Tops et flops du week-end : Amorim respire, Postecoglou prend la porte, l'OM capitalise

Il aura fallu attendre 11 mois et 51 matchs, mais Rúben Amorim a enfin enchaîné deux victoires consécutives avec Manchester United. Après avoir tangué de crise en crise, le club semble enfin sur la bonne voie. Le fait d'avoir confirmé le succès contre Sunderland par une victoire de prestige 2-1 à Anfield, la première depuis 2016, a dû être particulièrement savoureux pour les supporters. Cette performance a non seulement rapporté trois points, mais elle a aussi laissé entrevoir la possibilité qu'Amorim puisse enfin apporter de la régularité à Old Trafford. Le temps nous dira si ce match est un véritable déclic, mais il ne pouvait rêver d'une meilleure rampe de lancement.

Y a-t-il déjà eu un licenciement plus inévitable au retour d'une trêve internationale ? Probablement pas. Et pourtant, la rapidité de la décision a surpris : 21 minutes à peine après la défaite 3-0 de Nottingham Forest contre Chelsea, le sort d'Ange Postecoglou était scellé. Arrivé en septembre pour remplacer le très populaire Nuno Espírito Santo, l'Australien n'a jamais réussi à imposer sa philosophie. Son bilan est catastrophique : six défaites et deux nuls en 39 jours, et un club qui se retrouve en zone de relégation. Le pire, c'est peut-être cette déclaration d'avant-match où il affirmait qu'il gagnerait un trophée lors de sa deuxième saison. Au rythme où vont les choses, le seul trophée que Forest aurait pu viser aurait été celui de Championship.

Sept journées, et le suspense semble déjà terminé. Après deux ans de lutte acharnée, le Bayer Leverkusen, orphelin de Xabi Alonso et de ses meilleurs joueurs, n'est plus en mesure de rivaliser. On pensait que le Borussia Dortmund reprendrait le flambeau, mais la victoire 2-1 du Bayern Munich dans le Klassiker, samedi, a mis fin au débat. Avec un Harry Kane toujours aussi stratosphérique et un Michael Olise buteur décisif, l'équipe de Vincent Kompany compte déjà cinq points d'avance en tête. Sauf hécatombe, un 27e titre de champion semble déjà promis aux Bavarois avant même la fin du mois d'octobre.

Si le suspense est mort en Allemagne, il est bien vivant en France. Les problèmes de blessures du PSG l'ont contraint à un nouveau match nul, cette fois contre Strasbourg (3-3). Un résultat qui profite à l'Olympique de Marseille. L'équipe de Roberto De Zerbi a écrasé Le Havre 6-2, portée par un quadruplé de Mason Greenwood. C'est la quatrième fois cette saison que l'OM inscrit au moins quatre buts dans un match. Reste à savoir s'ils parviendront à maintenir ce rythme, la régularité n'étant pas la marque de fabrique des équipes de De Zerbi. Mais pour l'instant, l'OM est le nouveau leader de la Ligue 1, et on se prend à rêver d'une vraie course au titre.

La course au titre la plus ouverte d'Europe se trouve peut-être en Serie A, où les quatre premiers se tiennent en un point. Et en tête, on retrouve désormais l'AC Milan. Les Rossoneri ont renversé la Fiorentina (2-1) grâce à un doublé de Rafael Leão et ont profité des défaites du Napoli et de la Roma. Massimiliano Allegri semble avoir remis le club sur les rails après une saison dernière misérable. Son équipe n'est pas la plus excitante d'Europe, c'est une certitude. Mais avec un Luka Modrić éternel à la baguette, une défense de fer et un calendrier allégé, l'idée de voir Milan remporter son 20e Scudetto n'est plus si fantaisiste.

Une équipe pourrait bien se mêler à la lutte pour le titre en Italie : Côme. La victoire 2-0 contre la Juventus, dimanche, a permis au promu de se rapprocher du sommet et a confirmé le talent d'un homme : Cesc Fàbregas. Depuis son arrivée sur le banc à l'été 2024, l'ancien milieu d'Arsenal ne cesse d'impressionner et s'affirme comme l'un des futurs grands entraîneurs. Avant le match, le coach de la Juve, Igor Tudor, avait qualifié Côme de "petit club de pacotille". La réponse de Fàbregas après la victoire fut cinglante : « Tudor a l'obligation de gagner à chaque fois à la Juventus, pas nous. Nous, c'est une autre histoire ». Quelle que soit la vérité, Fàbregas est en train de réaliser un travail fantastique.

Si la Serie A est le championnat le plus serré, ce n'est pas toujours le plus palpitant. Seul l'Inter tourne à plus de deux buts par match en moyenne. Et le week-end dernier a été particulièrement pauvre en spectacle. Neuf petits buts ont été inscrits lors des neuf matchs disputés samedi et dimanche. Quatre rencontres se sont soldées par un 0-0. Un week-end qui a rappelé une époque où le football italien était dominé par le catenaccio et où les défenses étaient reines.

La course au Ballon d'Or 2026 s'annonce passionnante. Si Lamine Yamal est le favori, son début de saison tronqué par les blessures a ouvert la porte à trois buteurs hors normes. Harry Kane a de nouveau marqué avec le Bayern, portant son total à 22 buts en 14 matchs. Erling Haaland, lui, a fait encore mieux avec un doublé, soit 23 buts en 13 matchs. Kylian Mbappé, avec 18 buts, n'est pas loin derrière, et son but décisif ce week-end a permis au Real de rester en tête. Pour l'instant, les trois meilleurs attaquants du monde ne pourraient pas faire beaucoup plus pour justifier leur statut.

Il serait dommage de ne pas mentionner la contribution d'Allan Nyom au spectacle du week-end. L'ancien latéral de West Brom est entré en jeu à la 76e minute avec Getafe pour tenter de préserver le match nul contre le Real Madrid. Trente-sept secondes plus tard, il était expulsé, sans même avoir touché le ballon ! Une décision stupide après un accrochage avec Vinícius Jr, qui a coûté cher à son équipe, finalement battue en fin de match. Une entrée en jeu qui n'a sans doute pas plu non plus du côté de Barcelone.

Vous vous souvenez peut-être de l'effondrement spectaculaire de l'Ajax la saison dernière. À cinq journées de la fin, le club comptait neuf points d'avance, avant de tout gâcher et de laisser le titre au PSV. Le nouvel entraîneur, John Heitinga, n'a pas réussi à inverser la tendance. La défaite 2-0 à domicile contre l'AZ Alkmaar, samedi, signifie que l'Ajax n'a remporté qu'un seul de ses six derniers matchs. Déjà à neuf points du leader, et sans le moindre point en Ligue des Champions, le club est en pleine crise. Et la pression sur Heitinga ne va faire que s'accentuer.