Six bonnes raisons de suivre le Classique OM - PSG de dimanche

Depuis la venue de QSI au PSG, en 2011, les oppositions entre Paris et Marseille ont souvent été déséquilibrées en raison de la puissance financière du club de la capitale et de ce que cela impliquait comme disparités sur les effectifs des deux camps. Cette année, les disparités en question sont moins manifestes. Certes, le PSG parait toujours mieux armé qualitativement, mais Marseille a clairement réduit l'écart de ce côté-là. Aussi bien individuellement que collectivement. Et cela se voit notamment à travers les positions des deux équipes au classement (Paris est 1^e, et l'OM est 3^e, avec 3 points de moins).

S'exprimant pour RMC, l'ancien international français Emmanuel Petit a validé ce constat. "Quand je vois le profil des joueurs qu'ont pris les Marseillais cette année, ce sont des gueulards, des caractériels, avec une grosse expérience de ce genre de matches, avec de fortes ambitions. Et il y a un entraineur qui a des idées claires et précises".

Patrick Colleter, qui a porté les couleurs des deux clubs dans les années 90, est aussi de cet avis. Joint par Goal, il a confié : "Je pense que c'est le Classique le plus équilibré du 21^e siècle. Marseille, ça fait un moment qu'ils n'ont pas réussi à battre ce PSG-là à domicile en championnat. Mais, c'est vrai que sur ce qu'ils montrent depuis le début de saison, ils sont capables de faire quelque chose sur ce Classico".

Cette saison, Marseille a clairement affiché son envie de jouer les premiers rôles. Si ça ne parle pas de titre, les Olympiens n'ont plus peur de clamer qu'ils jouent le podium. Leur nouvel entraineur Roberto De Zerbi reste aussi prudent dans ses paroles, mais il assure qu'il aborde chaque match dans l'objectif de le gagner. Et celui de dimanche n'échappe pas à la règle, même si cela fait treize ans que l'OM n'a plus dominé Paris à domicile. "Moi, si j'étais joueur l'OM, je me dirais en vue de ce Classico qu'il y a clairement quelque chose à faire. Les années précédentes, il y avait un fossé. Là, ce n'est pas le cas. Paris a beaucoup de jeunesse et moins d'expérience", a indiqué Petit.

Marseille n'est pas seulement performant, si l'on oublie ses contre-performances contre Angers et Strasbourg. Il produit également un football assez plaisant, et cela tranche avec ce qu'il donnait à voir les années d'avant. "Oui, il y a des prémices d'une bonne saison, confirme Colleter. On les a vus faire de très bons matches. Ils ont eu un recrutement conséquent. Ça commence à bien prendre avec un nouveau coach, qui a un style de jeu. Son OM est très sympa à regarder. Après Paris, on sait que c'est des très haut et ça peut être des bas. C'est compliqué chez eux en ce moment. Ils sont capables du très bon et, je ne dirai pas du très mauvais, mais de l'insignifiant. C'est peut-être le moment pour Marseille d'espérer de faire un bon résultat contre Paris".

Les années d'avant, même quand il était en difficulté, Paris parvenait à prendre le dessus sur son ennemi juré grâce aux belles prestations de sa star Kylian Mbappé. Il n'a tout simplement jamais perdu face à Marseille. En onze rencontres contre les Provençaux, il a claqué neuf réalisations. Il y a notamment eu deux doublés. Le premier en octobre 2019 au Parc des Princes et le second en février 2023 au Vélodrome. Il était donc clairement la bête noire des Marseillais.

Les Olympiens sont assurément soulagés de ne pas avoir à l'affronter cette fois-ci. Le Bondynois sera concerné par un autre Classico ce week-end, le vrai. Toutefois, ils devront quand même se méfier d'une équipe parisienne où la menace sera diffuse. S'ils patinent en C1, les champions de France en titre se montrent irrésistibles en championnat, avec déjà 25 buts inscrits par les Barcola, Dembélé, Asensio et cie.

