossible de lui donner tort. Pour commencer, les Bavarois ont été impressionnants lors de leur démonstration 6-0 contre le RB Leipzig, vendredi. Michael Olise a inscrit un doublé, Luis Díaz a marqué son deuxième but en deux matchs officiels, et l'inévitable Harry Kane s'est offert un triplé en 14 minutes.

Mais la satisfaction du Bayern ne s'arrête pas là. Le club a également dû apprécier de voir ses deux principaux rivaux pour le titre, le Bayer Leverkusen et le Borussia Dortmund, perdre des points dès la première journée.

Selon la presse allemande, tout ne serait pas rose en coulisses, le directeur sportif Max Eberl étant sous pression pour renforcer l'effectif après avoir laissé partir de nombreux joueurs. Mais une chose est sûre : Vincent Kompany tire actuellement le meilleur des stars qu'il a à sa disposition. Quoi qu'il se passe d'ici la fin du mercato, le Bayern semble déjà très bien parti pour remporter un deuxième titre consécutif. Et avec un peu plus de profondeur de banc, il pourrait aussi redevenir un prétendant très sérieux en Ligue des Champions.

Erik ten Hag avait promis le début d'une nouvelle ère excitante à Leverkusen avant le premier match de la saison contre Hoffenheim. Et tout a commencé de manière prometteuse, avec un but de la nouvelle recrue Jarell Quansah après seulement six minutes de jeu.

Cependant, par la suite, Leverkusen n'a quasiment rien créé et a fini par s'incliner piteusement 2-1, devant des supporters qui peinent encore à digérer les départs des héros du doublé historique de 2024 : Florian Wirtz, Jonathan Tah, Jeremie Frimpong et, surtout, leur coach Xabi Alonso.

« Clairement, je suis déçu », a déclaré Ten Hag. « Nous n'avons pas assez pesé dans le dernier tiers du terrain. Nous avons beaucoup de travail devant nous, ce qui n'est pas une surprise ».

Ten Hag a raison de dire que l'équipe aura besoin de temps pour se reconstruire après un été aussi mouvementé. Mais il a cruellement besoin d'un bon résultat dès le prochain match contre le Werder Brême. Car de nombreux supporters doutaient déjà de sa capacité à mener cette reconstruction, après son passage si critiqué à Manchester United. Cette première défaite n'a fait que renforcer leurs craintes.

La Gold Cup de cet été n'a pas été une réussite pour Jesse Marsch et le Canada, éliminés dès les quarts de finale. Cependant, les performances impressionnantes de deux de ses attaquants ce week-end ont de quoi lui redonner le sourire à l'approche de la Coupe du Monde.

En Espagne, Tajon Buchanan a inscrit un triplé lors de la large victoire 5-0 de Villarreal contre Gérone. Il est ainsi devenu le deuxième Canadien de l'histoire à réaliser un triplé dans l'un des cinq grands championnats européens. Le premier n'était autre que Jonathan David. Et s'il ne joue plus en Ligue 1, il brille désormais en Serie A.

Dimanche, David a fait ses débuts officiels avec la Juventus. Il a marqué l'occasion en inscrivant le premier but de la victoire 2-0 de la Vieille Dame contre Parme. « David a un sens du déplacement exceptionnel dans la surface, c'est un talent rare », a déclaré son entraîneur, Igor Tudor. Nul doute que Jesse Marsch a dû, lui aussi, apprécier la performance de son attaquant. La relève canadienne est en pleine forme.

Marcus Rashford et Trent Alexander-Arnold savent désormais à quel point il sera difficile pour eux de s'imposer comme des titulaires indiscutables à Barcelone et au Real Madrid.

Pour être juste avec Rashford, il savait dans quoi il s'engageait en rejoignant le Barça et son attaque de rêve. Le joueur prêté par Manchester United sait que son avenir en Catalogne dépend de sa capacité à saisir la moindre opportunité. Malheureusement, il a échoué ce week-end. Titulaire contre Levante, il a été sorti à la mi-temps alors que son équipe était menée 2-0. Il n'a pas été le seul à passer à côté, mais sa menace offensive a été quasi nulle. Le Barça a d'ailleurs semblé bien meilleur après sa sortie et l'entrée de Dani Olmo.

Alexander-Arnold, de son côté, n'est entré qu'à la 87e minute lors de la victoire 3-0 du Real Madrid à Oviedo. Certes, Vinícius Jr était aussi sur le banc au coup d'envoi, mais le Brésilien est entré en jeu et a rappelé à tout le monde son talent avec un but et une passe décisive. Alexander-Arnold, lui, n'a touché qu'un seul ballon.

La grande différence, c'est que le statut de titulaire de Vinícius n'est pas remis en question. Alexander-Arnold, lui, doit encore prouver qu'il est une meilleure option que Dani Carvajal. On pourrait même dire que sa tâche est encore plus difficile que celle de Rashford. Ce dernier doit juste prouver qu'il peut être une doublure utile au Barça. L'ancien de Liverpool, lui, s'est mis la pression de devoir jouer à un niveau de Ballon d'Or, face à un concurrent qui a terminé quatrième au classement du dernier trophée.

C'est incroyable comme une seule victoire peut changer l'atmosphère dans un club. La semaine dernière, Marseille était plongé dans le chaos après sa défaite à Rennes et l'altercation dans le vestiaire entre Adrien Rabiot et Jonathan Rowe. Les deux joueurs ont été mis sur la liste des transferts, et Rowe a déjà rejoint Bologne.

Rabiot, lui, est toujours au Vélodrome. Et il se pourrait bien qu'il soit réintégré, Roberto De Zerbi lui ayant tendu la main après la large victoire 5-2 contre le Paris FC, samedi. Un succès qui a redonné le sourire à tout le club. « Même s'il a fait une erreur », a déclaré De Zerbi, « il y a une chance de réparer les choses ».

Reste à savoir si le président Pablo Longoria reviendra sur sa décision. Mais cette victoire impressionnante, marquée par un doublé de Pierre-Emerick Aubameyang, a au moins restauré un peu d'optimisme, sinon l'ordre, au Vélodrome. Le perdant de la semaine dernière est devenu l'un des gagnants de celle-ci.