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Reste calme, Kylian ! Le Real doit pouvoir pallier les jours sans de Mbappé

Kylian Mbappé quitte le terrain en trottinant, applaudissant poliment les supporters de Santiago Bernabéu. Il y a eu des huées à la mi-temps, et il y a dorénavant quelques sifflets qui descendent des tribunes.

Nous sommes à la 86e minute du match de Liga entre le Real Madrid et le Real Valladolid et Mbappé n'a pas marqué, encore une fois. Deux minutes plus tard, pourtant, le stade entre en éruption, dans une cacophonie de joie des Merengue. Brahim Diaz a inscrit le but de break pour les champions d'Europe. Sept minutes plus tard, Endrick place une frappe victorieuse au premier poteau. Madrid mène 3-0. Le match est terminé, la première victoire de la saison est acquise. Mbappé qui ?

C'est l'histoire du match des Merengue dimanche dernier. L'attaquant principal a encore une fois été discret et n'a toujours pas marqué le moindre but lors de ses deux premiers matches de Liga. Vinicius Jr et Rodrygo, eux aussi, ont connu des soirées sans relief.

Mais cela n'a pas vraiment d'importance. Deux des buteurs madrilènes sont sortis du banc. Le troisième a été l'oeuvre d'un milieu de terrain. Jude Bellingham, blessé, n'a pas joué du tout. Malgré tout, les Madrilènes ont finalement réussi à rendre le match relativement facile, grâce à des joueurs qui ne font généralement pas la une des médias. A la fin, ce sont toujours les grands noms qui resteront dans les mémoires, mais pour que le succès soit au rendez-vous, ceux qui ne sont pas sous les feux des projecteurs devront eux aussi se montrer à la hauteur.

  • Kylian Mbappe Real Madrid 2024Getty

    Débuts compliqués pour Mbappé

    On s'attendait à ce que Mbappé arrive et dévaste tout sur son passage d'entrée. Après tout, malgré l'immense attention dont il fait l'objet, le capitaine de l'équipe de France a fait de la Ligue 1 son jardin. Il a remporté six titres de meilleur buteur d'affilée et a franchi la barre des 40 buts lors de trois saisons consécutives. Même en partageant la charge avec Lionel Messi et Neymar, Mbappé était parmi les buteurs les plus prolifiques de la planète.

    Mais, jusqu'à présent, les choses n'ont pas été aussi simples. Il était facile de voir les problèmes se dessiner. Mbappé est un ailier gauche contraint de jouer en tant qu'attaquant. Vinicius Jr est un ailier gauche qui peut parfois dériver. Rodrygo, bien que jouant à droite, n'offre pas beaucoup de largeur. Et le maître à jouer et chef d'orchestre de tous ces joueurs, Bellingham, adore la moitié gauche de l'espace. De fait, ce Real-là allait forcément pencher sur un côté de terrain au début de l'association de tous ces talents.

    Et c'est ce qui s'est passé. Les Madrilènes ne sont fluides qu'avec parcimonie. Les courses des attaquants ne sont pas coordonnées ou alors très rarement. En général, les espaces ne sont pas exploités au maximum. Par conséquent, Mbappé ne jouit pas de la même liberté qu'à Paris. Il a déjà tiré huit fois, dont cinq fois au but. Il a raté une occasion toute faite et a buté sur le gardien adverse après avoir cherché à compliquer les choses à outrance. Au PSG, il avait une moyenne de près de cinq tirs par 90 minutes. À Madrid, ses occasions sont moins nombreuses et, jusqu'à présent, il n'est pas aussi précis.

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  • Vinicius Real Madrid 2024Getty

    Vinicius et Rodrygo en difficulté également

    Il n'est cependant pas le seul joueur à blâmer. Si Mbappé est le seul à porter le chapeau quand il n'y a pas de buts, Rodrygo et Vinicius sont, eux aussi, passés à côté de leur sujet dimanche dernier.

    Ce dernier n'a pas été aussi efficace que d'habitude : beaucoup de jolies choses, trois occasions créées, mais pas de produit final pour couronner le tout. Rodrygo a eu encore moins d'impact. Il n'a joué que 70 minutes et a eu une occasion en or de centrer le ballon sur Vinicius, mais il a raté sa transmission. En l'absence de Bellingham, qui peut parfois pallier aux défections des attaquants, les Merengue ont été contraints de se tourner vers d'autres solutions.

  • ValverdeGetty Images

    La victoire est venue du banc

    En réalité, il n'y avait pas trop de doute sur la victoire du Real. Surtout après la 50e minute, celle de l'ouverture du score. Federico Valverde est à l'origine du but, une banderille de toute beauté envoyée dans la lucarne sur un coup franc. Même si le trio offensif n'était pas à la hauteur, les Madrilènes semblaient avoir la mainmise sur le match, malgré les quelques contres intéressants de Valladolid.