Mais, il y aura aussi du répondant en face. Les Olympiens n'ont pas été en reste sur le plan offensif (21 réalisations). Et de manière générale, ils ont aussi du talent à revendre dans chaque secteur, comme l'excellent Pierre-Emile Hojbjerg. Colleter : "Sur tout le terrain, il va y avoir beaucoup de duels sympas à suivre. Marseille, s'ils arrivent à prendre l'initiative au milieu de terrain, ils arriveront à faire quelque chose. Parce que je trouve que Paris, offensivement ils ont des joueurs de qualité, mais c'est plus dans l'entrejeu que l'OM peut faire la différence".

Le match de dimanche permettra aussi de voir un duel inédit sur le banc. Pour la première fois, Luis Enrique va croiser le fer avec Roberto De Zerbi. Ce sont deux techniciens aux préceptes tactiques différents. Il sera sûrement intéresser de voir comment ils vont pouvoir avancer leurs pions sur l'échiquier, mais aussi et surtout qui aura le dernier mot dans l'affrontement qui les met aux prises.

Luis Enrique n'a pas encore perdu en Ligue 1 cette saison, mais il a été défait en Ligue des Champions par Mikel Arteta. De Zerbi semble aussi avoir les armes pour le faire chuter. Contre des équipes joueuses, son OM est souvent à l'aise.

"J'ai envie de voir cette opposition de styles. On ne va pas dire que c'est l'inverse total entre les deux coaches, mais Luis Enrique c'est beaucoup de possession et à Marseille avec Roberto De Zerbi ça va vite vers l'avant. Ça va être très intéressant à regarder", souligne Colleter.

L'une des curiosités de ce Classique, ça sera bien sûr la présence d'Adrien Rabiot sur le terrain. Celui qui compte 247 rencontres avec le PSG va cette fois-ci porter la tunique ciel et blanc de l'OM lors de cette affiche. Le match ne se jouera pas au Parc mais au Vélodrome, mais on peut tout de même s'attendre à ce qu'il soit le centre de l'attention.

Pour Colleter, il est évident que l'international français sera animé de drôles de sentiments lors de cette rencontre. "Il a passé beaucoup d'années à Paris. C'est un titi parisien et il a fait toutes ses classes là-bas. Il a joué et a été bon, mais ça c'est fini bizarrement. Pour lui, c'est sûr que c'est un match particulier. Mais en face ça ne sera pas ses anciens coéquipiers. Il les connait certes, mais la plupart il n'a pas évolué avec".

Rabiot est tout de même suffisamment expérimenté pour faire la part des choses. Et on peut imaginer qu'il sera ultramotivé pour livrer un grand match contre son ancien club. Son engagement sur le terrain a toujours été son point fort et on peut parier que ça sera encore le cas lors de ses retrouvailles contre Paris.

Et puis, faut-il vraiment une raison pour se mettre devant son poste de TV et regarder le face à face entre les deux plus grands clubs français ? L'affiche se suffit à elle-même. Même quand les deux formations ont été en difficulté au niveau sportif, leurs confrontations généraient de magnifiques batailles. L'atmosphère est aussi à part, spécialement au Vélodrome où la passion des fans olympiens est très perceptible lors de ce genre de matches.

On peut peut-être juste regretter que le choc soit un peu moins électrique que lors des années 90. Quoi que, ce n'est peut-être pas une si mauvaise chose car on va pouvoir se concentrer sur le terrain. C'est ce que pense Colleter, qui a justement connu les Classiques d'avant. "Non, sincèrement, là c'est mieux, nous a-t-il assuré. Une fois j'ai vu des images qui sont ressorties il n'y a pas si longtemps. Dur à regarder. Ce n'était pas des purges, mais il y avait cette adrénaline excessive, ce côté pression. C'était beaucoup de tacles et d'énervement, de bagarres. Ça ne devait pas être terrible à voir pour les spectateurs. Après, il y a une rivalité et elle sera toujours là. Mais qu'on voit du beau football, comme on en a pu voir ces dernières années entre ces deux équipes-là. Car c'est quand même plus intéressant". On ne dira pas le contraire.