    Et lorsque les choses devaient changer, Ancelotti se tournait vers un banc de touche rempli de jeunes et de moins jeunes talents. Luka Modric a été le premier à entrer en jeu, remplaçant Arda Guler, qui a presque la moitié de son âge. Il a été suivi par Brahim Diaz. Endrick a également été incorporé à la 86e minute. Modric a aidé les Madrilènes à prendre le contrôle du match, tandis que les deux autres ont marqué des buts qui ont permis à leur équipe de s'imposer de manière relativement confortable.

  • endrickGetty Images

    L'abondance de biens ne nuit pas

    L'éventail de talents sur le banc est un luxe que très peu d'équipes possèdent. Si l'on fait une petite retrospective de ce qui s'est passé ces derniers mois, on peut même affirmer que certains d'entre eux ne devraient pas être là. Modric a 38 ans et Ancelotti tire les dernières gouttes de football du génie Croate. Dans un monde normal, s'il avait joué pour un autre club pendant l'essentiel de sa carrière européenne, Modric aurait déjà filé en Arabie Saoudite ou en MLS à l'heure qu'il est. Au lieu de cela, il se contente de sortir du banc et d'imposer son style pendant 30 minutes - le summum du milieu de terrain.

    Diaz est un cas encore plus curieux. Il a concrétisé le talent promis depuis longtemps en réalisant deux belles saisons en prêt à Milan entre 2021 et 2023. Tout laissait présager un transfert définitif loin de son club d'origine. Au lieu de cela, il a choisi de rester. La saison dernière, il a trouvé le chemin des filets à huit reprises et délivré six passes décisives en Liga. Il a été titularisé à 18 reprises et a marqué des buts importants en Ligue des champions.

    Et puis, on en arrive à Endrick. Il n'est pas le prochain Pelé. Personne ne sait encore à quel point il peut être bon (Lamine Yamal, qui porte le maillot du grand rival des Merengue, est bien plus prometteur). Il ne s'est pas vraiment montré à la Copa América et a connu des difficultés lors de ses deux premières prestations madrilènes. Un prêt pourrait s'avérer judicieux. Au lieu de cela, la pépite auriverde est restée dans les parages. Eduardo Camavinga, qui s'est retrouvé à l'écart en raison d'une blessure, sera lui aussi certainement de la partie.

  • Arda Guler Luka Modric Real MadridGetty Images

    Comment peuvent-ils faire la différence ?

    Disposer de ces options sera très précieux pour Ancelotti. Endrick, Diaz, Modric et Camavinga auraient peut-être le sentiment, dans n'importe quel autre club, qu'ils ont le droit de débuter. Et à juste titre car ils sont tous très, très bons en football. Mais à Madrid, ils sont satisfaits de jouer le rôle des doublures.

    C'est tout simplement ce dont Ancelotti a besoin. Il bénéficiera du fait que la majeure partie de son équipe est de classe mondiale et que certains d'entre eux sont en pleine force de l'âge. Il ne manque pas d'atouts dans son onze de départ, mais il pourrait avoir besoin de faire des changements. Il est essentiel d'avoir trois remplaçants fiables pour n'importe quel match. Disposer de trois joueurs d'élite sur le banc est un luxe dont peu d'équipes peuvent se targuer.

    Et dans les matches qui risquent d'être un peu difficiles, ces options supplémentaires peuvent s'avérer vitales. Modric sera probablement titularisé en Copa del Rey. Diaz peut être la vedette d'un match de groupe de la Ligue des champions sans enjeu. Aurélien Tchouameni n'est pas en forme ? Vous avez un autre milieu de terrain français exceptionnel au sein de l'effectif. La polyvalence est essentielle.

  • Real Madrid CF v Real Valladolid CF  - LaLiga EA SportsGetty Images Sport

    La clé d'un triplé ?

    Et ce sont les petits réajustements qui font des bonnes équipes de grandes équipes. La plupart des formations les plus performantes de l'histoire récente ont obtenu de tels résultats grâce à la profondeur de leur effectif. Manchester City a remporté trois trophées en 2022 parce que l'équipe est restée compétitive tout au long de la saison. Mais la clé de leur domination réside dans le fait que Guardiola pouvait faire appel à Rico Lewis ou Cole Palmer pour combler un trou. Julian Alvarez, remplaçant de luxe, a marqué 17 fois.

    Si on remonte plus loin dans le temps, on peut se souvenir que c'est Sergi Roberto qui a inscrit le but de la victoire pour Barcelone à La Remontada. Divock Origi a marqué deux fois lors de la victoire de Liverpool sur Barcelone en demi-finale de la Ligue des champions. Federico Macheda - vous vous souvenez de lui ? - a marqué le but qui a permis à Man United de remporter le titre en 2009. La réalisation d'Ole Gunnar Solskjaer a permis aux Red Devils de conquérir la Ligue des champions en 1999.

    Les stars vont donc faire les gros titres. On se souviendra de Mbappé pour ses 40 buts, de Vinicius pour ses 20 passes décisives et de Bellingham pour ses contributions sur l'ensemble du terrain. Mais ce qui pourrait rendre cette équipe vraiment intouchable, ce sont ces joueurs de l'ombre qui sont prêts à rester de côté pendant de longues périodes pour ensuite saisir leurs moments lorsqu'ils se présenteront.